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Pénurie de semi-conducteurs : Canon supprime la protection de ses toners, mais uniquement pour les appareils destinés aux entreprises

Dominik Bärlocher
13/1/2022
Traduction : Sophie Boissonneau

Les toners Canon ne seront plus protégés par des puces numériques. En cause, la pénurie de semi-conducteurs qui s’éternise. Ce qui, à première vue, ressemble à du service public pourrait toutefois être une manœuvre astucieuse pour maximiser les bénéfices.

Lorsque vous insérez un toner d’un fabricant tiers dans une imprimante Canon, cette dernière affiche un message d’erreur commençant par les mots « Impossible de détecter la cartouche d'impression ». L’imprimante prétend ne pas connaître le niveau d’encre du toner. Il est possible d'y remédier en utilisant un produit Canon original.

Ainsi, la gestion des droits numériques (DRM) est de l’histoire ancienne sur les imprimantes de bureau Canon. Pour le moment du moins.

Les appareils qui ne seraient plus soumis à la DRM

Les appareils de la série Imagerunner seront les premiers à ne plus être soumis à la DRM. Ce sont de grands modèles principalement utilisés dans les bureaux.

La procédure de contournement est simple. Dès qu'un message d'erreur s'affiche sur l'écran de l'Imagerunner, il suffit d'appuyer sur « OK », « Continuer » ou « Accepter ».

Pourquoi devriez-vous faire ça ?

Les cartouches d'imprimante et les toners sont chers. En revanche, les imprimantes sont relativement bon marché. Les fabricants d'imprimantes comme Canon ne gagnent pas beaucoup d'argent avec les appareils eux-mêmes. Ils réalisent la majeure partie de leurs bénéfices sur la vente de cartouches et toners pour l'impression laser, car ces produits sont onéreux.

Exemple : un toner pour une Canon Imagerunner Advance coûte entre 180 et 330 francs, selon la couleur.

Pourquoi les fabricants tiennent-ils aux DRM ?

Il existe des mécanismes similaires dans les jeux vidéo, la musique et toutes sortes d'applications. Ces dernières ont du sens économiquement. Lorsqu’un fabricant a recours au procédé « soit vous utilisez notre matériel, soit l'appareil ne fonctionne pas » pour fidéliser ses clients, il peut se permettre de vendre ses appareils à petit prix, puis les consommables à des prix plus élevés.

L’exemple de Canon :

Pourquoi seules les imprimantes de bureau sont libérées de la DRM ?

Canon, comme toute autre entreprise soucieuse de faire des bénéfices, n'a aucun intérêt à perdre des clients. Au contraire, l’entreprise souhaite fidéliser ses clients pour toujours et la DRM est un outil puissant pour atteindre cet objectif.

L’abonnement existe aussi pour les particuliers, mais n'est pas encore très répandu.

La seule chose qui inquiète Canon, c'est le message d'erreur qui pourrait apparaître sur les imprimantes. En effet, celles-ci provoquent l'agacement des clients et, le cas échéant, une charge supplémentaire pour le service clientèle.

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