Kevin Hofer
Test de produit

Intel Core i9-14900KS : n’y touchez pas

Kevin Hofer
14/3/2024

La version KS de l’i9-14900 d’Intel est la Lamborghini parmi les processeurs : rapide, inutile en dehors des circuits et plus gourmande qu’une Dodge Charger.

Le 14900KS est désormais la troisième version spéciale du processeur phare d’Intel que je teste. Je sais déjà que ma conclusion sera la même : le CPU n’est destiné qu’aux overclockers. C’est d’autant plus vrai pour la dernière itération, car elle demande rapidement beaucoup de puissance.

La puce n’est pas un nouveau modèle, mais un excellent exemplaire d’un i9-14900KS, qui peut être overclocké. Le chip binning est le processus par lequel les processeurs sont triés en fonction de leur qualité. Dès la livraison, le processeur a une fréquence d’horloge plus élevée que son petit frère. La puissance de base a également augmenté de 25 watts pour atteindre 150 watts. Voici la comparaison des deux CPU avec d’autres modèles :

Test et méthode

Voici les composants que j’utilise pour le test :

Le système fonctionne sous Windows 11 dans la version 23H2 (22631.3296). J’utilise la version 2002 du BIOS et j’active XMP. Je conserve les paramètres par défaut ; Resizable BAR est activé. Concernant la carte graphique, j’utilise la version 551.76 du pilote.

Voici un aperçu des tests de performance utilisés :

J’effectue tous les tests trois fois et sélectionne le meilleur résultat. Dans les jeux, je règle tous les paramètres au maximum. Je laisse le reste par défaut, y compris la résolution. DLSS, XeSS et FSR sont désactivés.

Résultats dans les applications de productivité : moins bons que le 14900K

Dans les schémas suivants, vous pouvez voir la moyenne des résultats des six tests de performance de productivité par rapport à l’i9-14900K, à son quasi-prédécesseur l’i9-13900KS et à son concurrent le Ryzen 9 7950X3D. En cliquant sur les flèches, vous verrez les résultats des différents tests.

La valeur moyenne du 7950X3D est quelque peu trompeuse. En effet, le processeur se classe derrière le 14900KS dans quatre applications sur six. Dans le test de performance 7-Zip, le nouveau processeur Intel doit s’incliner face à celui d’AMD. Autre fait marquant : le 14900KS se classe derrière les anciennes puces Intel.

La différence s’explique facilement. Le nouveau 14900KS demande tellement de puissance qu’il atteint rapidement sa limite thermique et se désynchronise. En moyenne, dans Cinebench R23 par exemple, les cœurs d’efficacité sont cadencés à 4,3 gigahertz (GHz) et les cœurs de performance à 5,4 GHz. Sur le 14900K, les cœurs d’efficacité atteignent 100 mégahertz (MHz) de plus et, sur le 13900KS, les cœurs de performance atteignent aussi 100 MHz de plus.

Le 14900KS peut tout de même atteindre de meilleurs résultats en monocœur en raison de sa cadence allant jusqu’à 6,2 GHz. C’est sans doute la raison pour laquelle il obtient un meilleur score dans le benchmark Premiere, où l’on ne recourt souvent qu’à un seul cœur.

Performances en jeux : meilleur que la concurrence maison, plus faible qu’AMD

Le test de performance 3DMark permet d’avoir un premier aperçu des résultats en jeu. Ce graphique vous indique la moyenne arithmétique et les résultats des quatre tests de performance de 3DMark.

Les graphiques suivants indiquent la moyenne arithmétique des images par seconde (fps ; IPS) des 9 jeux de référence selon la carte graphique utilisée. 1080p puis 1440p et enfin 2160p. En cliquant sur les flèches, vous verrez les résultats des tests des différents jeux.

Il en va de même pour les percentiles. Le temps qu’une image met à s’afficher (frametime) est habituellement mesuré en millisecondes. En d’autres termes, il s’agit d’intervalles temporels d’une image à l’autre. 99 percentiles signifient que 99 % de tous les relevés sont plus rapides que le relevé spécifié.

Au 99e percentile, le 14900KS peut encore rivaliser avec les autres processeurs. Cependant, au 99,9e percentile, il recule à la dernière place.

Température et consommation électrique : misérables

Malgré les cœurs d’efficacité, les processeurs i9 ne sont pas économes. Cela vaut particulièrement pour le 14900KS. Il tire plus de 300 watts dans le benchmark Cinebench R23. Il démarre à 312 watts, s’échauffe à 100 degrés Celsius et doit baisser sa puissance. Lors de processus particulièrement gourmands en termes de calcul, le CPU atteint sa limite thermique et ne peut donc pas exploiter son potentiel.

Les exigences élevées en matière de puissance dans le jeu se répercutent sur les watts nécessaires par fps. C’est là que le 14900KS fait pâle figure : il nécessite plus du double de puissance que le 14900K et plus de quatre fois plus que le 7950X par fps.

Bilan

Une puce à l’utilité limitée

Pour ma conclusion, j’en reviens à l’intro : l’Intel Core i9-14900KS est dédié aux overclockers, qui ont aussi un puissant système de refroidissement. Mon système de refroidissement à eau tout-en-un avec dissipateur thermique de 320 millimètres et trois ventilateurs a du mal avec le CPU. Je vais aller plus loin et affirmer que le 14900KS est réservé aux overclockers extrêmes. Donc à des personnes qui ont recours à des méthodes de refroidissement drastiques comme l’azote liquide et qui veulent atteindre des records. Si vous n’en faites pas partie, ne touchez pas à ce CPU.

Dans mes benchmarks de productivité, l’i9-14900KS fait même moins bien que son petit frère l’i9-14900K. L’édition spéciale bat tout de même la concurrence au niveau du gaming en résolution 1080p. Mais le prix à payer est énorme : en moyenne, le 14900KS demande 100 watts de plus que le 14900K. De plus, AMD est toujours en tête avec le 7950X3D. Si vous ne faites que jouer, je ne vous recommande pas le 14900KS. Vous devriez privilégier le 7800X3D, nettement moins cher et aussi performant, voire meilleur, que le 7950X3D en jeu.

Le Core i9-14900KS est le dernier de sa catégorie, et ce, dans deux domaines. Intel a recours à un nouveau schéma de dénomination pour la prochaine génération de processeurs. Le « i » disparaît du nom. De plus, après ce processeur, le socket LGA 1700 disparaîtra. La prochaine génération, Meteor Lake, qui sera disponible dans le courant de l’année pour les PC, utilisera le socket LGA 1851. Si, plus tard, vous souhaitez mettre à niveau le 14900KS, vous devrez aussi changer de carte mère. Voilà une bonne raison de faire l’impasse sur le CPU.

Pro

  • convient pour l’overclocking
  • haut rendement brut

Contre

  • pour les passionnés uniquement
  • cher
  • avide de performance
  • pas de possibilité de mise à niveau
  • nécessite un refroidissement massif
Photo d’en-tête : Kevin Hofer

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