Le coussin vibrant de Razer est à la fois super et pas terrible. Ce n’est pas le matériel qui est en cause, mais la manière dont la fonctionnalité est intégrée dans les jeux.
Je guide James à travers les rues brumeuses de Silent Hill. Au loin, j’aperçois une créature fantomatique. Est-ce un être humain ? L’atmosphère, les effets sonores et la musique intermittente font grimper mon rythme cardiaque. Ma manette y contribue en vibrant doucement. Mais, mon coussin vibrant Razer Freyja ne réagit pas.
C’est Freyja
Freyja est un coussin d’assise avec dossier qui peut être fixé aux chaises par trois sangles réglables – deux à l’arrière, une en bas. Six moteurs fonctionnent à l’intérieur et génèrent des vibrations – quatre au niveau du dos, deux au niveau des cuisses.
Freyja se connecte au PC ou au smartphone Android via un dongle USB sans fil ou Bluetooth. Il n’y a qu’un seul câble pour l’alimentation électrique, un peu juste avec ses 240 centimètres. Une fermeture rapide permet d’éviter de trébucher dessus ou d’endommager le câble.
J’ai fait de meilleures expériences dans les deux jeux avec un profil audio en haptique spécialement créé. Ainsi, Freyja réagit à la sortie audio plutôt qu’aux déclencheurs programmés par les développeurs.
Massage pour la musique et évolutivité pour les films
J’aime Freyja pour écouter de la musique. Quand je travaille, je passe généralement des lofi beats, qui, combinés au profil « Dynamic », favorisent la bonne humeur. Ainsi, le dos et le fessier reçoivent un massage doux.
Bilan
En fait, c’est génial, mais...
Le Freyja de Razer pourrait bien révolutionner l’immersion dans les jeux et les films. Pourrait. Malheureusement, la mise en œuvre fait encore défaut à l’heure actuelle. Les jeux qui embarquent la technologie Sensa-HD sont certes agréables, mais pourraient bénéficier d’une intégration encore plus poussée. Pour l’instant, elle se limite principalement à l’action. Mais je veux aussi vivre les mêmes sensations que les personnages. De plus, seuls quelques jeux prennent en charge actuellement cette fonctionnalité. Les films ou les séries pourraient également bénéficier de Freyja. Espérons que davantage de studios profiteront des possibilités offertes par Freyja. Par contre, écouter de la musique électronique avec le coussin est un vrai plaisir.
La finition du coussin vibrant est superbe et les six moteurs intégrés peuvent produire de fines nuances. Mes craintes initiales qu’il glisse constamment sur ma chaise de bureau se sont vite dissipées. Une fois monté, il reste bien en place. Il est aussi très confortable. Malheureusement, l’effet du soutien lombaire est réduit. Si vous avez besoin de ce dernier, vous devez donc toujours retirer le coussin. Dommage que Razer ne permette pas d’effectuer tous les réglages dans un seul logiciel. Ils sont répartis dans les programmes Synapse et Chroma.
Le Freyja se positionne dans le haut de la fourchette de prix, je ne serais pas prêt à payer plus. D’autant plus qu’il s’agit d’un produit expérimental, en dépit du matériel de pointe. Mais comme souvent, je dois reconnaître au fabricant Razer le mérite d’avoir osé essayer. D’autres fabricants comme Logitech peuvent s’en inspirer.
Pro
excellentes finitions
vibrations nuancées
ouvre des perspectives intéressantes
technologie innovante
augmente l’immersion
Contre
peu de jeux compatibles avec cette fonctionnalité jusqu’à présent
Je suis la créature dans des ruelles étroites et des cours intérieures désertes jusqu’à une maison. Lorsque je découvre une radio, elle se met à faire du bruit. En arrière-plan, j’aperçois la créature qui se construit. Le suspense est à son comble. Et Freyja reste immobile. Ce n’est que lorsque je frappe la créature avec une bûche transformée en arme que les moteurs à l’intérieur du coussin se mettent en marche. Ça fait du bien, mais c’est trop tard.
Le design de Razer est minimaliste : peu de nuances vertes et seul le logo est éclairé. Source : Kevin Hofer
L’effet du soutien lombaire est atténué par le coussin. Source : Kevin Hofer
Freyja pèse un peu moins de deux kilos. Le coussin est de bonne facture et tient de manière fiable sur ma chaise de bureau grâce aux sangles. Selon le fabricant, il est compatible avec la plupart des chaises de jeu et de bureau. Une fois monté et assis dessus, il est relativement confortable. Mais je ne l’utiliserais pas en permanence. En raison de sa forme et de sa dureté, le coussin atténue l’effet du soutien lombaire. De plus, je suis assis un peu plus haut en raison du rembourrage supplémentaire et je dois donc ajuster ma chaise.
Une fois monté, le coussin reste en place. Source : Kevin Hofer
Grâce à la fermeture rapide, je ne trébuche pas sur le câble. Source : Kevin Hofer
Configuration via plusieurs applis
La configuration sur le PC se fait via Razer Synapse 4 et/ou Razer Chroma. Dans Synapse, je peux régler l’intensité haptique sur quatre zones – haut du dos, bas du dos, jambe gauche et jambe droite – ou sur six niveaux au total. Pour d’autres réglages, il faut Chroma. La répartition sur deux programmes rend le tout inutilement compliqué. Je ne comprends pas pourquoi Razer ne s’est pas limité à un seul.
Dans Synapse, je fais quelques réglages... Source : Kevin Hofer
Dans Chroma, je peux également modifier l’intensité sur six niveaux. En outre, il est possible de choisir sur quoi la vibration doit se focaliser. Le coussin prend en charge les jeux audio en haptique et ceux intégrés à Sensa HD. Cette dernière technologie n’est disponible que pour les jeux compatibles et doit être implémentée par les développeurs Avec la conversion de l’audio en sensations haptiques (« Audio-to-Haptics »), la vibration est basée sur la sortie audio, avec des préréglages « Controlled », « Balanced » et « Dynamic ». De plus, vous pouvez créer votre propre profil.
...dans Chroma, d’autres. Source : Kevin Hofer
Freyja réagit à certaines plages de fréquences. Avec le préréglage « Controlled », c’est la plage entre 30 et 130 Hz. Vous avez l’impression d’être assis sur un caisson de basses. L’avantage de ce profil : le coussin réagit à peine aux voix, contrairement au préréglage « Dynamic ». La plage de fréquences se situe ici entre 30 et 200 Hz. En revanche, Freyja vibre moins fortement. L’intensité est en effet définie dans les profils. Avec « Dynamic », deux plages de fréquences sont définies. De 30 à 100 Hz, la puissance est de 30 %, de 100 à 200 Hz, elle n’est plus que de 10 %
Profil audio en haptique plus convainquant que la Sensa HD
Jusqu’à présent, il n’y a que peu de jeux Sensa. Pour certains autres, Razer donne des recommandations pour des profils de jeu personnalisés. J’ai essayé les jeux Sensa Silent Hill 2 et Final Fantasy XVI.
Silent Hill 2 propose, selon Razer, plus de 40 effets Sensa. Surtout pendant les combats. Les vibrations implémentées me plaisent, bien qu’elles soient personnellement trop axées sur l’action. Un titre d’horreur comme Silent Hill pourrait profiter énormément d’une mise en œuvre plus poussée. Par exemple, dans le passage décrit au début, les battements de cœur de James pourraient être simulés par les moteurs situés dans le haut du dos J’aimerais ressentir les émotions du protagoniste. Au lieu de cela, Freyja ne réagit pas dans ces moments-là.
Je suis assis confortablement sur le coussin. Source : Kevin Hofer
Même chose pour Final Fantasy XVI. Razer parle de plus de 100 effets Sensa pour le JRPG, mais ils sont surtout mis en valeur lors des combats. L’absence de réaction de Freyja dans les cinématiques est à déplorer. Par exemple, quand Ifrit affronte Phoenix, je sens bien les attaques, mais les moteurs de Freyja sont aux abonnés absents pendant les cinématiques du combat. Aucun retour haptique également, lorsque des débris passent à quelques millimètres de moi.
Grâce aux moteurs au niveau des jambes et des fesses, ces dernières ne s’endorment pas. Source : Kevin Hofer
Pour la musique avec paroles, je préfère choisir le profil « Controlled » basé sur les basses – sinon, les moteurs se mettent en marche même lorsque l’on chante. Il en va de même pour les films, les séries et autres. Dans les scènes d’action, les vibrations sont très amusantes, dans les dialogues, elles sont seulement déroutantes. Le problème : si de la musique est diffusée en même temps que des passages de texte, Freyja vibre quand même. Ça n’a pas beaucoup de sens. Là encore, une mise en œuvre spécifique serait la bienvenue.
