Plus nous marchons chaque jour, plus il nous reste en moyenne de temps à vivre. Mais à un moment donné, cela suffit : plus de pas n'apporte pas d'années supplémentaires. L'âge détermine le moment où l'on en arrive là.
Deux fois plus de pas = deux fois moins de risque de mourir
Spectre de la science
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Il faudrait faire 10 000 pas par jour, selon une règle générale bien connue. Ce chiffre est issu d'une campagne publicitaire, mais correspond également à l'état de la recherche - pour les adultes jusqu'à 60 ans. Les seniors peuvent s'arrêter au plus tard après 8000 pas : Continuer à marcher ne leur apporte apparemment pas d'années de vie supplémentaires. C'est le résultat d'une méta-analyse publiée dans "Lancet Public Health" par une équipe de recherche internationale dirigée par Amanda Paluch de l'Université du Massachusetts à Amherst.
L'équipe a évalué les données de plus de 47 000 sujets, originaires entre autres d'Europe, des États-Unis et d'Asie. En moyenne, les personnes faisaient 6500 pas par jour ; la moitié en faisait plus, l'autre moitié moins. A la fin des études longitudinales, qui ont duré en moyenne environ sept ans, quelque 3000 personnes étaient décédées. La probabilité était d'autant plus faible chez les hommes comme chez les femmes qu'ils faisaient plus de pas - jusqu'à un certain seuil. Cet optimum dépendait de l'âge : en dessous de 60 ans, il fallait faire 8000 à 10 000 pas par jour, au-delà, le risque de décès ne diminuait plus. À partir de 60 ans, 6000 à 8000 pas suffisaient.
Les personnes âgées ont manifestement besoin de nettement moins de pas que les 10 000 souvent cités, écrivent les chercheurs. Une étude de la Harvard Medical School était déjà parvenue à une conclusion similaire chez les femmes : Les participantes, âgées en moyenne de 70 ans, atteignaient leur niveau optimal à 7500 pas par jour. En dessous de ce chiffre, moins elles faisaient de pas, moins elles avaient d'années à vivre.
Des études ont montré à plusieurs reprises que 1000 pas de plus par jour suffisent à réduire le risque de mortalité. Pour les personnes qui ne courent pas, un quart d'heure d'activité physique supplémentaire par jour pourrait donc être bénéfique. La nouvelle méta-analyse a calculé le bénéfice moyen : la mortalité dans le groupe de 3600 à 5800 pas était inférieure de 40 pour cent à celle du groupe de 3600 pas ou moins ; avec encore plus de pas, la mortalité était inférieure d'environ 50 pour cent.
Déjà en 2020, une étude représentative à long terme aux États-Unis avait calculé que dans le groupe de ceux qui faisaient environ 8000 pas par jour, le nombre de décès en dix ans était deux fois moins élevé que dans le groupe de ceux qui faisaient 4000 pas - indépendamment du surpoids et des maladies préexistantes. Le risque de succomber à une maladie cardio-vasculaire, en particulier, a nettement diminué avec l'augmentation du nombre de pas. Le rythme ne semble pas jouer un grand rôle, mais les données sont encore ambiguës, comme l'écrivent les chercheurs. Il est difficile de séparer les effets du nombre de pas de ceux de la vitesse de marche, car les personnes qui marchent plus vite font généralement plus de pas. Il est toutefois certain que beaucoup d'exercice physique prolonge la vie : les personnes qui courent ont encore plus de temps devant elles que celles qui ne le font pas, qu'elles soient malades ou en bonne santé. Une relation de cause à effet inverse n'est toutefois pas totalement exclue. Ainsi, une diminution de l'envie de courir pourrait être un signe avant-coureur d'un début de dégradation physique.
