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Les 8 types de personnes qu'on croise à la Gamescom
par Philipp Rüegg
Le grand tournoi de «PlayerUnknown's Battlegrounds» a eu lieu durant la Gamescom à Cologne. L’e-sport m’avait jusqu’alors laissé plutôt indifférent, mais ça, c’était avant le tournoi sur invitation de l’ESL...
L’e-sport est une activité formidable qui mérite d’être soutenue, mais la regarder? Non, merci. Du moins, c’est ce que je vous aurais répondu si vous m’aviez posé la question avant que je ne me rende à la Gamescom de cette année, ou plus précisément au PlayerUnknown's Battleground (PUBG) Invitational, le premier tournoi LAN multijoueurs sur invitation de ce jeu au succès inattendu. Les gagnants recevront 350 000 dollars américains.
En collaboration avec l’organisation de l’e-sport ESL 80, Bluehole, le développeur du jeu, a rassemblé à Cologne les meilleurs joueurs de «PlayerUnknown’s Battlegrounds» sur la planète. L’événement a été retransmis en direct, sur Twitch, Mixer ou YouTube. Malgré le peu d’intérêt que je témoignais à l’e-sport, je me suis tout de même mis à regarder, et j’ai eu une révélation.
J’ai compris tout d’un coup pourquoi l’e-sport est si populaire.
Certains regardent l’e-sport sans y jouer. Je fais partie de ces gens-là. J’ai été captivé peu après le lancement de PUBG fin mars, et je n’ai jamais décroché. Je n’avais plus joué au même jeu pendant aussi longtemps depuis «World of Warcraft». Cela s’explique par le fait que la plupart de mes amis sont aussi victimes du phénomène PUBG. Nous nous envoyons régulièrement des vidéos d’évaluations d’armes, de tactiques ou d’échecs amusants. Les fusillades, la recherche des butins et les surprises nous gardent à l’affût. La tension est maintenue des premières minutes jusqu’à la mort. En outre, si le principe de cet e-sport est simple, il nécessite d’excellentes tactiques, ce qui explique sa popularité.
Sans les deux commentateurs Lauren «Pansy» Scott et Richard «TheSimms» Simms, je n’aurais pas été aussi pris par l’événement. Ils sont au même niveau que les commentateurs des matchs de football sud-américains, juste un peu moins partiaux et sonores. Lauren Scott est particulièrement compétente et incroyablement captivante.
En plus, le mode spectateur est tout simplement génial. Contrairement aux versions ordinaires, vous avez diverses options de visualisation. Vous pouvez par exemple voir tous les joueurs sur la carte, y compris la barre de vie de chaque joueur. Lorsque quelqu’un se retranche derrière une pierre, une silhouette jaune indique sa présence aux spectateurs. Les joueurs ne voient que ce qui se trouve dans leur champ visuel, mais les spectateurs ont accès à la position précise du joueur adverse. Nous savons également ce qui se trouve dans les stocks de munitions aériennes avant qu’ils ne soient pillés. Ce mode offre également des choix de plans de caméra et des flash-back.
Nous avons toutefois remarqué que certains aspects pourraient être améliorés: au lieu de passer à des situations bien plus intéressantes, la caméra s’est souvent arrêtée bien trop longtemps sur des scènes qui n’avaient rien de spectaculaire. Il arrivait que le menu d’un joueur éliminé s’affiche pendant plusieurs secondes, alors que des batailles faisaient rage. Mais je suis sûr que ces problèmes seront corrigés.
Ce qui rend ce tournoi de PUBG sur invitation encore plus intéressant à mes yeux, c’est l’effet d’apprentissage. On repère vite les astuces et tactiques des pros (le jeu est au mode troisième joueur), et on veut tout de suite les essayer. Comment se déplacent-ils d’abri en abri? Comment attaquent-ils les maisons? Quelles armes privilégient-ils? Je n’ai pas manqué de leur voler quelques techniques, plus faciles à utiliser directement que celles des sports traditionnels.
Après avoir consacré plusieurs gigaoctets de données à regarder PUBG en temps réel sur YouTube à partir de mon smartphone, je peux dire que je me suis définitivement converti à l’e-sport. Je ne sais pas combien de temps je resterai croché, mais je comprends enfin ce phénomène. C’est un mélange d’enthousiasme pour le jeu, de divertissement et d’accès à de nouvelles astuces. Même ma femme a été obnubilée par le tournoi – et elle ne joue même pas. Et, clou du spectacle, la coupe est une poêle à frire en or.
En tant que fou de jeu et de gadgets, je suis dans mon élément chez digitec et Galaxus. Quand je ne suis pas comme Tim Taylor à bidouiller mon PC ou en train de parler de jeux dans mon Podcast http://www.onemorelevel.ch, j’aime bien me poser sur mon biclou et trouver quelques bons trails. Je comble mes besoins culturels avec une petite mousse et des conversations profondes lors des matchs souvent très frustrants du FC Winterthour.