En coulisse

Une semaine de régime Super Nintendo et Mega Drive

Philipp Rüegg
22/6/2023
Traduction : Anne-Salomé Evéquoz

Pour notre semaine spéciale, j’ai décidé de jouer durant toute une semaine exclusivement sur de vieilles consoles telles que Super Nintendo, Game Boy ou Mega Drive. Malgré la nostalgie, mon ordinateur m’a plus vite manqué que ce que j’aurais voulu.

La sensation d’enfoncer un jeu avec un clic dans la Super Nintendo est toujours aussi satisfaisante aujourd’hui. Ensuite, je déplace le gros interrupteur robuste vers le haut et l’image s’allume. Magnifique. Cet élément physique rend les vieilles consoles authentiques. Il s’agit de quelque chose qu’il me manque sur les machines modernes malgré leur splendeur graphique.

L’expérience rétro commence déjà au déballage. En particulier pour les jeux Mega Drive qui sont dans un emballage authentique de la taille d’une cassette VHS. Un mode d’emploi complet s’y trouve aussi. Il me donne l’impression d’en avoir pour mon argent. Il s’agit exactement du contraire des jeux actuels qui n’ont en partie même plus de disque, mais juste un bout de papier avec un code de téléchargement.

Une semaine en tant qu’enfant gâté de la console

Maintenant, il ne me reste plus qu’à m’imaginer être un enfant gâté de parents désintéressés qui ne reçoit pas une, mais quatre consoles d’un coup. Qui, à l’époque, n’avait pas un ami ou une amie comme ça ? J’étais le parasite sans console à lui qui s’invitait toujours chez les autres pour pouvoir jouer.

Bon, je me lance.

Jour 1 : c’est parti avec « Zelda »

Cela n’a peut-être pas l’air dramatique, mais en jouant, j’ai trouvé les brusques changements de direction très désagréables.

Il y a une autre ombre au tableau : les dialogues. Ils n’ont pas de son, mais je peux m’y faire. En revanche, je déteste les fenêtres de texte et je suis obligé de vraiment lire les dialogues sinon je ne sais pas où je dois me rendre ensuite. Il n’existe aucun journal de quêtes ou quelque chose comme ça.

Ça ne s’arrête pas là. En échange de 30 rubis, un devin me donne un indice que je connais déjà. J’aimerais pouvoir revenir en arrière comme dans notre longplay de The Legend of Zelda.

Bon, d’habitude les deuxièmes manettes branlantes sont réservées aux invités, mais là, je ne peux pas faire autrement. La bonne humeur commence gentiment à s’installer, mais il est déjà l’heure d’aller se coucher. Pas parce que ma mère menace de couper l’électricité, mais parce que j’ai 40 ans, des enfants et que j’ai besoin de sommeil.

Jour 2 : Addam et Indi

Famille Addams est un jeu de plateformes classique à la Super Mario. Je commande Addam qui se fraie un chemin à travers le château rempli de théières flottantes et de diables de feu. Je n’ai aucune idée du rapport avec les films et encore moins de ce que je dois faire pour désactiver le four.

Ce jeu est un pur stress. Je n’ai aucune seconde de répit. Des pierres me tombent constamment dessus, des mains moisies émergent du sol et veulent me faire un massage des pieds mortel et le projectile d’une sarbacane me touche en plein saut. Retour à la case départ. En comparaison, Dark Souls est un jeu d’enfant. Sur l’écran de Game over, Sean Connery se contente de secouer la tête, déçu.

Je commence gentiment à devoir décider si je veux jouer à l’un de ces jeux en entier et y consacrer toute la semaine, ou si je préfère jouer à différents jeux. Pour ménager mes nerfs, j’opte pour la deuxième solution.

Jour 3 : petit écran et grand plaisir

Je lorgne la Sega Game Gear depuis mon enfance. Il y a quelques mois, je me la suis offerte, mais je n’ai pas beaucoup joué avec. Il est temps d’y remédier. Pour ce faire, j’ai emprunté Shinobi 2 à mon collègue de la rédaction Kevin Hofer. Il figure en tête de tous les classements de joueurs Game Gear. J’y incarne non pas un, mais plusieurs combattants shinobi que je dois d’abord débloquer.

Le boss en question est à environ 12:30.

Jour 4 : enregistrement, erreur

Je reste avec Sega, mais je passe à la vitesse supérieure. C'est le tour de la Mega Drive. Les grandes pochettes de jeux et l’insertion dans la console restent un point fort. Le téléviseur cathodique, avec son gros bouton rond et le son typique qu’il émet quand on l’allume, me fait également sourire à chaque fois.

Mon sourire disparaît brièvement lorsque l’intro de Gunship défile à l’écran. Le texte est accompagné de bruits de tirs assourdissants, comme si la Mega Drive s’était écrasée. À côté, la pluie de Zelda ressemble à une berceuse.

L’intro, qui commence à la dixième seconde, est nettement plus infernale sur mon vieux téléviseur que sur mon PC.

Jour 5 : la fin est proche - heureusement

Ma semaine rétro touche à sa fin. Heureusement, je dois dire. Parce que malgré une grande sympathie pour les vieilles consoles, je préférerais allumer mon PC. Mais je dois rester fort. Ce soir, je m’offre un grand classique : Super Mario World. Un autre jeu auquel je jouais autrefois sur des machines usées dans les centres commerciaux.

Je ne sais pas comment, mais je parviens finalement à atteindre la fin du niveau. Les poteaux de la porte salvateurs ne sont plus qu’à quelques mètres, j’ai déjà envie de me détendre. Un Koopa me tire un ballon de football droit dans l’arrière-train. La marque rouge de ma main sur mon front restera visible pendant des jours.

Bilan : vieux, énervant, mais plein de charme

L’absence de vidéos, de podcasts et d’autres distractions a renforcé l’expérience. Je me suis plus impliqué dans les jeux que je ne le fais avec les jeux modernes. Là, le smartphone ou l’ouverture d’un onglet YouTube n’est jamais très loin.

Je suis content d’avoir enfin donné du temps à mes vieilles consoles. Mais à l’avenir, ils ne feront guère le poids face à l’avalanche de nouveaux jeux. Je continuerai à les collectionner, car même s’ils prennent la poussière sur une étagère, leur place est assurée dans mon cœur.

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Enfant, je n’avais pas le droit d’avoir de console. Ce n’est qu’avec l’arrivée du PC familial 486 que le monde magique des jeux vidéo s’est ouvert à moi. Aujourd’hui, je compense largement ce manque : seuls le temps et l’argent m’empêchent d’essayer tous les jeux qui existent et de remplir mon étagère de consoles rétro rares. 


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