
En coulisse
Sylvester Stallone, du missionnaire au boxeur
par Luca Fontana
Ces moments inoubliables qui font qu'un film est bien plus qu'une simple superposition d'image et de son existent bel et bien. Ce sont des moments de pure émotion. De joie, de tristesse et de colère. En d'autres termes : des moments épiques.
Épique : un adjectif qui sert à qualifier quelque chose de bien trop grand et significatif pour « seulement » être désigné comme étant « génial ». Je l'utilise aujourd'hui pour décrire cinq scènes de film auxquelles aucun autre adjectif ne rendrait jamais justice. Des moments qui m'ont fait oublier que j'étais assis chez moi ou dans une salle de cinéma. Poussant des cris de joie ou simplement assis en essayant de retenir mes larmes.
Des moments que je n'oublierai jamais.
Merci au lecteur @bkeleanor pour cette idée de Trailer Tuesday spécial.
Des moments épiques de la trilogie du Seigneur des Anneaux ? Je pourrais y consacrer tout un article. Le lecteur Atalantanaa a suggéré la scène dans laquelle Gandalf et le Rohirrim descendent la crête jusqu'au Gouffre de Helm. J'ai failli l'ajouter à la liste.
Mais j'ai finalement opté pour une autre scène ; une scène qu'on retrouve dans le premier volet. Elle est plus calme. Moins héroïque. Mais curieusement plus émouvante. Je me rappelle l'avoir vue au cinéma, j'étais alors âgé de 13 ans. Je me souviens exactement comment les poils se sont hérissés dans ma nuque. C'est à ce moment que j'ai réalisé pour la première fois que ce film était différent de tout ce que j'avais vu auparavant.
Moria. Les compagnons tentent de traverser les mines naines sans être découverts par les Orcs ou les Trolls, ou pire encore. Puis, après des jours passés dans les ténèbres, ils atteignent Dwarrowdelf, la cité des Nains. Gandalf fait apparaître de la lumière qui révèle une gigantesque salle, longue de plusieurs kilomètres et pleine de colonnes imposantes. Le tout accompagné de l'émouvante musique d'Alan Horn. Et Sam, comme s'il pouvait lire dans mes pensées, chuchote : « Une vraie révélation, aucun doute là-dessus. »
Sortie en salle : 19 décembre 2001
Recette : 887,8 millions de dollars
Maximus, bon et juste, dirige les légions romaines du Nord. Ses hommes lui sont si dévoués que l'empereur Marc Aurèle, vieillissant, veut qu'il devienne son successeur. Mais le fils de Marc Aurèle, Commode, jaloux, l'étrangle. Le guet-apens de Commode se poursuit : par peur, il fait tuer Maximus, et crucifier et brûler sa femme et son enfant. Ce que Commode ne sait pas, c'est que Maximus n'est pas mort.
Des marchands d'esclaves traînent Maximus en Afrique et le vendent à une école de gladiateurs. Le mari en deuil et ancien commandant se met au service d'Antonius Proximo. Et ce dernier lui offre la chance d'aller à Rome pour y combattre en tant que gladiateur au Colisée. Là où Commode est maintenant empereur. Là où la vengeance tant attendue de Maximus attend.
La scène : Maximus face à Commode. Calme, mais déterminé. Et Commode, croyant voir un fantôme en face de lui. 20 ans plus tard, cette scène me donne encore la chair de poule. Pour moi, c'est le plus grand moment du film.
Sortie en salle : 4 mai 2000
Recette : 460,6 millions de dollars
Il y a cet endroit dans le Golfe malien en Grèce, les Thermopyles. Au 5e siècle avant J.-C., le roi de Sparte Léonidas y aurait défié l'armée perse du roi Xerxès avec seulement 300 hommes. L'histoire, transmise par l'historien Hérodote, a inspiré la bande dessinée de Frank Miller qui, à son tour, a inspiré le film du même nom de Zack Snyder, 300.
Le film ? Un chef-d'œuvre visuel. La scène qui m'a le plus marqué ? Celle où Léonidas jette l'émissaire persan dans le puits. Mais pas de n'importe quelle manière. Tout d'abord, le roi de Sparte avale diplomatiquement toutes les menaces cachées de l'envoyé, qui annonce l'approche du roi-dieu autoproclamé Xerxès, et la possibilité de se rendre en lui remettant symboliquement de la terre et de l'eau.
Léonidas n'y pense même pas. Se retourne. Regarde sa reine. Ses yeux brillent. Son visage est morose. Elle hoche la tête. Non pas pour lui donner son consentement. Elle montre qu'elle est avec lui. Léonidas se retourne. Saisit son épée et la place sous la gorge de l'émissaire. La terre et l'eau, il y en a assez en bas, dit Léonidas en montrant l'abîme du puits derrière lui. Puis lui donne un coup. L'émissaire tombe en arrière. La guerre est déclarée.
Sortie en salle : 7 mars 2007
Recette : 456,1 millions de dollars
J'adore ce film. Bien sûr, l'histoire de l'outsider, en qui personne ne croit, mais qui ensuite se bat et gagne, n'est pas nouvelle. Mais dans Rocky, elle est si bien mise en scène qu'elle a réussi à être nominée neuf fois aux Oscar en 1977. Le film en a remporté trois, entre autres dans la catégorie du « Meilleur film ».
Pourtant, Rocky pourrait tout aussi bien être l'adaptation cinématographique de l'histoire de la vie du scénariste et acteur principal Sylvester Stallone. Vous devez savoir qu'avant le film, l'acteur américain vivait dans la rue et au bord du crime. Puis le triste combat pour le titre entre Chuck Wepner et Muhammad Ali l'a inspiré pour écrire l'histoire de Rocky. Trois jours plus tard, le scénario était déjà prêt. Tout le reste n'est que pure fiction.
Une scène est gravée dans la mémoire collective de toute la culture occidentale : Rocky, courant dans les escaliers du Musée d'art de Philadelphie en survêtement gris. En musique de fond, la mélodie de Bill Conti. Arrivé en haut, il tend ses poings vers le ciel ; le point culminant de son entraînement. Et l'une des images les plus emblématiques de l'histoire du cinéma.
Sortie en salle : 21 novembre 1976
Recette : 117,2 millions de dollars
Je vous ai montré quelques exemples de ce que je considère les scènes de film les plus épiques de tous les temps. Mais aucun ne surpasse celui-ci : Luke Skywalker regarde un coucher de deux soleils.
Pourquoi ? Parce que la scène est parfaite sous tous les points de vue. Il n'y a pas besoin de mots. Pas de dialogue. Pas de montage. L'image et la musique sont en parfaite harmonie. Ça raconte toute une histoire. L'histoire du jeune fermier qui rêve de grandes actions et d'aventures épiques. Des choses qui l'attendent de l'autre côté du coucher de soleil. Là-bas, quelque part derrière les dunes lointaines de Tatooine.
Ces choses pourraient bien l'attendre éternellement, car Luke a abandonné il y a longtemps. Il a accepté sa vie de fermier sur une planète désertique. Il ne sait pas encore qu'il va être lui-même entraîné dans la guerre des étoiles : une aventure pleine de dangers, de princesses, de méchants et de magiciens. Et une bataille pour le destin de toute une galaxie.
Sortie en salle : 25 mai 1977
Recette : 775,5 millions de dollars
Êtes-vous d'accord avec ma liste ? Ai-je oublié une scène importante ? Dites-le-moi dans les commentaires. Nous pourrons alors en discuter.
Vivre des aventures et faire du sport dans la nature et me pousser jusqu’à ce que les battements du cœur deviennent mon rythme – voilà ma zone de confort. Je profite aussi des moments de calme avec un bon livre sur des intrigues dangereuses et des assassins de roi. Parfois, je m’exalte de musiques de film durant plusieurs minutes. Cela est certainement dû à ma passion pour le cinéma. Ce que j’ai toujours voulu dire: «Je s’appelle Groot.»