"Twisters" / Warner Bros.
Critique

« Twisters », enfin un film-catastrophe vraiment prenant !

Luca Fontana
17/7/2024
Traduction : Stéphanie Klebetsanis

Les bons films-catastrophes sont rares. « Twisters » est une de ces exceptions. Il ne convainc pas par son scénario ou ses personnages, trop clichés, mais par ces images impressionnantes qui le mettent vraiment en valeur.

Il n’y a aucun spoiler dans cette critique. Les informations dont il est question ici se limitent à ce que révèlent les bandes-annonces qui sont déjà sorties.

Lorsque Twister est sorti en 1996, il n’avait rien de banal. Le film de Jan de Bont était une vraie révolution technologique. Il a marqué une étape cruciale dans le domaine des effets spéciaux et des effets sonores, sans pour autant perdre de vue ses protagonistes. Rappelez-vous, Bill (Bill Paxton), un ancien chasseur de tornades, revient en Oklahoma pour faire une dernière tournée prometteuse avec son ex-femme Jo (Helen Hunt).

Et oui, ok, on y voyait voler quelques vaches...

Heureusement, après la séance, j’ai constaté avec soulagement que ces 122 minutes n’étaient pas si vides que ça. En plus, j’ai satisfait ma nostalgie des années 90. Est-ce que je reverrais ce film ? Oui, surtout pour admirer à nouveau ces images spectaculaires.

L’histoire

Kate (Daisy Edgar-Jones) a juré il y a cinq ans qu’elle n’irait plus jamais chasser les tornades après la fin dramatique qu’a connue son projet de recherche : trois de ses meilleurs amis ont été emportés par une tornade. Visiblement, sa célèbre intuition lui a fait défaut ce jour-là. Depuis, elle se tient à distance et étudie les tempêtes à New York, sur des écrans.

Javi (Anthony Ramos), seul survivant de la tragédie, finit tout de même par la convaincre de retourner en Oklahoma, d’où elle vient, dans la « Tornado Alley ». Grâce à un généreux donateur anonyme, il a accès à un tout nouveau système de localisation capable de mieux scanner et prédire les tornades. Évidemment, pour positionner ce système correctement, il a besoin du sixième sens de Kate...

Kate finit par comprendre les intentions réelles du mécène anonyme de Javi et croise la route d’une star des réseaux sociaux très arrogant, Tyler Own (Glen Powell). Il ne veut pas non seulement chasser les tornades, mais aussi les « dompter ». Kate se rend compte plus tard qu’il n’est pas non plus comme elle se l’imaginait.

Un voyage dans le temps bienvenu

Franchement, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Enfin, disons plutôt que je craignais d’être déçu, car j’adore l’original. J’avais peur de me retrouver devant un navet dégoulinant d’effets spéciaux, avec un scénario ridicule et des personnages insipides.

Pire encore, je ne voulais pas qu’il gâche la série avec ces gros sabots et quelques caméos pour tenter de sauver la mise. Ça m’aurait fait de la peine.

Vous vous souvenez de Independence Day 2 ? Ouais... been there, done that.

Maintenant, je peux vous confirmer que Twisters est un film-catastrophe, pas une catastrophe. Déjà, ce n’est pas une suite à proprement parler du premier opus. Les deux films ne sont pas vraiment liés, sauf qu’on y voit des tornades dans les deux cas (duh!). Et personne ne fait de caméo sur la bande-annonce pour faire mousser le film.

Ce qui me plaît vraiment, ce sont les images. Heureusement, mes craintes ne se sont pas confirmées. Les images n’ont pas été ultra travaillées et ne paraissent pas artificielles comme c’est le cas de nombreuses productions numériques actuelles, plus ennuyeuses les unes que les autres.

Non, Lee Isaac Chung, qui a d’ailleurs reçu l’Oscar de la meilleure réalisation pour Minari en 2020, a misé sur la pellicule. Enfin, sur les appareils Kodak, pour être précis, comme on les utilisait dans les années 70 et 80, dans Star Wars ou Indiana Jones, par exemple.

Les paysages de Twisters prennent des teintes chaudes, agréables et nostalgiques, un peu comme des champs verdoyants à perte de vue et des routes de gravier couleur terracotta. En arrière-plan, une tempête gronde, menaçante. Des nuages sombres commencent à tournoyer dans le ciel, annonçant un désastre imminent. Ça donne la chair de poule, surtout sur un écran IMAX !

Mon enfant intérieur s’en est donné à cœur joie. J’ai eu l’impression de me retrouver quelque part entre 1993 et 1996, quand j’admirais Jurassic Park et Twister pour la première fois.

La force pure de la nature

Vous l’aurez compris, les tornades sont les vraies stars du film. Elles sont brutales et sans scrupules. Malgré cela, le film réussit à capter leur beauté.

On s’extasie à chaque fois que Kate et Tyler expliquent à leurs accompagnants comment naît une tornade. Ils commencent par réciter tout un tas de connaissances scientifiques, avant que Tyler ne finisse par dire qu’une tornade est un mélange de ce que nous savons et de ce que nous ne comprenons pas. Ce n’est pas juste de la science, vous savez, c’est une religion ! C’est cliché, mais ça marche. Et le tout est livré avec une musique angélique.

De la poésie pure, je vous dis.

Ce mélange d’effets spéciaux puissants et de fond sonore rempli de grondements vous fera frissonner à coup sûr. La scène saccadée de la tornade nocturne qui traverse un rodéo au rythme des éclairs m’a particulièrement marquée. Elle allie des tourbillons terriblement réalistes, des éléments réels, et beaucoup de terre, de poussière et d’eau que les acteurs reçoivent presque constamment en pleine figure.

Chaque plan montre parfaitement la violence pure de la nature.

Un scénario insipide ? Des personnages sans intérêt ? Yep.

Comme je l’ai dit au début de mon article, Twister n’était pas beaucoup mieux... Mais Helen Hunt et Bill Paxton, déjà connus à l’époque, ont su porter le scénario sur leurs épaules pour qu’on lui pardonne son manque de profondeur.

Que serait un film de tornades sans leurs célèbres chasseurs ? Ces génies arrogants au parcours académique bien fourni, aux uniformes repassés et aux discours pompeux, dont l’expérience et la générosité pallient le manque cruel de subtilité. En tant que spectateur, je les ai tout de suite cernés. On ne pouvait pas faire plus classique !

C’était pareil en 1996, cela dit.

Bilan

C’est exactement ce que j’attends d’un blockbuster estival.

Oui, le scénario et les personnages sont gnangnan et remplis de clichés. Glen Powell parvient tout juste à se hisser au niveau des deux stars de l’original, Helen Hunt et Bill Paxton. Étonnamment, ça fonctionne, pas comme « Independence Day 2 », si vous vous en rappelez.

« Twister » et « Twisters » ont un grand point commun : l’incroyable mise en scène de la puissance de la nature. Il m’est arrivé plusieurs fois de hocher la tête pendant la projection, en signe d’approbation. J’aime les films-catastrophes, mais peu en valent vraiment la peine. C’est pourtant le cas de « Twisters », malgré ses défauts.

Pourquoi ? Parce que ce nouvel opus n’a pas fait appel aux effets numériques fades des remakes modernes. Au contraire, son langage visuel « old school » est magnifique. Il a été tourné avec des appareils Kodak sur du film, sans grandes retouches possibles. Je trouve ça génial ! Ce film, c’est bien plus qu’une dose de nostalgie des années 90 ; c’est une tempête qui va décoiffer les amateurs du genre à partir du 17 juillet.

Pro

  • de l’action sans longueurs dans la narration
  • un look années 90 magnifique qui rend nostalgique
  • des effets spéciaux très réalistes

Contre

  • des personnages sans intérêt
  • un scénario navrant
Photo d’en-tête : "Twisters" / Warner Bros.

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J’écris sur la technologie comme si c’était du cinéma – et sur le cinéma comme s’il était réel. Entre bits et blockbusters, je cherche les histoires qui font vibrer, pas seulement celles qui font cliquer. Et oui – il m’arrive d’écouter les musiques de films un peu trop fort. 


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