Critique

Revue des classiques : « La Malédiction » de 1976

Florian Bodoky
26/10/2023

« La Malédiction » est considéré comme un classique de l’horreur. Il est souvent cité au même titre que « L’Exorciste ». Un film à petit budget, vieux de presque 50 ans et sans effets spéciaux, peut-il encore faire peur aujourd’hui ? Je l’ai regardé.

Malgré un maigre budget de seulement 2,8 millions de dollars US et aucuns effets spéciaux, La Malédiction parvient à se hisser au sommet de l’Olympe des classiques de l’horreur. Pop culture et finance : rien qu’aux États-Unis, La Malédiction rapporte 61 millions de dollars US. Cela a incité les créateurs et créatrices à produire deux suites en l’espace de cinq ans. Comment le film y est-il parvenu ?

Synopsis de « La Malédiction »

La vie du couple Thorn semble se dérouler à merveille. Son mari, Robert Thorn (Gregory Peck), est consul à l’ambassade des États-Unis à Rome, la capitale italienne, et connaît une belle réussite professionnelle. Sa femme Kathy (Lee Remick) est enceinte et accouche le 6 juin à 6 heures du matin. Malheureusement, l’enfant meurt peu de temps avant ; il s’agit d’un mort-né. Kathy Thorn ne s’en aperçoit cependant pas. Elle s’évanouit de douleur.

Le pasteur Spiletto, qui a accompagné la naissance en tant qu’ecclésiastique, suggère au père de l’enfant, Robert, d’adopter un nourrisson dont la mère est morte à la naissance. Et ce, immédiatement, avant même que sa femme Kathy ne reprenne connaissance. Cela devrait lui permettre d’éviter un traumatisme. Thorn fait ce qu’on lui dit. Ils appellent l’enfant Damien (Harvey Stephens).

L’action s’accélère

C’est parti. Damien se voit attribuer une nouvelle nounou, Madame Baylock. Celle-ci ne peut certes pas présenter de documents, mais elle est tout de même engagée. Avec son air d’abord attentionné et son adorable résolution, elle rappelle Mary Poppins. Mais contrairement à la nounou volante de Disney, Mme Baylock a quelque chose de terrifiant.

Au début, Robert Thorn considère tout cela comme un délire. Mais lorsque les accidents se multiplient et que le photographe Keith Jennings l’interpelle sur certaines incohérences, les choses changent. Il part en Italie avec Jennings pour faire des recherches et c’est là qu’il apprend toute la terrible vérité. Tout peut-il encore s’arranger ?

La musique fait la différence

Les compositions sont appropriées et judicieusement placées dans le film, si bien que je suis régulièrement parcouru de frissons, bien qu’il ne se passe en fait rien de spectaculaire. La musique confère au film une ambiance qui n’a rien à envier aux films d’horreur modernes.

Si vous êtes encore un peu plus jeune, vous avez peut-être entendu cette chanson dans la série animée South Park. Dans le dixième épisode de la première saison, « Damien » fait une apparition en tant que fils du diable. En référence à la Malédiction, Ave Satani est joué à plusieurs reprises dans l’épisode.

Gregory Peck dans le rôle d’un Robert Thorn antipathique

Il a toutefois été sanctionné par la suite. Sa vie part tellement en vrille que je commence à nouveau à avoir de la compassion pour lui. Au cours du film, il passe du statut d’ambassadeur et d’homme d’affaires arrogant à celui de père de famille aimant, luttant désespérément contre les circonstances extérieures et ses conflits intérieurs.

Ce qui fait également du film ce qu’il est : Harvey Stephens, qui joue Damien et qui n’a que six ans au moment du film. Son regard tantôt stoïque, tantôt perçant, ainsi que son silence et ses mimiques complètement impassibles pendant les morts brutales me donnent la chair de poule.

Le plus drôle : le jeu de Stephen est un pur hasard. Le réalisateur s’est aperçu trop tard que Stephens avait un fort accent cockney, qui rappelle la classe ouvrière de Londres. Cela ne correspondait pas à la famille aisée de la classe supérieure à laquelle il appartient dans le film. C’est pourquoi il lui a ordonné de ne pas parler. Les seules exceptions sont les scènes qui se déroulent dans ou près d’une église.

Verdict

Photo d’en-tête : alphacoders.com

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