Nous étions déjà complètement épris de notre propre simulateur de vol, mais celui qu'une entreprise suisse a réalisé est de loin supérieur au nôtre. Le simulateur professionnel mobile offre non seulement une expérience de vol très proche de la réalité, mais devrait aussi éviter aux personnes sensibles comme moi d’avoir la nausée. Il n'est cependant pas vraiment destiné aux gamers.
Une chose est sûre: ce n’est pas un jouet. Enfin, d’un côté si, mais un jouet hors de prix. Pour dire les choses simplement, le VR-Motion 200 est un fauteuil mobile doté d’un manche et de pédales avec lequel il est possible de jouer à des jeux de simulation en réalité virtuelle. Le dispositif simule les mouvements de l’avion ou du véhicule numérique pour que le joueur ait l’impression d’être assis dans un véritable cockpit.
Une sacrée agitation.
Un projet commun
Assez parlé, on s’y met
Mettre le HTC Vive et décoller.
Qu’en est-il de la nausée?
On retrouvera aussi le VR-Motion à des salons.
Intensif, énergique et amusant
Ces produits sont amplement suffisants pour débuter:
Enfant, je n’avais pas le droit d’avoir de console. Ce n’est qu’avec l’arrivée du PC familial 486 que le monde magique des jeux vidéo s’est ouvert à moi. Aujourd’hui, je compense largement ce manque : seuls le temps et l’argent m’empêchent d’essayer tous les jeux qui existent et de remplir mon étagère de consoles rétro rares.
La société Brunner Elektronik AG, basée à Hittnau ZH, a créé un showroom pour ses produits. Le VR-Motion 200 de style futuriste est entouré de deux simulateurs de vol classiques sans RV et sans fonction de mouvement, mais ceux-là ne nous intéressent pas aujourd’hui. Nous sommes venus pour tester le simulateur de vol certainement le plus réaliste de Suisse.
Ce rendez-vous résulte d’une coïncidence. Mario Ackermann, directeur des ventes et du marketing de l'entreprise familiale, a écrit un commentaire pour se moquer de notre simulateur de vol improvisé qui tenait ensemble grâce à du scotch. Il a dit que si on voulait tester un vrai simulateur, il fallait qu’on aille chez lui. Ce n’est d’ailleurs pas le seul de nos lecteurs à ne pas avoir trouvé notre simulateur de 6000 francs assez luxueux. Nous ne nous sommes donc pas laissé prier et, lors d’une journée pluvieuse de septembre, nous nous sommes rendus à Hittnau dans le showroom de Brunner, à peine capable de cacher notre impatience.
L’entreprise Brunner AG n’a pas conçu le VR Motion-200 toute seule. Les premiers prototypes ont été construits dans le salon des passionnés de la start-up VRMotion – qui a donné son nom au simulateur – et développés en étroite collaboration avec la HSR, l’École technique de Rapperswil, et Brunner. «Beaucoup de matière grise a été investie dans ce projet», dit Mario. «Nous simulons l'oreille interne et utilisons la plate-forme de mouvement pour générer les forces que le corps attend.» Beaucoup de personnes se sentent mal quand elles jouent en RV, car le cerveau ne comprend pas pourquoi il y a une différence entre ce que nous voyons et ce que nous ressentons. Par exemple, si vous êtes dans un jeu de course et que vous prenez un virage, votre corps s'attend à ce qu'il soit poussé dans le siège par les forces centrifuges. Si rien ne se produit, il se peut que le joueur ait des nausées. C'est exactement ce que le VR-Motion 200 est sensé éviter.
On dirait que c’est vraiment mon truc. Mais l'appareil qui coûte 60- 80 000 francs n'est pas vraiment destiné à des consommateurs comme moi. «Nous visons principalement la zone de formation. Notre solution est beaucoup moins coûteuse que de prendre des heures de vol ou d'acheter un simulateur conventionnel», explique Mario. Les prix des simulateurs de vol sont rapidement de l'ordre du million à deux chiffres. L'avantage de la RV est que vous pouvez facilement passer d'un avion de chasse à un hélicoptère ou à un véhicule terrestre. «Les possibilités sont presque illimitées avec la RV et il n'est pas nécessaire de procéder à tous les réglages comme avec les cockpits conventionnels», dit Mario, en se référant aux différents écrans qui peuplent un véritable cockpit.
Après que le producteur vidéo Linus ait préchauffé le siège et qu'il a déjà rendu un jugement clair avec plusieurs «putain de merde», c'est à moi. Comme le siège du VR-Motion est en position surélevée à cause des bras mécaniques, on a l'impression d'être sur un trône. Le siège, le manche et la pédale sont massifs et semblent vraiment authentiques – autant que je puisse en juger en tant que profane. Mais Brunner est après tout aussi spécialisée dans les contrôleurs professionnels (CLS-E Yokes et Rudder) qui coûtent des milliers de francs. Pour m'empêcher de tomber du simulateur lorsqu'il se penche sur le côté, je suis attaché avec des ceintures de sécurité: Safety First!
Nous jouons comme nous l'avons fait avec notre propre simulateur de vol «Aerofly FS2». Mais jouer avec le VR-Motion 200 n’a rien à voir. Même le décollage avec le F/A-18 est incomparable. Chaque mouvement au joystick, aussi petit soit-il, a immédiatement un feedback réaliste. En tirant le manche à fond vers l'arrière, vous êtes vraiment propulsé au fond du siège. C’est du moins l’impression que j’ai. Vu de l'extérieur, le siège m'a simplement mis dans une position arrière. La sensation est vraiment trompeuse. C'est encore plus extrême quand on joue un rôle. Heureusement que je suis bien attaché, parce que sinon j'aurais peur de tomber. C'est incroyable à quel point vous sentez l'avion. Le VR-Motion 200 livre exactement ce qui, d’après notre pilote, manquait à notre simulateur.
«Je peux te promettre que tu ne te sentiras pas mal», m' a assuré Mario avant le décollage. Sans Motion, il se sent lui aussi immédiatement malade. Avec le mouvement activé, il peut cependant passer plus de temps dans le cockpit. De ce point de vue, on dirait que mon estomac est une vraie diva. Après les premières manœuvres audacieuses, le sol solide sous mes pieds me manque déjà. Peut-être que je ne devrais pas constamment faire des loopings et des plongeons comme un petit enfant qui regarde par la fenêtre virtuelle la bouche ouverte. Mais qu'est-ce que je veux faire? C'est vraiment dingue. Lorsque j'ai raté ma première approche à l'atterrissage, Mario a pensé que ce n'était pas un problème de continuer voler, parce qu'il y avait encore d’autres pistes. Je vous suggère subtilement de choisir une approche à l'atterrissage dans le menu. Comme ça, ça va plus vite. Je n'ai pas trop de patience. Pendant que le VR-Motion 200 me fait basculer d'avant en arrière, je fais tout mon possible pour réussir l’atterrissage. En haut, en haut, en haut, en bas, en bas, en bas, j’ai l’impression d’être dans «Top Gun». Alors que la destruction d'un avion de plusieurs millions de francs se fait de plus en plus sentir, Mario éteint gracieusement la plate-forme de mouvement pour qu'elle ne me secoue pas comme un milk-shake lorsque je me crashe.
Quand je descends du simulateur, je dois d’abord essuyer la sueur qui perle sur mon front. Ce fut une expérience intense. J'ai l'impression d'être à nouveau sur un sol solide après une promenade en bateau dans la pire des tempêtes. Je ne me sens pas trop bien, mais je n'ai pas besoin des sacs à vomi que Brunner a imprimés pour la publicité. «Tu as regardé autour de toi très souvent et très rapidement, ce qui ne fait pas beaucoup de bien dans la RV», dit Mario. C'est tout à fait possible. Je me demande cependant si je me sens mal à cause de la RV ou parce que la simulation semblait si réelle? Si j'avais fait de telles manœuvres dans un vrai F/A-18, j'aurais certainement décoré le cockpit avec ce qui se trouve à l’intérieur de mon estomac.
Le vol avec le VR-Motion 200 a été une expérience impressionnante que je peux recommander à tout le monde. La société Brunner Elektronik AG sera bientôt présente sur différents salons professionnels avec le simulateur. Lors de la Gamescom à Cologne, six appareils similaires ont été exposés. «Ces simulateurs ne sont pas mal, mais ils n'ont généralement que trois à quatre DOF. Le nôtre en a six», dit modestement Mario. DOF signifie Degree of Freedom et décrit les possibilités de mouvement du simulateur. Des salles de jeux seraient également intéressées par le Motion-VR 200 et l'appareil aurait aussi sa place dans des musées, comme celui du transport à Lucerne. Si l’argent n’est pas un problème pour vous et que vous recherchez l'ultime expérience de vol, alors vous pouvez d’ores et déjà faire de la place chez vous. Vous devriez embaucher un ingénieur BTP pour vous assurer que le plafond ne vous tombe pas sur la tête. Ce serait un peu trop réaliste. Vous pouvez également venir voir le VR-Motion 200 à la Züspa sur le stand de Stokys ou au stand de la HSR de la Olma de cette année.
