Trailer Tuesday spécial Don LaFontaine : dans un monde où les bandes-annonces règnent..
On avait autrefois l'impression d'entendre la même voix off très grave d'un seul et même homme dans presque toutes les bandes-annonces : Don LaFontaine est une légende. Et voici ses meilleurs trailers.
L'homme. La voix. La légende : Don LaFontaine. Pendant plus de 33 ans, il a assuré la voix off d'environ 5000 bandes-annonces de cinéma et 350 000 spots télévisés. La plupart des paroles viennent de sa plume. Dans les années 80, il a révolutionné toute l'industrie du cinéma et des bandes-annonces, avec une seule phrase :
« In a world... »
LaFontaine ne sait plus pour quelle bande-annonce il a écrit la phrase pour la première fois. Mais il se souvient de la raison : « Pour chaque trailer, il faut expliquer le plus rapidement possible l'univers dans lequel nous transportons les téléspectateurs. La façon la plus simple de le faire est de dire des choses comme « dans un monde où règne la violence... » ou « dans un monde où la liberté fait partie du passé et la brutalité remplace la loi. »
L'homme qu'on surnommait « la voix de Dieu » dans le milieu s'est éteint en 2008 à l'âge de 68 ans.
Voici quelques-uns de ses meilleurs trailers.
Predator
Don LaFontaine : « In a part of the world where there are no rules, deep in the jungle where nothing that lives is safe, an elite rescue squad is being led by the ultimate warrior... »
J'ai vu ce film exactement une fois. Chez un ami. Nous devions avoir huit ou neuf ans. Nous avions trouvé la cassette VHS sur « l'étagère interdite » de son père.
Il l'a su plus tard, lorsque je suis rentré à la maison, les larmes aux yeux, totalement traumatisé par la brutalité des scènes du film. Il a eu des nouvelles de mes parents. Aïe... Désolé. Depuis, nous arrivons à en rire. D'autant plus que « Predator » est en réalité un film d'horreur de science-fiction déguisé en film d'action. Le film de Schwarzenegger a quand même encore les meilleures répliques : « Get to the Choppa ! » ; à la rédaction, nous la disons souvent quand c'est l'heure de la pause café ou du déjeuner.
Sortie en salle : 12 juin 1987
Recette : 98,4 millions de dollars
Die Hard
Don LaFontaine : « He’s an easy man to like, and a hard man to kill »
En 1988, le réalisateur John McTiernan a non seulement lancé la carrière de Bruce Willi avec « Die Hard » (« Piège de cristal » en français), mais il a complètement réinventé le héros de l'action. Car dans les années 80, des surhommes comme Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger dominaient le cinéma d'action.
John McClane en est l'antithèse. C'est un Monsieur Tout-le-Monde, le bon gars au mauvais endroit, au mauvais moment. Un héros qui jure et saigne, et dont la vulnérabilité montre qu'il s'agit d'un humain. Puis les cinéastes ont eu l'idée de jouer le film pendant les fêtes de fin d'année. Juste histoire de faire exploser les ventes de Noël.
Sortie en salle : 15 juillet 1988
Recette : 141,5 millions de dollars
Batman Returns
Don LaFontaine : « From the rooftops of Gotham, the purrrfect enemy comes to life. »
Vous savez qu'un trailer est parfait quand même Don LaFontaine transforme le mot « perfect » en un long « purrrrfect ». Bien sûr, en l'honneur de Michelle Pfeiffer. Jamais auparavant Catwoman n'a été aussi sexy, déjantée et dangereuse.
Le tournage a dû être assez épuisant pour elle : selon IMDb-Trivia, son costume a chaque fois été mis sous vide quand elle se glissait dedans. Ce n'est certainement pas ce qu'il y a de plus agréable. Comme sa peau ne pouvait pas respirer, on ne la laissait jamais tourner plus de quelques minutes à la fois par peur qu'elle s'évanouisse.
C'est ce que j'appelle de l'engagement.
Sortie en salle : 19 juin 1992
Recette : 226,9 millions de dollars
Speed
Don LaFontaine : « Get ready for rush hour ! »
Est-ce que je m'avance trop quand je prétends qu'il n'y a pas de thriller d'action plus rapide que « Speed » ?
Bon, j'arrête avec mes blagues à deux balles. Parce que la prémisse de « Speed » est bien réfléchie : une bombe qui explose lorsque le compteur descend en dessous de 80 km/h a été placée dans un bus urbain. Dingue. Keanu Reeves, spécialiste des bombes, doit tout faire pour éviter la catastrophe.
Ce n'est que maintenant que je remarque que Keanu Reeves avait déjà des qualités de héros d'action dur à cuire à l'époque. Pas seulement depuis « John Wick ».
Sortie en salle : 10 juin 1994
Recette : 350,4 millions de dollars
The Rock
Don LaFontaine : « This Summer, get ready to rock ! »
« The Rock » ? Le film parfait. Non, vraiment, dites-moi ce qui n'est pas parfait dans ce film. Personnages principaux : Sean Connery, Ed Harris et Nicolas Cage. Un casting au top. Des insultes ? À n'en plus finir. Surtout de la part de Connery. C'est l'injure de la scène d'interrogatoire que mes amis et moi trouvons la plus originale :
« Womack ! Pourquoi je ne suis pas surpris, espèce de balais à chiottes ! »
L'action ? Oui, c'était l'époque où les cinéastes tournaient encore eux-mêmes les scènes d'action, car il n'y avait pas encore tellement d'effets spéciaux et d'images de synthèse. La musique de Hans Zimmer est elle aussi vraiment parfaite. Sérieusement : avez-vous déjà aspiré sur cette musique ? Faites-moi confiance, vous passerez l'aspirateur d'une toute autre façon. Surtout dans les coins. Ce film va bouleverser votre vie.
Sortie en salle : 7 juin 1996
Recette : 335,1 millions de dollars
Et la semaine prochaine ? À vous de choisir le sujet du prochain Trailer Tuesday ! Faites-moi part de vos souhaits dans la partie commentaires.
Vivre des aventures et faire du sport dans la nature et me pousser jusqu’à ce que les battements du cœur deviennent mon rythme – voilà ma zone de confort. Je profite aussi des moments de calme avec un bon livre sur des intrigues dangereuses et des assassins de roi. Parfois, je m’exalte de musiques de film durant plusieurs minutes. Cela est certainement dû à ma passion pour le cinéma. Ce que j’ai toujours voulu dire: «Je s’appelle Groot.»