Plus besoin d’un super PC gaming, un vieux laptop et une très bonne connexion suffisent. La puissance de calcul vient du cloud. NVIDIA mise également sur le streaming des jeux vidéo. Comment ça fonctionne et qu’est-ce que ça vaut? Vous en saurez plus après avoir lu cet article.
Geforce Now: bien ou bien?
NVIDIA m’explique au téléphone que la proximité avec le centre de données peut aider à remédier au problème. À Francfort-sur-le-Main, il y aurait des clients qui jouent sans problèmes en 4K. «Il est aussi primordial que la connexion Internet ne subisse pas de trop grandes fluctuations». Dans tous les cas, la latence est extrêmement importante.
Quoi qu’il en soit, le service Geforce Now reste impressionnant. Il y a un max de détails, résolution jusqu’à 4K, HDR et tout ça sur n’importe quel appareil.
Qu’est-ce qui se passe pendant le streaming?
NVIDIA ne souhaitait pas s’exprimer quant à la prise en charge du ray tracing.
Hardcore gamers s’abstenir
Comme Geforce Now en est toujours au stade bêta, je vous recommande d’essayer le service (il y a une liste d’attente). Il est impressionnant de voir à quel point la technologie a évolué ces dernières années. J’ai hâte de pouvoir jouer à mes jeux PC sur n’importe quel autre appareil sans perte de qualité.
Enfant, je n’avais pas le droit d’avoir de console. Ce n’est qu’avec l’arrivée du PC familial 486 que le monde magique des jeux vidéo s’est ouvert à moi. Aujourd’hui, je compense largement ce manque : seuls le temps et l’argent m’empêchent d’essayer tous les jeux qui existent et de remplir mon étagère de consoles rétro rares.
C’est un secret de polichinelle, Microsoft, Sony et cie voient l’avenir du jeu vidéo dans le streaming. Rien d’étonnant à cela, la technologie est en effet déjà utilisée avec succès. Sony propose des centaines de jeux en streaming via Playstation Now, sans qu’aucune installation ne soit nécessaire. Nintendo a également récemment annoncé la sortie d’«Assassin's Creed Odyssey» qui sera exclusivement disponible sur le cloud et pour commencer, seulement au Japon. Alors que Sony se concentre d’abord sur de vieux titres et que Nintendo ne risque pas plus qu’un orteil dans l’eau, NVIDIA joue le jeu à fond. En théorie, tous les jeux PC des bibliothèques Steam, Uplay et Blizzard sont disponibles sur Geforce Now. Le français Shadow propose un abonnement similaire, Kevin Hofer l’a testé pour vous.
Test de produit
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Le service est disponible depuis longtemps sur les TV Android.
Pour utiliser Geforce Now, il suffit d’installer l’appli pour Windows, Mac ou la NVIDIA Shield (Android TV) et vous vous voilà prêt à streamer. Contrairement à Shadow, il est impossible d’installer son propre logiciel. Il faut ensuite lancer le jeu souhaité ou lancer Steam et choisir un titre dans la bibliothèque, exactement comme si vous utilisiez Steam sur votre PC en mode grand écran. Les sauvegardes sont synchronisées via Steam. Officiellement, NVIDIA prend en charge plusieurs centaines de jeux et garantit que les 20 jeux les plus populaires du moment soient disponibles. Si toutefois un jeu n’est pas supporté, il faut d’abord le télécharger manuellement (et à chaque fois que vous voulez réutiliser Geforce Now). Mais vous pouvez ensuite jouer directement. NVIDIA annonce 30 secondes entre le lancement de l’application et le moment où vous pouvez jouer. Et comme les mises à jour se passent sur le serveur, vous n’aurez jamais besoin d’attendre pendant le téléchargement et l’installation de la mise à jour d’un Go. Kevin est conquis.
En coulisse
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par Kevin Hofer
J’ai testé ce service sur ma TV Android à plusieurs reprises au cours des dernières années. La version PC est disponible en bêta depuis peu. Si la qualité de l’image semble tout à fait acceptable (4K, 60 fps, pas d’artéfact), le talon d’Achille l’input lag. L’écart entre l’envoi du signal, surtout avec une souris, et l’action à l’écran est trop grand pour moi. Les jeux de tir sont donc difficilement jouables. Les jeux moins exigeants concernant le temps de réaction se jouent sans problème, même si je trouve «Jurassic World Evolution» moins drôle, quand la souris n’est pas aussi précise. Le temps de réponse des télévisions est certainement à blâmer, au moins en partie, mais je retrouve ce même problème sur mon PC. Ce n’est donc pas la seule explication.
Certes, il y a le mode ultra streaming, qui augmente la vitesse jusqu’à 120 fps, mais diminue aussi les détails graphiques jusqu’à atteindre une fréquence d’image stable. Ce n’est pas un compromis pour moi. De même, NVIDIA a probablement atteint les 60 fps avec une résolution de 1280 x 720 pixels avec un délai de seulement 16 ms. C’est d’ailleurs ce qu’a démontré l’entreprise de la tech il y a peu lors d’une conférence de l’opérateur AT&T à San Francisco, et ce sur le réseau mobile 5G, excusez du peu.
Des centres de serveurs fournissent la puissance nécessaire pour jouer.
Lorsque vous vous connectez à Geforce Now, vous êtes automatiquement connectés au centre de données le plus proche. NVIDIA en possède 11 dans le monde, dont quatre en Europe. Pour les utilisateurs suisses, le plus proche se trouve à Francfort-sur-le-Main. La proximité avec le centre est essentielle si vous voulez jouer avec le moins de latence possible. Dans le centre de données, vous êtes connecté à un serveur équipé d’une carte graphique Tesla P40. Une machine virtuelle sous Windows est alors créée pour vous dans le cloud. Vous ne remarquerez même pas cette machine virtuelle, car vous lancerez les jeux directement ou via Steam, comme expliqué plus haut.
La puissance est répartie en fonction des besoins, m’explique NVIDIA. «Vous n’avez pas besoin d’une 1080 Ti pour jouer à Day of the Tentacle». Pour les jeux comme PUBG en revanche, vous aurez la puissance maximale. Une session dure maximum quatre heures, une fois le temps écoulé, vous êtes déconnecté. Et pourquoi? «Il se pourrait que seul votre chat soit planté devant le PC et que vous utilisiez sans raison les performances du serveur alors que d’autres joueurs pourraient en avoir besoin». Si vous voulez jouer tout l’après-midi, vous pourrez sans problème vous reconnecter directement après l’expiration d’une session.
Tant que la latence sera perceptible dans Geforce Now, les hardcore gamers ne pourront se tourner vers le streaming, la précision de la souris étant capitale. Le contrôleur étant déjà à la source de problèmes de lag sans jouer en streaming. Mais nous ne sommes de toute manière pas la cible principale de NVIDIA. «Il y a un milliard de PC qui ne sont pas faits pour jouer dans le monde. Avec Geforce Now, nous leur offrons de toutes nouvelles possibilités», déclare le représentant de NVIDIA. Il est convaincu que le streaming est l’avenir du jeu vidéo. «On ne peut pas rester simple spectateur, il faut s’impliquer. C’est comme pour les voitures autonomes». Pour le fabricant, il ne s’agit pas de faire concurrence à ses propres GPU avec ce service. «En termes de performance, les cartes GTX/RTX sont toujours le premier choix». Mais le streaming est la meilleure solution pour tous ceux qui n’ont pas de super PC à la maison ou possèdent un MAC. NVIDIA est certain de parvenir un jour à un point où l’on ne fera plus la différence entre le streaming et le jeu directement sur PC. Et même si la marque n’y parvient pas, elle a toujours une solution pour chacune des deux situations.
