
Critique
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par Domagoj Belancic
Le jeu « Fast Fusion » montre de quoi la nouvelle console est capable et me fait voyager dans un glorieux passé futuriste.
Je traverse le désert à près de 1000 km/h. Au loin, je vois quelque chose sauter par-dessus la piste. Est-ce une baleine ? Peu importe, je n’ai pas le temps de m’en préoccuper. À cette vitesse, il me suffit d’une seconde d’inattention pour être éliminé. Les pièces de monnaie placées au-dessus de la rambarde, juste après le prochain virage, sont plus importantes. Je dois réaliser un saut millimétré avec un timing impeccable pour les atteindre. J’ai réussi. Je peux déclencher un boost et dépasser mon adversaire in extremis dans les derniers mètres avant la ligne d’arrivée... Victoire !
Une fois que je suis lancé, Fast Fusion est une ivresse, une transe, une course endiablée qui me ramène à la fin des années 90, à l’époque de Wipeout 2097 sur la PlayStation. Le titre Switch 2 me rappelle également celui de la console de Sony pour son apparence fantastique.
Fast Fusion est un jeu de course d’arcade futuriste. Au volant de mon bolide en lévitation, je file à une vitesse infernale sur les pistes. En plus d’accélérer et de tourner, je saute, je déclenche des boosts grâce aux pièces que je ramasse, et je switche la couleur de mon véhicule de rouge à bleu et inversement. Changer de couleur me permet de profiter des rampes d’accélération codées par couleur pour mettre le turbo. Si j’ai la mauvaise couleur, elles me freinent.
Ce qui est génial, c’est que les développeurs et développeuses de Shin’en Multimedia n’exagèrent pas avec les éléments de gameplay. Les rampes d’accélération ne sont pas envahissantes et je ne suis pas obligé de m’exciter sur la manette pour passer frénétiquement d’une couleur à l’autre. Cela reste amusant en apportant un défi supplémentaire dans les courses rapides. En plus des pièces pour le boost, sauter me permet de prendre des raccourcis. Au nombre d’un ou deux par circuit, ils ne gâchent pas le paysage non plus. Le gameplay est donc stimulant sans être écrasant.
Les quatre modes de jeu sont tous très amusants. En mode Championnat, j’effectue trois courses consécutives contre neuf IA. Selon mon classement, je reçois un certain nombre de points par course, qui sont additionnés pour déterminer mon classement global. En Contre-la-montre, j’essaie de battre les meilleurs temps des développeurs et développeuses. En Multijoueur, j’affronte d’autres personnes en écran partagé (sur la télé) ou en ligne via GameShare. Dans le mode Super Hero, je dois gagner une course sans finir dans le décor.
Le Contre-la-montre est relativement simple. Avec un peu d’entraînement, je bats assez facilement les temps des fantômes préenregistrés et je ne roule plus que contre moi-même. Les modes Championnat et Super Hero sont pour leur part nettement plus difficiles, dès le premier niveau de difficulté censé être le plus accessible des trois. Cela est moins dû aux commandes, qui demandent certes de la précision et du timing, qu’aux IA. Peu importe si je conduis bien, elles me rattrapent toujours, du moins avec les quatre véhicules disponibles au début.
Le garage, ou Fusion Shop, joue un rôle important dans Fast Fusion. Je peux y acheter de nouvelles « machines de course » plus performantes avec l’argent que je gagne en participant à des courses ou en fusionnant plusieurs bolides entre eux. D’où le titre du jeu. Je vois si la fusion vaut le coup grâce à un système d’évaluation qui rappelle la vignette énergétique. Les véhicules A++ sont plus rapides que ceux notés B. Malgré la complexité supplémentaire qu’il génère, j’aime ce système qui change des autres mises à niveau des spécifications individuelles des véhicules.
Le nombre actuel de douze circuits est raisonnable. D’autres devraient suivre avec des mises à jour. Ceux qui sont déjà dans le jeu sont intéressants et bien pensés. Leurs tornades peuvent me faire dévier de ma trajectoire, leur pluie réduit ma visibilité et leurs robots géants menacent de me piétiner en pleine course.
Les circuits et les modules de course sont superbes. Bravo au studio de développement Shin’en Multimedia pour ce qu’il a réussi à tirer de la Switch 2. En mode TV, le jeu tourne même en 4K à 60 fps, par contre, attendez-vous à une image moins nette et à des textures plus grossières. Le réglage 1080p à 60 fps est nettement plus performant et beau, surtout en mode portable, même si l’on doit s’attendre à un manque de netteté ici aussi. Ce phénomène est dû au fait que le titre dépend fortement de la technologie d’upscaling DLSS de NVIDIA. Honnêtement, ce sont des détails que je remarque rarement de toute façon, en raison de ma vitesse de croisière. Les graphismes de Fast Fusion sont fluides, et c’est ça qui compte.
« Fast Fusion » est disponible sur Switch 2 depuis le 5 juin et m’a été fourni par Shin’en Multimedia.
« Fast Fusion » est un jeu de course génial. Le gameplay tourne autour d’un nombre réduit d’éléments mis en œuvre avec brio, à l’instar de la conduite précise et des fonctions de boost et de saut. Il innove avec la fusion des véhicules qui permet d’adapter les bolides à son style de conduite.
Les seuls points critiques mineurs que je note sont le choix restreint de circuits et quelques imperfections graphiques dues à l’upscaling. Attention, le niveau de difficulté élevé, surtout au début, pourrait décourager les néophytes. Vu son prix de seulement 15 francs suisses ou euros, je recommande vivement ce jeu.
Pro
Contre
La technologie et la société me fascinent. Combiner les deux et les regarder sous différents angles est ma passion.