
En coulisse
Sharp PC-1403H : la légende est vivante
par David Lee

Je n’ai pas pu m’en empêcher : j’ai programmé un jeu sur un vieil ordinateur de poche. Cette fois-ci, j’ai choisi la calculatrice Sharp PC-E220.
L’année passée, j’ai ressorti de l’oubli mon ancienne calculatrice de poche que j’utilisais à l’école, j’ai programmé un jeu dessus et j’ai enregistré le programme sur une cassette de musique et un ordinateur. De lointains souvenirs ont alors refait surface.
Après l’ordinateur de poche Sharp PC-1403H, place au PC-E220. Son écran beaucoup plus grand peut afficher quatre lignes de texte. Malheureusement, l’écran LCD du E-220 présente également de petits espaces entre les cases des caractères. N’ayant pas de grille de pixels contigus, il n’est pas adapté à la représentation de graphiques.

L’interface de transfert des programmes vers l’ordinateur et inversement fonctionne comme sur le Sharp PC-1403H, même si avec l’E-220, une telle sauvegarde n’est pas obligatoire. En effet, il est possible de remplacer les piles usagées sans que tout le contenu de la mémoire soit effacé. L’E-220 est alimenté par quatre piles AA. Lors du changement des piles, il faut basculer un interrupteur qui fait passer temporairement l’alimentation à une petite pile bouton. Ainsi, le stockage reste alimenté en électricité même pendant le changement.

En raison des quatre piles AA, l’E-220 est plus grand, beaucoup plus épais et plus lourd que le 1403H. Il a plutôt la taille d’une Nintendo Switch que celle d’une calculatrice ordinaire.
Pour moi, la programmation est comme le sudoku pour d’autres personnes : un casse-tête. Sauf que je suis libre de programmer mon jeu comme je l’entends et le résultat dépend de ma propre créativité. Réfléchir aux nombreuses possibilités qui s’offrent à moi fait donc partie de l’énigme.
J’aime programmer sur de vieilles machines simples. Leurs restrictions fixent un cadre clair. Dans ce cas, cela veut dire que je dois composer avec Basic, un langage de programmation basé sur du texte, pas de couleurs et un son rudimentaire. Il y a quelques différences avec le 1403H. L’écran multiligne permet de déplacer un personnage dans quatre directions. Le Sharp PC-E200 permet en outre d’émettre des sons de différentes hauteurs et longueurs tandis que le PC-1403H ne peut émettre qu’un simple bip.
J’ai décidé de programmer un jeu d’adresse, et j’y suis parvenu en quelques heures. Voici le résultat dans la vidéo ci-dessous. Vous remarquerez les graphismes remarquables en ray tracing. Le but est d’aller à droite jusqu’au mur et d’éviter les rayons qui viennent en sens inverse. Cela donne 100 points, puis on reprend du début. La partie prend fin au bout de trois erreurs.
La programmation s’est déroulée sans accroc et a pris environ une journée au total. Le seul défi notable était que le jeu se déplace assez rapidement.
Le PC-E220 est équipé d’une unité centrale avec une fréquence d’horloge de 3 mégahertz. C’est trois fois plus que le Commodore C64. Au départ, je pensais que la vitesse ne poserait pas de problème, mais je me trompais. Le jeu doit rester très simple pour que les mouvements ne se figent pas. Il ralentit lorsque les rayons se multiplient et qu’il faut constamment vérifier si le personnage n’entre pas en collision avec l’un d’entre eux.
J’ai donc dû trouver un mécanisme qui ne nécessite que quatre rayons, tout en rendant le jeu suffisamment intéressant et difficile. La réduction du terrain de jeu de 24 à 10 cases a apporté une amélioration, mais c’était encore trop facile. Le changement décisif a été d’envoyer les rayons dans la ligne où se trouve le personnage.
Le Sharp PC-E220 peut également être programmé en assembleur, ce qui serait probablement plus rapide, mais ce n’est pas encore de mon niveau.
Cliquez ici pour accéder au code du programme du jeu.
Mon intéret pour l'informatique et l'écriture m'a mené relativement tôt (2000) au journalisme technique. Comment utiliser la technologie sans se faire soi-même utiliser m'intéresse. Dans mon temps libre, j'aime faire de la musique où je compense mon talent moyen avec une passion immense.
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