Le phénomène « Banana » : 400 000 joueurs en simultané
14/6/2024
Traduction: Alassane Ndiaye
Depuis des semaines, le mini-jeu « Banana » attire de plus en plus de joueurs et joueuses. Le principe du jeu consiste à cliquer sur une banane. Pourquoi s’infliger cela ?
Il n’est pas toujours nécessaire d’avoir un gameplay sophistiqué avec de grands mondes de jeu ou des niveaux de compétences complexes. Non, il suffit parfois d’une banane sur laquelle il faut cliquer pour obtenir en échange de temps en temps des objets pour votre inventaire sur Steam. C’est tout. Des centaines de milliers de joueurs et joueuses participent à ce jeu. Ils espèrent trouver des drops rares qui se vendent très cher.
Le mystérieux jeu Banana, sorti en avril, n’a pas échappé à notre rédaction. Nous avons suivi la tendance pendant des semaines et avons toujours supposé que le phénomène s’estomperait rapidement. Mais hier, jeudi, le jeu a franchi la barre mythique des 400 000 joueuses et joueurs simultanés. Ça suffit ! Il faut que je sache quel est le secret de Banana.
Gameplay inexistant et peu de ressources nécessaires
Il n’y a pas grand-chose à dire sur le contenu du jeu. Lors du démarrage du jeu gratuit, une petite fenêtre s’ouvre et affiche une banane. Ni plus ni moins. Si vous cliquez sur la banane une fois en trois heures, vous avez une chance de gagner un skin banane pour votre inventaire sur Steam. L’objet ne change même pas le skin banane dans le jeu. Il s’agit uniquement d’un objet virtuel pour la boutique Steam. Si vous cliquez une fois en 18 heures, vous avez une chance de gagner un skin banane rare.
Mais pour cela, le jeu doit fonctionner en arrière-plan, ce qui explique le nombre élevé d’utilisateurs et d’utilisatrices. Banana utilise peu de ressources. Un processeur d’une fréquence d’un gigahertz, 128 mégaoctets de mémoire vive, 30 mégaoctets de mémoire et une carte graphique quelconque suffisent.
Spéculation sur l’argent
Alors pourquoi ce jeu sensationnellement peu complexe fonctionne-t-il sur autant d’ordinateurs simultanément ? Le seul but du jeu est d’avoir une chance de gagner de l’argent réel. Plus de 70 skins bananes ont déjà vu le jour dans les inventaires sur Steam. Les objets de l’inventaire peuvent être vendus sur la place de marché Steam.
Au moment où je regarde, le 14 juin, le skin le plus cher actuellement proposé est « Crypticnana » – cinq d’entre eux sont actuellement en vente à partir d’environ 567 euros ou 541 francs suisses. Personne n’achète ça, n’est-ce pas ? Et bien, c’est faux. Ce diagramme montre combien de fois et à quel prix ce skin a déjà été vendu. La dernière fois le 11 juin pour environ 477 euros ou 455 francs suisses, tendance à la hausse.
Si le vendeur ou la vendeuse a obtenu ce prix en cliquant une fois sur une banane, alors le clic en valait définitivement la peine. La description de « Crypticnana » indique que ce skin est limité à 25 exemplaires. La plupart des autres drops rares ne sont également disponibles qu’en petit nombre. Une offre limitée augmente la demande même si l’objet n’a pas la moindre utilité.
Mais pourquoi diable acheter un tel skin pour une telle somme ? Il s’agit d’un objet de spéculation classique. La communauté sait que ce skin est très rare. Ceux ou celles qui l’achètent spéculent sur le fait qu’il se vendra plus cher. La tendance des prix donne raison à cette hypothèse.
Une affaire lucrative pour le développeur et Steam
Le développeur mise sur un modèle commercial qui lui rapporte effectivement de l’argent. Les skins sont proposés et vendus des milliers de fois au prix minimum de 0,03 euro. Le développeur en reçoit dix pour cent, Steam cinq pour cent. Selon le diagramme de Steam, le skin « Musicnana » a par exemple été vendu plus de 100 000 fois en une heure le 14 juin À 0,003 euro par vente, cela ferait 300 euros ou 286 francs suisses – pour des recettes d’un seul skin en une heure !
Toutefois, l’un des développeurs relativise quelque peu ce calcul. Il répond à une critique négative que la plupart des utilisateurs ne sont pas originaires de la zone euro, mais de pays où le prix minimum et donc le prix de vente sont nettement inférieurs. Toutefois, l’affaire est très rentable par rapport à l’effort minimaliste consenti pour le jeu.
Photo d’en-tête : Shutterstock/bergamont
Aussi à l'aise devant un PC gaming que dans un hamac au fond du jardin. Aime l'Empire romain, les porte-conteneurs et les livres de science-fiction. Traque surtout les news dans le domaine de l'informatique et des objets connectés.
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