Point de vue

Instagram n'a pas besoin d'un Ministère de la Vérité

David Lee
30/1/2020
Traduction : Sophie Boissonneau

Facebook a étendu la vérification des faits à Instagram. Nous avons déjà pu constater quelques blocages de photos surprenants, mais ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. L'idée en elle-même est très problématique.

Un petit énergumène a récemment fait parler de lui. Facebook a introduit un mécanisme de vérification des faits sur Instagram comme elle l'avait fait auparavant sur sa propre plateforme. Comme l'on pouvait s'y attendre, la vérification des faits a, dans certains cas, échoué de façon totalement ridicule.

On pourrait par exemple citer les fois où cette incroyable vérification nous informe que certaines photos sont « fausses ».

Évidemment, ces montagnes ne ressemblent pas à ça dans la réalité. Mais, d'un autre côté, personne ne le prétend. Tout le monde comprend bien qu'il s'agit d'un paysage imaginaire. Est-ce cependant une bonne raison pour bannir l'image de la plateforme ? La créativité serait-elle désormais interdite ?

Qu'en est-il de cette vérification des faits qui m'informe que je ne peux pas me débarrasser d'une éventuelle puce RFID en coupant la valve de mes pneus de voiture ? Merci bien, j'avais déjà préparé mon taille-haie.

Le mécanisme de vérification permet aux utilisateurs de signaler eux-mêmes des images. Ces dernières font ensuite l'objet d'une vérification par une entreprise tierce. Sur le principe, cette fonctionnalité ne paraît pas si mal, étant donné que ce sont des êtres humains qui examinent les images et que ces dernières ne sont pas filtrées par de vulgaires algorithmes.

Sorti de son contexte

L'art numérique a souvent l'air réaliste. Ainsi, seul le contexte permet de déterminer si une image représente la réalité ou un univers imaginaire. Une photo doit-elle être purement artistique, purement réaliste ou bien peut-elle être un peu des deux ? Seule la réponse à cette question permet d'évaluer les images de façon équitable.

Le Ministère de la Vérité

Pour faire simple, imaginons que les employés qui vérifient les informations contrôlent uniquement les contenus à visée documentaire. Ils ne bénéficieraient ici d'aucune incitation financière étant donné qu'il est beaucoup plus simple de signaler l'inexactitude des memes idiots que des publications à visée informative. Imaginons un monde dans lequel ce système pourrait fonctionner.

La vérification des faits en elle-même resterait problématique.

Certainement pas une armée d'employés mal payés qui vérifient chaque jour les informations contenues dans des millions de publications.

La perspicacité comme alternative à la censure

Qu'en est-il des pauvres adolescentes qui choisissent pour modèle un mannequin parfait sous tous les angles et s'y comparent jusqu'à s'en rendre malades, quand bien même les photos publiées sur Instagram ne correspondent pas du tout à la réalité ? Instagram ne pourrait-elle pas les aider en ajoutant des mentions de prévention ?

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Mon intéret pour l'informatique et l'écriture m'a mené relativement tôt (2000) au journalisme technique. Comment utiliser la technologie sans se faire soi-même utiliser m'intéresse. Dans mon temps libre, j'aime faire de la musique où je compense mon talent moyen avec une passion immense. 


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