En coulisse

Soigné et ensoleillé, le solarpunk rayonne de positivité

Debora Pape
13/11/2023

Avez-vous déjà entendu parler du solarpunk ? C’est un mouvement artistique et politique qui prône un futur où la technologie et la nature permettent à tout le monde de vivre dans de bonnes conditions. Certes, c’est une utopie, mais elle n’est peut-être pas complètement irréaliste.

Avec les guerres, les inondations, les sécheresses, la fonte des calottes polaires et l’extinction des espèces, je n’ai pas vu le futur d’un œil positif ces dernières années. Je nous ai plutôt vu·es avec un billet sans retour inévitable vers une dystopie à la Mad Max ou un capitalisme cyberpunk, jusqu’à ce que je tombe sur le concept du solarpunk. Et, soudain, je vois une lueur d’espoir à l’horizon.

Le solarpunk est une utopie, un genre de science-fiction et aussi le but d’un mouvement. Il adopte une approche totalement optimiste : nous sautons quelques décennies et imaginons un avenir dans lequel la vie est devenue meilleure pour toutes et tous : les êtres humains, les animaux et l’environnement. Dans l’univers solarpunk, les océans ne sont plus pollués et le changement climatique, ainsi que la disparition des espèces, ont été arrêtés.

C’est toute la façon de penser de la société qui a changé. Les priorités ont été redéfinies, la production d’énergie complètement revue, et nous, les êtres humains, sommes parvenus à développer un mode de vie qui prend en compte les avantages de la nature sans la détruire, tout en vivant dans de bonnes conditions.

Solarpunk : les origines du concept

L’ajout « -punk » est à la mode. Tout a commencé avec le steampunk. C’est un genre littéraire et un mouvement artistique qui proposent une réalité alternative où la technologie est alimentée par la machine à vapeur. Au niveau esthétique, l’univers se rapporte à l’époque victorienne. Enveloppée de haut-de-forme, de froufrous et de crinolines, l’humanité construit des avions à vapeur, des ordinateurs et des robots. Ce genre s’inspire des histoires de Jules Verne et H.G. Wells. Il existe d’autres mouvements, un peu moins connus, dans le même style tels que le dieselpunk et l’atompunk.

Sans oublier le cyberpunk, un genre plutôt dystopique où tout tourne autour de l’argent : celles et ceux qui en ont peuvent se munir de puces et de prothèses. Les personnes non équipées sont laissées pour compte et les robots ont souvent plus de valeur que les vies humaines. Les publicités au néon accompagnent l’homme à chaque pas. Blade Runner et Altered Carbon représentent bien l’univers cyberpunk.

À l’inverse, l’univers du solarpunk fait fusionner durabilité et technologie intelligente. L’être humain vit en harmonie avec la nature, aidé par l’IA. Imaginez des bâtiments en verre, en bois ou en pierre, entourés d’une végétation luxuriante, des véhicules silencieux ça et là, et au-dessus d’installations d’une technologie très avancée, mais non polluante, le soleil sourit, ses rayons transformés en énergie par des panneaux solaires.

Entre nature abondante et technologie intelligente

Les habitations solarpunk sont bien isolées et adaptées à leur environnement. Elles utilisent l’énergie solaire ou éolienne pour l’énergie et la chaleur. Même les vitres des fenêtres peuvent produire de l’électricité à partir de la lumière du soleil. La culture de plantes entièrement automatisée dans des tours agricoles verticales permet le repos des surfaces cultivables et offre un nouvel habitat aux animaux sauvages.

De nombreuses grandes villes sont aujourd’hui des déserts de béton avec des parkings de la taille d’un terrain de football et des rues à plusieurs voies pour les voitures, dans lesquelles ne sont assises qu’environ 1,5 personne. Impensable dans une ville solarpunk ! On y trouve beaucoup plus d’arbres et de bandes végétales qui offrent de l’ombre et abritent des oiseaux et d’autres animaux.

Les moyens de transport inefficaces comme les voitures, qui sont rarement utilisées à pleine capacité, ont été bannis. Les transports en commun sont rapidement accessibles à pied, agréables à utiliser et presque gratuits. Celles et ceux qui ne veulent pas renoncer à leur propre moyen de transport peuvent utiliser un véhicule électrique qui correspond à leurs besoins réels. Et pourquoi ne pas prendre un taxi volant ? Tout est possible !

Imaginez seulement l’espace dont nous disposerions sans grands parkings ni routes à plusieurs voies. Des parcs avec des prairies de fleurs sauvages, des ruisseaux et des lacs ainsi que des plateformes d’observation, et diverses activités de loisirs, rendraient non seulement la ville plus attrayante, mais favoriseraient aussi la biodiversité. Une ville qui, jusqu’à présent, était surtout conçue pour les voitures, aux États-Unis encore bien plus qu’en Europe, place désormais l’homme au centre et laisse aussi de la place aux animaux.

Même si tout cela semble actuellement improbable, le solarpunk me fait rêver. Vous trouverez de nombreuses inspirations sur Reddit, où les internautes échangent leurs idées autour de ce thème.

Et si vous aimez les jeux vidéos, un jeu appelé Solarpunk devrait sortir prochainement. Vous pourrez y construire votre propre univers solarpunk avec vos partenaires.

Que pensez-vous de ce genre utopique ? Pensez-vous qu’il peut devenir réalité ?

Photo d’en-tête : iurii/Shutterstock

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