Critique

« Split Fiction » : le meilleur jeu de co-op auquel il m’a été donné de jouer

Philipp Rüegg
4/3/2025
Traduction : Sophie Boissonneau

« Split Fiction » offre l’une des meilleures expériences de coopération que j’ai jamais vue. Le gameplay regorge d’idées, si bien que le studio aurait pu en faire 20 jeux et c’est bien ce qui rend ce jeu si particulier.

Deux personnalités, deux univers

Mio et Zoe ne pourraient pas être plus différentes l’une de l’autre. La première aime la science-fiction, la deuxième la fantasy. Le jeu alterne entre ces deux mondes, un moyen parfait de les réunir et d’assurer une grande diversité.

L’un des premiers mondes est issu d’une histoire de Zoe, à partir de laquelle la machine a créé un niveau. Les deux autrices peuvent s’y métamorphoser. Mio peut ainsi prendre la forme d’un singe ou d’une loutre. Quant à Zoe, elle peut se transformer en fée ou en arbre. Comme j’incarne Mio, je peux me métamorphoser en singe et escalader les surfaces roses ou forcer des passages et nager dans des rivières souterraines en tant que loutre.

Zoe et Mio ont quelques aptitudes dans leur forme humaine aussi. En plus de savoir courir le long des murs comme dans Prince of Persia, elles disposent d’un double saut et peuvent dasher pour parcourir des distances encore plus grandes ou éviter des obstacles. Elles conservent ces aptitudes tout au long du jeu.

Ainsi, la sphère Metroid de Mio est composée de drones individuels. Ceux-ci peuvent se transformer en un petit vaisseau qui me permet de transporter la sphère de Zoe. Ou alors, ils prennent la forme d’un parapente et planent au-dessus de cheminées fumantes que mon partenaire active au bon moment pour me donner de l’élan.

Je vous le dis, parfois c’est de la pure folie. Chaque fois que j’avais l’impression d’avoir tout vu, Split Fiction me surprenait avec une nouvelle idée folle. C’est particulièrement vrai pour la fin, qui vous réserve certains des passages les plus tordus que j’ai jamais vus dans un jeu. J’ai rarement été aussi souvent satisfait pendant un jeu et je ne me suis jamais autant entendu dire : « quelle idée de génie ».

La bande-son contribue, elle aussi, à faciliter l’immersion dans les différents mondes. Tantôt un gros beat de techno vrombit dans mes oreilles pendant que nous nous livrons à des duels de danse avec un singe fêtard, tantôt un orchestre à cordes nous accompagne lors d’une balade en cerf-volant.

« Split Fiction » est disponible depuis le 6 mars sur PC, PS5 et Xbox Series X/S. J’ai testé la version PC qui m’a été mise à disposition par EA.

Bilan

Une originalité difficilement égalable

Rarement un jeu m’a procuré autant de plaisir, de variété et m’a réservé autant de surprises. C’est d’ailleurs aussi l’avis de la personne avec qui j’y ai joué. Hazelight s’est surpassé. Le jeu est excellent en tous points. Il est merveilleusement beau, la bande-son est entraînante et les changements de décor liés au gameplay et au design des mondes est incroyablement varié. La quantité d’idées aurait suffi pour dix jeux, mais la nouveauté se serait alors vite envolée. Or c’est justement ce qui fait le charme du jeu. Vous avez à peine le temps de vous faire à un décor ou à une mécanique que le jeu vous propulse dans la scène suivante. En bref, on n’a pas le temps de s’ennuyer. Le jeu impose un rythme incroyable.

Split Fiction se joue exclusivement à deux, ce qui peut s’avérer être un inconvénient si vous ne trouvez pas de partenaire de jeu. Malgré ses points de sauvegardes fréquents, le jeu est assez exigeant et pourrait déstabiliser les joueuses et joueurs occasionnels. Mais si, comme moi, vous avez trouvé un partenaire de jeu, alors vous serez doublement récompensé. C’est un jeu et une expérience unique dont vous vous souviendrez longtemps.

Pro

  • extrêmement varié
  • des mondes magnifiques
  • gameplay très diversifié
  • personnages sympathiques

Contre

  • les bons mots de Zoe agacent à la longue
  • impossible de jouer en solo

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Enfant, je n’avais pas le droit d’avoir de console. Ce n’est qu’avec l’arrivée du PC familial 486 que le monde magique des jeux vidéo s’est ouvert à moi. Aujourd’hui, je compense largement ce manque : seuls le temps et l’argent m’empêchent d’essayer tous les jeux qui existent et de remplir mon étagère de consoles rétro rares. 


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