Test de produit

QD OLED : la TV Samsung du futur est géniale

Luca Fontana
8/8/2022
Traduction : Sophie Boissonneau

Le come-back de l’année : Samsung travaille à sa TV OLED depuis bientôt dix ans et continue à la développer. La nouvelle technologie s’appelle QD OLED. Et c’est une réussite.

Cela va-t-il changer prochainement ? Sony a déjà frappé une fois et a commandé une dalle Samsung pour l(A95K. La TV Samsung est désormais, elle aussi, équipée des dalles maison. Enfin ! La S95B est un pur plaisir.

Super design, mais la One Connect manque à l’appel

Samsung parle d'un design « aussi fin qu’un laser ». Et l’écran est effectivement incroyablement fin : je ne mesure que 0,4 centimètre. Impressionnant. Enfin ça, c’est pour le haut de la TV. C’est typique des (QD) OLED. Le bas de la dalle, là où sont installés les composants matériels tels que le processeur, la carte mère et les connecteurs, mesure environ 3 centimètres d’épaisseur. Là encore, c’est plutôt fin.

Quel dommage...

Venons-en aux connecteurs. Nous avons :

  • 4 ports HDMI 2.1 (4K 120 Hz, ALLM et HDMI Forum VRR) ;
  • dont l’un avec eARC (HDMI 3) ;
  • 2 ports USB 2.0 ;
  • 4 entrées d’antenne ;
  • 1 sortie pour Toslink ;
  • 1 port LAN ;
  • 1 port CI+ 1.4 ;
  • prises antennes et satellites ;
  • Bluetooth (BT 5.2).

La version 65 pouces du téléviseur que Samsung a mis à ma disposition pèse 25,5 kilogrammes. Si vous souhaitez fixer la TV au mur, elle pèse 21,2 kilos sans pied, il vous faudra un support VESA 400 × 200 mm. Il est d’ailleurs disponible dans notre boutique en ligne.

La QD OLED en bref

Mais commençons par le commencement : Avant de vous expliquer la QD OLED, vous devez d’abord savoir pourquoi l'OLED est (encore) considérée comme la meilleure technologie d'image sur le marché. La particularité des pixels OLED est qu'ils produisent non seulement l'image, mais aussi leur propre lumière. Les pixels LCD n’en sont pas capables ; et cela joue sur la qualité de l’image. J’en ai déjà parlé :

Cette technologie a été nommée WOLED.

Une petite différence, mais un impact potentiellement énorme.

En bref, Samsung exploite mieux le potentiel des pixels OLED avec sa couche QD que LG. Pour un même apport d’énergie, leur luminosité est plus forte et plus intense. C'est important également. Rappelons que le risque de burn-in augmente avec l’augmentation de l’apport d’énergie et donc de la chaleur. Il n'est donc pas étonnant que le fabricant Sony veuille prendre le train de la QD OLED QD en marche.

Parlons chiffres : la QD OLED de Samsung est impressionnante

*Le paragraphe qui suit va encore plus loin que l'explication du fonctionnement de la QD OLED ci-dessus. Si vous n’êtes pas féru de tableaux et de diagrammes, vous pouvez sauter cette partie et aller directement au chapitre « L’image : puissante sans perdre son naturel ». Vous y trouverez mon opinion et de nombreuses vidéos.

Pourquoi s’attarder sur des mesures ? Je pourrais, bien sûr, me contenter de vous présenter des photos et des vidéos et signaler les forces et les faiblesses de la dalle, mais cela ne dépasserait pas le stade de la critique subjective. Mais on peut également mesurer la luminosité, la précision et le respect des couleurs naturelles d’un téléviseur. C'est moins sexy, mais ça présente un gros avantage : les chiffres sont plus objectifs que moi.

Les mesures ci-dessous se réfèrent donc au mode réalisateur.

Luminosité maximale

Examinons donc la luminosité du S95B. Dans le graphique ci-dessous, je le compare à l'A95K de Sony, doté de la même dalle QD OLED.

Le nit est l'unité de mesure anglaise pour les candelas par mètre carré (cd/m²), c'est-à-dire la luminance ou la luminosité. 100 nits correspondent à peu près à la luminosité de la pleine lune dans le ciel nocturne.

Il y a deux axes : sur l’axe vertical, on peut lire la luminosité, tandis que l’axe horizontal montre la taille de la fenêtre sur laquelle on mesure la luminosité. Pour deux pour cent de la taille totale de la fenêtre, donc ponctuellement et pour de très petites zones d'image, la TV QD OLED de Samsung atteint une valeur de luminance délirante de 1011 nits. Et ce en mode réalisateur, qui est un peu moins lumineux que les modes standard ou dynamique.

Qu’est-ce que cela nous apprend ? Si vous positionnez un téléviseur QD OLED à côté d'un téléviseur OLED, vous ne constaterez pas de grandes différences en termes de luminosité. En revanche, la luminosité maximale sur des zones très ponctuelles de l'image anticipe de meilleures valeurs de contraste et donc un plus grand nombre de couleurs affichables.

Balance des blancs

Le blanc est produit lorsque les sous-pixels rouge, vert et bleu rayonnent tous simultanément et avec la même intensité. La luminosité maximale produit donc le blanc le plus clair, tandis que la luminosité minimale donne le noir le plus profond. Tout ce qui se trouve entre les deux n’est donc que des niveaux de gris. On mesure la précision de la balance des blancs à l'aide de deux tableaux :

  1. niveau de gris delta E (dE) ;
  2. balance RGB.

Le niveau de gris dE indique à quel point les niveaux de gris générés par le téléviseur diffèrent de la valeur de référence. La balance RGB indique à quel point les niveaux de gris générés par le téléviseur diffèrent de la valeur de référence. Pourquoi est-ce important ? Voyons ce que donnent les valeurs de la TV S95B :

Le graphique de gauche se lit assez simplement : l'écart par rapport à la valeur de référence est appelé delta E, en abrégé « dE ». Si vous placiez le téléviseur juste à côté d’un moniteur de référence, cela signifierait :

Intéressons-nous maintenant à la balance RGB pour constater à quel point la balance des blancs s’écarte de la valeur de référence. Eh bien, elle s’écarte à peine : les sous-pixels rouges, verts et bleus rayonnent presque toujours avec la même intensité. Seuls les sous-pixels bleus sont un peu trop dominants – mais pas suffisamment pour que vous distinguiez une aura bleue. Le S95B de Samsung fait déjà un très bon travail sans calibrage.

Gamme de couleurs

Poursuivons avec le gamut, c’est-à-dire la couverture des espaces colorimétriques les plus courants : plus le contraste est élevé, plus de couleurs peuvent être représentées et plus l'image paraît naturelle. C'est pourquoi le gamut est important pour les contenus HDR, car ils ont recours à de grands espaces colorimétriques avec leur gamme dynamique élevée.

La grande « tache de couleur », y compris les zones assombries, montre toute la palette de couleurs perceptible par l'œil humain. La zone éclaircie à gauche indique l'espace colorimétrique BT.2020. À droite, même chose, mais pour l'espace colorimétrique DCI-P3, plus petit. Le blanc indique les limites réelles de chaque espace colorimétrique. En revanche, les cercles noirs représentent les limites effectivement mesurées lors de la mesure.

La mesure a révélé les couvertures d'espace colorimétrique suivantes :

  • Rec. 709 : 100 % (bon = 100 %).
  • DCI-P3 uv : 100 % (bon = >90 %).
  • Rec. 2020 / BT.2020 uv : 91,96 % (bon = >90 %).

Ces valeurs sont tout simplement exceptionnelles. Le téléviseur QD OLED de Samsung atteint effectivement 100 % de couverture de l’espace colorimétrique DCI-P3, comme l’A95K de Sony. À titre comparatif, la Neo QLED de Samsung obtient (un très bon score) de 92,49 %. L'expérience montre que les téléviseurs OLED se situent légèrement au-dessus. On constate donc que la QD OLED les surpasse tous les deux.

Écart de couleur

L’écart de couleur est encore plus important que la couverture de l'espace chromatique. Pour une TV, les couleurs sont en fait des chiffres qui définissent précisément les couleurs au sein d'un espace chromatique donné : par exemple, rouge, vert pomme ou bleu cadet. Lorsque vous regardez la télévision, le téléviseur reçoit ces chiffres sous forme de métadonnées qu’il interprète pour afficher la bonne couleur. Facile, non ?

Oui et non. Les téléviseurs peuvent certes traiter et afficher la plupart des signaux dans les espaces colorimétriques les plus courants. Cela ne signifie pas pour autant qu'ils affichent les couleurs avec précision. Sinon, l'image serait exactement la même sur tous les téléviseurs. Au lieu de cela, on considère que plus les couleurs affichées correspondent à celles des écrans de référence, plus le téléviseur est précis et performant.

Comme ci-dessus pour les niveaux de gris, l'écart entre le téléviseur et la valeur de référence est donnée en dE. Le blanc indique les couleurs de référence envoyées au téléviseur par le générateur d’images tests. Les cercles noirs représentent en revanche les couleurs effectivement mesurées. Ici aussi, les delta E inférieurs à 5 sont bons pour des téléviseurs non calibrés.

À titre comparatif, en mode standard le dE moyen est de 19,24 ; c’est même pire que le dE de 11,47 du Sony A95K en mode standard. Rien à voir avec le mode réalisateur sur lequel se basent toutes les mesures rapportées ici.

Reflets

Le résultat :

Le Samsung S95B s'en sort incroyablement bien avec les réflexions directes : on ne voit pas la lumière du four, seule la réflexion de la lampe sur la vitre du four. Waouh. La lumière provenant des côtés n’est quasi pas réfléchie. De tête, je dirais même qu’aucun autre fabricant de TV (QD) OLED n’a aussi bien géré les reflets jusque là. Je ne sais pas ce quelle couche antireflet a été utilisée, mais elle est sacrément efficace.

Une chose encore, en raison de l'absence de polariseur (cela est dû à la technologie), même éteint l’écran prend une légère teinte rose à la lumière ambiante, le noir complet ça n’est pas ça.

Verdict intermédiaire

La couverture des espaces colorimétriques les plus courants, Rec. 709 et DCI-P3, est d'autant plus impressionnante avec plus de 100 % chez Samsung et Sony. Et presque autant pour la couverture de l'espace colorimétrique BT.2020, encore plus vaste, c'est du haut niveau. À cela s'ajoute une excellente fidélité des couleurs, Samsung brille effectivement avec la meilleure balance RGB que j'ai mesurée jusqu'à présent.

Il est donc temps de passer de la théorie à la pratique.

L’image : puissante sans perdre son naturel

Les mesures ci-dessus attestent d'une bonne couverture de l'espace colorimétrique du téléviseur avec une très grande fidélité des couleurs. C’est du moins la théorie. Qu'en est-il dans la pratique ?

Rendu des couleurs

Les Gardiens de la Galaxie, Vol. 2 est un des films les plus colorés que je connaisse. Et je ne crois pas connaître de scènes qui utilisent l’ensemble du spectre des couleurs comme celle-ci. Ce clip montre également avec brio les avantages de la QD OLED.

Source : Disney+, « Les Guardiens de la Galaxie, Vol. 2 ». Timestamp : 00:56:47.

Le QN95B de Samsung, le téléviseur LCD phare de la firme sud-coréenne doté de la technologie mini LED, supporte étonnamment bien la comparaison. Mon test a effectivement montré que cette dalle aussi est très bien calibrée et fidèle aux couleurs.

Les couleurs ne doivent cependant pas toujours être éclatantes. Par exemple dans James Bond – Skyfall, lorsque James et le jeune quartier-maître Q contemplent le tableau d’un fier cuirassé honteusement traîner au ferrailleur dans un musée. Une allusion à la trahison de Bushman en Égypte ? Observez bien la peau des acteurs et le papier peint en arrière-plan.

Source : Apple TV+, « James Bond – Skyfall ». Timestamp : 00:39:02.

Black Crush et ombres

Comme dans la vidéo ci-dessous, dans Blade Runner 2049. Tant sur la QD OLED de Samsung que de Sony, la scène apparaît merveilleusement sombre. Évidemment, lorsqu’on filme à contre-jour, tout se fond en une silhouette sombre. On ne peut donc pas vraiment parler de black crush, c’est-à-dire des détails avalés par l’obscurité, dans cette scène.

Source : UHD-Blu-Ray, «Blade Runner 2049». Timestamp : 00:04:50.

La scène est après tout filmée en contre-jour.

Gradation lumineuse

Source : Blu-ray UHD, « Jurassic World ». Timestamp : 00:21:18. Petite précision au passage, les quelques saccades de l’image sont dues à la surchauffe de ma caméra qui aimerait bien prendre une pause après une longue et chaude journée d’été.

En revanche, l'A95K de Sony surpasse largement le QN95B de Samsung. C'est justement là que la luminosité maximale de plus de 990 nits de la dalle QD OLED de Sony révèle son intérêt. C'est d’ailleurs l'image qui me semble la plus naturelle et la plus punchy. Surtout lorsque j’observe bien les visages et couleurs de peau.

Processeur

Si l'on fait abstraction du charabia marketing, il est censé éliminer le bruit, renforcer les couleurs, lisser les bords, rendre les mouvements plus fluides et ajouter d'éventuelles informations manquantes sur les pixels.

Motion processing et judder

Source : Blu-ray UHD, « 1917 ». Timestamp : 00:42:25.

Passons à la scène suivante de 1917. Ici aussi, le travail de caméra de Mendes présente un immense défi pour la plupart des processeurs. Notamment lorsqu’il y à l’image des bords nets sur un arrière-plan flou, comme autour des casques des deux soldats. Là, le processeur et les pixels doivent réagir très rapidement.

Source : Blu-ray UHD, « 1917 ». Timestamp : 00:35:36.

Le processeur de Samsung s'en sort à peu près aussi bien que celui de Sony. On remarque à peine les différences : l’image est fluide, on ne voit pas de défauts dus au calcul des images intermédiaires, l’ensemble paraît naturel. Seule l'image de LG semble un peu plus fluide.

Temps de réponse des pixels

Source : Apple TV+, « For All Mankind », saison 1, épisode 5. Timestamp : 00:00:10.

En revanche, sur la TV Samsung à gauche, on ne voit presque rien. Cela témoigne d’un excellent processeur. D'autre part, la vidéo montre également les excellents temps de réponse des pixels, typiques des téléviseurs OLED. C'est pourquoi ils sont aussi considérés comme d'excellents moniteurs gaming. Les téléviseurs LCD sont désavantagés sur ce point, même si le Neo QLED de Samsung parvient à faire bonne figure.

Conversion ascendante

Source : Netflix, « The Walking Dead », saison 7, épisode 1. Timestamp : 00:02:30.

Gaming : input lag et mode jeux vidéo

Nous voilà venus au dernier test : peut-on jouer sur ce téléviseur ? En quelques mots : oh que oui. Je vous le recommande même. Le téléviseur prend en charge toutes les fonctionnalités pertinentes pour les joueur·ses :

  • 4 ports HDMI 2.1 (4K 120 Hz / 8K 60 Hz) ;
  • Auto Low Latency Mode (ALLM) ;
  • taux de rafraîchissement variables (HDMI Forum VRR / FreeSync Premium / G-Sync).

Je constate avec satisfaction que les couleurs sont vives, que le noir est vraiment noir, que les bords sont nets et que l'image n'est pas trop floue lors des mouvements rapides de la caméra. Regardez par exemple la silhouette sombre de Miles à contre-jour, les textures détaillées de New York sous la neige ou les détails bien visibles dans les nuages, même lorsque la luminosité est maximale.

Source : PS5, « Spider-Man : Miles Morales », mode 120 Hz, VRR et ray tracing activés.

Samsung propose là encore un sous-menu dédié, que vous voyez au début de la vidéo ci-dessus et dans lequel vous pouvez procéder à des réglages fins pour le jeu et vérifier le taux de rafraîchissement actuel. Et surtout, le Samsung S95B prend en charge le nouveau mode VRR 120 Hz de la PS5 sans problème.

Bilan : Samsung fait son retour dans le peloton de tête

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J’écris sur la technologie comme si c’était du cinéma – et sur le cinéma comme s’il était réel. Entre bits et blockbusters, je cherche les histoires qui font vibrer, pas seulement celles qui font cliquer. Et oui – il m’arrive d’écouter les musiques de films un peu trop fort. 


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