
En coulisse
Sylvester Stallone, du missionnaire au boxeur
par Luca Fontana
Qui dit nouveau mois, dit nouvelles recommandations. Que ce soit sur Netflix, Sky, Disney+, Paramount+ ou sur Apple TV+, vous découvrirez ici les séries et films disponibles sur les services de streaming ce mois-ci.
Combien de biscuits y a-t-il dans un paquet de spéculoos ? Environ 53. Mais je l’admets : c’est de la pure spéculation. Mes conseils en matière de séries et de films pour le mois de novembre sont bien moins spéculatifs. Sauf si j’ai oublié quelque chose. Si oui, écrivez-le dans les commentaires.
Connaissez-vous Toute la lumière que nous ne pouvons pas voir, le livre publié par l’auteur Anthony Doerr en 2014 et qui a ensuite remporté le prix Pulitzer ? Pas moi. Peut-être à tort. Le livre parle de deux jeunes gens qui se rencontrent en France pendant la Seconde Guerre mondiale : Marie-Laure LeBlanc, une jeune fille aveugle qui vit à Paris, et Werner Pfennig, un garçon allemand qui grandit dans un orphelinat avant d’être enrôlé par la Wehrmacht. Mais lorsque la guerre éclate, Werner est chargé de se rendre en France pour traquer et tuer une certaine Marie-Laure. Car Werner est devenu opérateur radio et Marie-Laure gère une radio de la résistance.
La particularité du livre : l’histoire est divisée en deux parties. D’abord, nous découvrons le point de vue de Marie-Laure. Puis celui de Werner. On dirait que je devrais vraiment lire ce livre un jour. Ou alors, je vais tout de suite regarder l’adaptation Netflix. L’actrice principale, Aria Mia Loberti, est déjà encensée par toutes les critiques. S’y ajoutent des acteurs secondaires de haut niveau comme Mark Ruffalo et Hugh Laurie. De plus, Shawn Levy, qui a notamment réalisé Stranger Things, met en scène le sujet avec le réalisateur de Peaky Blinders, Steven Knight.
Sortie : 2 novembre
Où : Netflix
L’histoire, le mythe et la légende de Sylvester Stallone sont véritablement ceux de l’outsider en qui personne ne croit, mais qui se bat et gagne malgré tout. Car la vie de l’actuelle superstar était loin d’être facile en 1976. Avec un visage hémiplégique, tout le monde lui déconseille de faire une carrière d’acteur. Mais Sly s’accroche à son rêve. Même lorsqu’il finit sous les ponts, au bord de l’abandon et de la délinquance. Finalement, il s’en sort : à 30 ans seulement, il livre non seulement un film qui sera récompensé par un Oscar, mais aussi l’un des meilleurs films de sport de tous les temps. En solo. En tant qu’auteur. Réalisateur. Et acteur principal. Contre vents et marées. Avec un budget de seulement un million de dollars et en 28 jours de tournage.
Rocky.
Aucune chance de rater ce documentaire Netflix. Et si vous ne connaissez pas encore le parcours de Sly, vous devez tout simplement regarder le documentaire. Ça ne se discute pas. Ou lire mon article ci-dessus, dans lequel j’ai fait des recherches approfondies sur son enfance pour une ancienne série d’articles. Car je connais peu d’histoires aussi inspirantes que la sienne.
Sortie : 3 novembre
Où : Netflix
Je vous entends déjà dire « enfin ! ». Car l’attente de la deuxième saison d’Invincible a vraiment semblé cruellement longue. Après tout, il n’y a guère d’autres séries d’animation qui obtiennent actuellement de meilleures évaluations. Et ce, à juste titre. Invincible convainc par des personnages bien élaborés, des histoires passionnantes et des rebondissements de l’intrigue qui ont tellement de force qu’ils font l’effet d’un coup de poing dans l’estomac.
L’histoire est racontée par Mark Grayson, interprété dans la version originale par Steven Yeun, la star de The Walking Dead. Grayson est un jeune superhéros qui suit les traces de son fier père Omni-Man (une voix de ténor : J.K. Simmons), le plus grand héros de tous les temps. Mais ce qui commence comme une histoire de superhéros classique se transforme dès le premier épisode en un récit profond sur la morale, la responsabilité et les conséquences des superpouvoirs, y compris sous la forme d’une violence crue, horrible et choquante.
Sortie : 3 novembre
Où : Prime Video
En fait, la vie de la jeune Eva Bruhns (Katharina Stark) est belle : l’auberge de ses parents, « La Maison allemande », marche bien, elle gagne un peu d’argent pour le ménage en tant qu’interprète en polonais et ses fiançailles avec un riche héritier d’une maison de vente par correspondance sont imminentes. Mais voilà qu’on lui demande de se rendre au tribunal de Francfort-sur-le-Main en tant que traductrice, pour le premier procès pénal où d’anciens officiers SS sont accusés de crimes au camp de concentration d’Auschwitz. Celui-ci révèle non seulement toute l’ampleur de la machine d’extermination des nationaux-socialistes, mais aussi le confort mensonger de la propre famille d’Eva, qui tente de refouler sa complicité.
C’est dur : le procès d’Auschwitz à Francfort en 1963 n’a pas seulement été l’un des procès les plus importants de l’histoire allemande d’après-guerre. Il a également été la première étape importante dans le traitement juridique des crimes de l’Holocauste, faisant connaître au grand public la véritable ampleur des atrocités commises par l’Allemagne nazie. Notamment les meurtres, les tortures et les mauvais traitements infligés à des millions de Juifs, de Roms et de prisonniers de guerre dans les camps de concentration allemands pendant la Seconde Guerre mondiale.
Programme obligatoire pour moi. Aussi parce que La Maison allemande, la mini-série, est en fait le premier traitement cinématographique du procès en question. Elle est basée sur le roman du même nom, écrit par Annette Hess en 2018. Et c’est également Hess qui fait office de showrunneuse pour la série.
Sortie : 15 novembre
Où : Disney+ (Star)
Un secret qui n’en est plus un depuis longtemps : Yellowstone. En 2018, la première saison – à l’époque encore dédaignée par les critiques – a connu un tel succès qu’une deuxième saison a rapidement été décidée. Et le public, qui était justement si important au début pour la pérennité de la série, devait avoir raison : Yellowstone jouit entre-temps d’une grande estime, y compris parmi les critiques, et a été nominée pour de nombreux Emmy et Golden Globes Awards, notamment dans des catégories comme « Outstanding Drama Series » et « Best Television Series – Drama ».
Sans doute parce qu’il est actuellement difficile de trouver une autre série au moins aussi riche en images que passionnante. Yellowstone se déroule en effet dans le parc national du Montana qui donne son titre au film, où la famille Dutton tente de protéger son ranch contre les autres éleveurs, les promoteurs fonciers et les Indiens, par la force si nécessaire. Et non, la série ne se déroule pas, comme son spin-off 1923, dans le passé, où il était encore normal que les gens fassent parfois la loi eux-mêmes, mais dans le présent. Mais c’est ainsi que se déroule la vie à la campagne dans le cadre époustouflant du Yellowstone. Même aujourd’hui. C’est exactement ce que montre Yellowstone, la série. C’est ce qui la rend si exceptionnelle.
Sortie : 10 novembre (Suisse) / 16 novembre (Allemagne)
Où : Sky Show avec Entertainment-Pass (Suisse) / Paramount+ (Allemagne)
L’un des plus grands succès de Netflix entre dans sa phase finale : The Crown. Au centre : toujours la reine, bien sûr. Et toujours interprétée par Imelda Staunton. Elle est la troisième actrice à porter la couronne au cours de la série. The Crown est en effet l’histoire fictionnalisée, mais tout à fait exacte (suffisamment exacte), de la monarque britannique, qui a commencé dans la première saison avec son couronnement en 1947.
Nous sommes maintenant dans les années 1990 et nous approchons de l’événement fatidique auquel la plupart d’entre nous sont le plus attaché·es : la disparition tragique de la princesse Diana. C’est là que j’ai compris pour la première fois l’importance institutionnelle de la monarchie en Grande-Bretagne. Surtout lorsque la guerre médiatique autour de Diana et Charles a commencé et s’est terminée par la mort accidentelle de la princesse.
Sortie : 16 novembre
Où : Netflix
Il y a presque deux mois, j’ai parlé du prochain film japonais Godzilla. Selon la devise : qui a encore besoin d’Hollywood ? Eh bien, Hollywood n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin, et ce avec une série Godzilla qui se déroule dans ce qu’on appelle le « MonsterVerse ». Il s’agit de l’univers cinématographique de Warner Brother, dans lequel se déroulent les trois films Godzilla réalisés jusqu’à présent depuis 2014 et Kong : Skull Island sorti en 2017.
La série elle-même s’appelle Monarch : Legacy of Monsters et raconte une histoire qui s’étend sur trois générations, entre les années 1950 et le présent. Ainsi, la série n’est pas une suite directe de Godzilla vs Kong, mais une préquelle destinée à combler les lacunes historiques entre les films sortis jusqu’à présent. Ça a l’air passionnant. Je la regarderai.
Sortie : 17 novembre
Où : Apple TV+
Je ne saurais vous dire. Ce que Netflix fait de la prémisse sadique, mais critique, de la société de Squid Game donne l’impression de faire fausse route. Rappelons que Squid Game n’est pas n’importe quel jeu. C’est une expérience organisée par des riches. L’abondance de leur vie les ennuie tellement qu’ils invitent à jouer les personnes pauvres et désespérées qui n’ont pas d’autre solution pour se nourrir et subvenir aux besoins de leur famille. Toute personne qui ne finit pas une manche dans les temps est « disqualifiée », c’est-à-dire exécutée. Si, entre les manches, vous tuez des adversaires, vous aurez moins de concurrents pour la manche suivante. Le dernier survivant recevra la cagnotte de plusieurs millions de dollars. Un moyen de sortir de la misère.
Le concept a été imaginé par le réalisateur et scénariste sud-coréen Hwang Dong-hyuk. Il n’a cependant jamais voulu que sa série soit perçue comme une satisfaction sensationnelle d’idées sadiques, mais comme un avertissement. Comme un cri d’alarme. Car Squid Game ne se contente pas d’attirer l’attention sur les dysfonctionnements de la Corée du Sud qui ont été balayés sous le tapis, mais les approfondit de manière étonnamment radicale. Aujourd’hui, deux ans plus tard, le concept se transforme en jeu de téléréalité, et la critique de la société qu’il contient est poussée jusqu’à l’absurde.
Les participant·es américain·es, par exemple, battent des mains avec joie et excitation à la vue des dortoirs oppressants de la série. Iels célèbrent chaque nouveau billet de dollar qui tombe dans le jackpot (ce qui, dans la série, signifie la mort d’autres participant·es) et ne peuvent guère retenir leurs larmes de joie en entrant dans le troublant jeu pour enfants Feu rouge, feu vert. Je ne veux pas être hypocrite : oui, ma curiosité ne peut s’empêcher d’yjeter au moins un coup d’œil. Mais en fin de compte, peut-être seulement pour vous en faire un récit épique plus tard.
Sortie : 22 novembre
Où : Netflix
Non, ce n’est pas du déjà-vu. Faraway Downs est en fait le film Australia de 2008, mais en format série. En d’autres termes : à la durée déjà longue de deux heures et 45 minutes s’ajoutent une heure de matériel sacrifié au montage, une toute nouvelle fin (que je ne vous recommande pas de googler pour des raisons de spoilers) et un découpage en six chapitres. De plus, de grandes parties de l’histoire ont été entièrement recadrées et réarrangées. Cela devrait profiter à la narration de la série, qui est tout de même différente de celle d’un film.
Pourquoi tout cela ? Ce n’est un secret pour personne que le réalisateur excentrique Baz Luhrmann (Moulin Rouge) n’a jamais été heureux avec Australia. Notamment à cause de la fin du film qui lui a été imposée par le studio. Ou les mauvaises critiques de l’époque. Le film était pourtant considéré comme un candidat potentiel aux Oscars. Puis, une décennie plus tard, la pandémie de Corona est arrivée. Le tournage de son film de l’époque, Elvis, s’est arrêté. Et Luhrmann, qui dispose de trop de temps, s’est remis à fouiller avec mélancolie dans le matériel d’Australia qui n’avait jamais été entièrement exploité. C’est alors que l’idée lui est venue : pourquoi ne pas réorganiser le film avec le matériel jamais montré sous forme de série pour le paysage actuel du streaming ? Amélioré et avec sa fin ?
Ainsi, 15 ans après la sortie du film, l’aristocrate anglaise Sarah Ashley (Nicole Kidman) se retrouve à nouveau dans l’Australie indomptable de 1939 pour reprendre, d’abord à contrecœur, l’exploitation bovine de son mari assassiné. Elle y parvient même avec l’aide de Drover (Hugh Jackman), un homme au caractère bien trempé. Mais non seulement l’assoiffé de vengeance, Neil Fletcher (David Wenham) commence à la saboter, elle et son entreprise, mais la Seconde Guerre mondiale éclate.
Sortie : 26 novembre
Où : Disney+ (Star)
Vivre des aventures et faire du sport dans la nature et me pousser jusqu’à ce que les battements du cœur deviennent mon rythme – voilà ma zone de confort. Je profite aussi des moments de calme avec un bon livre sur des intrigues dangereuses et des assassins de roi. Parfois, je m’exalte de musiques de film durant plusieurs minutes. Cela est certainement dû à ma passion pour le cinéma. Ce que j’ai toujours voulu dire: «Je s’appelle Groot.»