
En coulisse
Panasonic Z95B : une révolution OLED avec technologie Tandem ?
par Luca Fontana
Deux couches OLED, une luminosité doublée et une orgie de couleurs : sur le papier le G5 de LG surpasse largement son prédécesseur. Blabla marketing ? Peut-être. Voyons si le téléviseur LG tient ses promesses.
Pour info : la version 65 pouces du téléviseur G5 a été mise à ma disposition par LG pour ce test. Le fabricant n’a cependant aucune influence sur le résultat de ce test, mon opinion et le processus de test.
Au cœur du G5 bat une nouvelle génération d’OLED, à savoir la dalle Tandem RGB. Cela paraît technique, à juste titre, mais il s’agit surtout d’un véritable saut technologique qui surprend même les fans inconditionnels de l’OLED comme moi.
Contrairement aux dalles WOLED classiques, le G5 est doté de deux couches lumineuses organiques, chacune avec ses propres sous-pixels rouges, verts et bleus qui se superposent comme deux toiles transparentes. Ensemble, ils produisent une image nettement plus forte et plus pure. Cette structure « Tandem » présente plusieurs avantages :
Concrètement, cela donne surtout des bleus plus vifs, des verts plus saturés et des rouges plus propres. Dans l’ensemble des couleurs moins blanchies ou délavées. En effet, bien que chaque pixel compte encore un sous-pixel blanc pour augmenter la luminosité de la dalle, ce dernier gâche beaucoup moins le rendu des couleurs que dans les téléviseurs précédents.
Résultat : un téléviseur OLED qui gagne sensiblement en luminosité et en espace colorimétrique, même s’il n’atteint pas encore tout à fait les couleurs d’une pureté presque insolente d’un QD OLED. Néanmoins, en comparaison avec les dalles que LG utilise dans sa série C allégée, mais moins chère, le G5 devrait faire le même effet qu’une TV couleur dans un monde en noir et blanc.
Il est temps de découvrir si l’image fait honneur à la technique.
D’où vient le « G » du G5 ? Un coup d’œil à la TV et ça tombe sous le sens : « Gallery ». Le G5 n’est pas un simple téléviseur, mais bien une véritable fresque murale avec une prise. Typique de la série « Gallery », le haut du G5 n’est pas plus fin que le bas, mais mesure 2,5 cm d’épaisseur sur toute sa surface.
Comme l’année dernière, LG fournit désormais un pied ou un support mural au choix pour les téléviseurs de 55 et 65 pouces, selon la désignation du modèle :
Si vous optez pour une TV plus grande, c’est-à-dire 77 pouces ou plus, vous n’aurez pas le choix : dans ces dimensions le G5 est uniquement livré avec un support mural. Pour poser ce dernier sur un meuble TV, vous devez acheter un pied spécial séparément. Ce dernier est non seulement cher, mais est aussi considérablement plus gros que le pied plat et élégant des autres modèles. Cela n’a cependant rien d’étonnant, avec un écran de cette taille, le pied doit être solide pour ne pas basculer au moindre courant d’air.
Tant qu’on parle du meuble TV, il y a exactement 8 cm entre le bord inférieur de la TV et le meuble. C’est suffisant pour la plupart des barres de son. Il faut cependant prendre en compte que le pied dépasse d’environ 10 cm vers l’avant. Pour poser la barre de son sur la même surface que le téléviseur, le meuble doit être vraiment profond. Ma photo ci-avant le montre très bien.
Pour le reste, LG reste fidèle à son style sobre : des bords étroits, un cadre en aluminium élégant et un dos aussi discret que le passe-câbles dans le pied qui rend les câbles presque invisibles depuis l’avant de la TV.
Connecteurs et caractéristiques :
Les quatre entrées HDMI du G5 prennent en charge les technologies HLG, HDR10+ et Dolby Vision. Ce dernier est même associé au mode Ambient en mode réalisateur. L’HDR10+ manque à l’appel, c’est dommage, mais supportable. Ce standard reste une exception et n’est utilisé que dans certains titres sur Amazon Prime Video. Pour l’instant du moins.
La fonction Passthrough pour Dolby Atmos est également un point positif. Cela signifie que le téléviseur transmet proprement le son multicanal à votre installation audio, par exemple lorsque vous avez raccordé un lecteur Blu-ray ou un décodeur. En revanche, LG ne prend plus en charge le Passthrough pour les formats DTS sur l’ensemble de sa gamme 2025. C’est une décision surprenante que je ne comprends pas, car il y a encore beaucoup de disques Blu-Ray avec une piste audio DTS. Dommage.
Le paragraphe qui suit entre dans les détails. Les mesures avec l’outil professionnel de Portrait Display (site en anglais) permettent un classement objectif de la qualité d’image. Si les détails et les diagrammes ne vous intéressent pas, vous pouvez lire la version courte avant d’aller au paragraphe « L’image : orgie de couleurs tout en finesse ».
Voici l’essentiel en bref :
J’ai mesuré tous les modes d’écran du téléviseur sans faire d’étalonnage, tel qu’il est configuré à la sortie de l’emballage. J’ai très peu touché aux paramètres :
C’est en mode réalisateur Dolby Vision que j’ai obtenu les meilleurs résultats pour tous les types de contenus. Je vous recommande donc vivement de toujours utiliser ce mode, aussi bien pour les contenus SDR qu’HDR. Sauf lorsque vous jouez bien sûr. Dans ce cas, il faut toujours utiliser le mode jeu permettant de bénéficier d’un faible input lag.
À ce propos : vous cherchez un bon téléviseur pour jouer ? Vous trouverez ici mon guide pour vous aider à choisir.
Lors de mes mesures, le LG OLED G5 atteint un pic de luminosité de 1900 cd/m² dans la fenêtre de 10 %, ce qui constitue un nouveau record pour les téléviseurs OLED dans mon laboratoire de test. Même dans la fenêtre de mesure particulièrement petite de 2 %, je mesure 1865 cd/m². Ces valeurs marquent non seulement un net progrès par rapport au G4 (1421 cd/m²), mais dépassent également la QD OLED S95D de Samsung (1627 cd/m²), considéré jusqu’à présent comme l’un des OLED les plus lumineux.
En comparaison, l’OLED 809 de Philips, avec ses 906 cd/m², semble presque éteint malgré une luminosité honorable pour le milieu de gamme.
Ce qui est particulièrement frappant, c’est que le G5 reste aussi, voire plus, lumineux, même pour des fenêtres plus grandes. Sur une image blanche à 100 %, c’est-à-dire sur un écran entièrement blanc, il atteint 305 cd/m². C’est plus que tous les autres OLED du panel de comparaison et cela indique que la nouvelle technologie Tandem RGB de LG n’est pas seulement efficace pour améliorer la luminosité ponctuelle, mais aussi sur de plus grandes surfaces.
Je suis également ravi de constater que je n’ai pas perçu d’effet agressif de l’ABL en regardant la télévision, du streaming HDR ou même en jouant longtemps à EA FC 25. En d’autres termes, l’image reste stable et lumineuse, même dans les menus clairs ou dans les jeux dynamiques. Pas de baisses soudaines de luminosité, pas de réglage, mais un OLED qui reste lumineux en permanence lorsqu’il le faut.
En bref, le G5 est le téléviseur OLED le plus lumineux que j’ai testé jusqu’à présent et je le ressens au quotidien. Même des amis qui sont venus chez nous pour une soirée série ont dit : « Oulah, c’est nous ou la télé est éblouissante ? »
Ce qui semblait encore impensable il y a quelques années est désormais une réalité, l’OLED éblouit.
Voyons désormais si l’OLED G5 de LG reproduit bien le blanc, les couleurs et les niveaux de gris, c’est-à-dire tout ce qui donne à l’image un aspect naturel. Pour cela, nous allons répondre à trois questions :
Chacun des 8,3 millions de pixels du G5 est composé de deux sous-pixels de chaque couleur (rouge, vert et bleu) superposés, c’est la structure Tandem. On obtient du blanc lorsque l’ensemble des sous-pixels rayonnent en même temps et avec la même intensité. La luminosité maximale produit donc le blanc le plus clair, tandis que la luminosité minimale donne le blanc le plus sombre, c’est-à-dire du noir. Entre les deux, on trouve donc des nuances de gris plus ou moins claires, on parle aussi de mesurer l’échelle de gris.
Plus la différence entre les pixels les plus clairs et les plus sombres est grande, meilleur est le contraste. Comme pour tous mes essais de téléviseurs OLED, je fais l’économie d’une mesure de contraste, car les pixels OLED peuvent s’éteindre complètement. Le taux de contraste tend donc de toute façon vers l’infini.
La mesure EOTF du LG OLED G5 en mode cinéma Dolby Vision montre une gradation globalement très précise des niveaux de gris. Jusqu’à environ 80 % de luminosité, les mesures correspondent parfaitement aux valeurs de référence et ne divergent qu’au niveau des pics de luminosité. En d’autres termes, les gris très clairs apparaissent légèrement plus foncés qu’ils ne devraient sur le G5.
La courbe de luminance le confirme : avec environ 1865 cd/m², le G5 s’approche certes de la luminosité maximale visée, mais la rate de peu à partir d’environ 80 à 85 % de luminosité. Il s’agit probablement d’un mapping délibéré visant à mieux contrôler les pics de luminosité et à éviter le clipping, c’est-à-dire la perte brutale de détails dans les zones très lumineuses de l’image.
Passons maintenant à la balance des couleurs mesurée avec la luminosité :
La balance RGB sans luminance est presque parfaitement alignée, on ne remarque aucun écart de couleur notable. Avec luminance, la balance chute régulièrement à partir d’environ 65 % de luminosité et plus drastiquement entre 80 et 90 %. L’image rendue est alors plus sombre, mais pas décolorée.
En bref : LG fournit un calibrage out-of-the-box très précis avec d’infimes faiblesses au niveau des pics de luminosité. Si vous cherchez la précision dans ces pics, ce petit défaut ne vous échappera pas, mais seulement si vous avez une autre TV à côté pour une comparaison directe.
En ce qui concerne la couverture de l’espace chromatique, l’OLED G5 de LG fournit de très bonnes valeurs, surtout pour une dalle WOLED :
Qu’est-ce que cela signifie en pratique ? Tant que vous regardez des contenus HDR actuels, et c’est pratiquement toujours le cas avec Dolby Vision, Netflix, Disney+ et autres, vous ne trouverez rien à redire au G5. Les couleurs sont vives et intenses, tout en restant nuancées. Seuls des couleurs très intenses ou des formats n’existant pas encore et utilisant un espace colorimétrique plus grand pourrait mettre à mal le G5 et favoriser la QD OLED. Mais même dans ce cas, il faudrait pouvoir comparer les deux téléviseurs directement.
Le G5 a toutefois un argument de poids en sa faveur : sa gamme de couleurs en cas de forte luminosité. Et ce, surtout en comparaison avec le G4, son prédécesseur. En effet, grâce à la technologie Tandem, le G5 parvient à rendre des couleurs riches et vives, même dans les scènes lumineuses. LG tire ainsi le maximum de sa technologie WOLED ; seuls les plus perfectionnistes d’entre nous ou les professionnels du color-grading remarqueront la différence avec un téléviseur QD OLED.
Venons-en à la mesure de la fidélité des couleurs. En d’autres termes, le téléviseur reproduit-il les couleurs demandées avec exactitude ? L’écart entre le téléviseur et la valeur de référence est donné en DeltaE (dE). Le blanc indique les couleurs de référence envoyées au téléviseur par le générateur d’images tests, les cercles noirs ce qui a été mesuré sur le téléviseur.
Dans le mode cinéma Dolby Vision que j’ai testé, l’OLED G5 de LG obtient en moyenne un DeltaE de 2,29, une très bonne valeur difficile à dépasser sans appareil de référence. Une analyse plus approfondie révèle toutefois que les couleurs chaudes comme le rouge, le jaune ou l’orange ne sont pas parfaitement rendues. L’image paraît ainsi parfois légèrement trop froide, en particulier pour les tons chair ou les lumières chaudes. Ces défauts n’ont rien de majeur, mais le mapping des couleurs n’est pas toujours très précis.
Concrètement, cela signifie que les couleurs paraissent vives et puissantes. Les tons riches sautent littéralement aux yeux, en particulier dans les contenus HDR. Mais si l’on regarde de très près ou si l’on compare avec un appareil de référence, on remarquera que certaines nuances ne sont pas tout à fait exactes. Dans les teintes chaudes, la précision n’est pas toujours idéale.
Cela ne change rien pour une utilisation quotidienne, car l’image rendue semble cohérente et vive. En revanche, pour les personnes qui misent beaucoup sur la fidélité des couleurs ou souhaitent utiliser la dalle pour du grading professionnel, mieux vaut opter pour un écran QD OLED, qui se montre un peu plus précis dans cette discipline.
Les reflets à l’écran ne sont pas mesurables en soi. S’y pencher vaut néanmoins le coup, car personne ne regarde ses films ou séries dans l’obscurité totale. Sur le G5, je ne peux que constater que LG a fait du très bon travail sur la couche antireflet. Les sources de lumière directes comme les fenêtres ou les lampes sont nettement atténuées. Le verre paraît plus sombre, les reflets perdent de leur dureté sans s’étendre de manière diffuse sur tout l’écran. Et l’image reste clairement définie, même à la lumière du jour.
Seules les scènes très sombres (comme celle de Blade Runner 2049 ci-dessous) laissent ponctuellement transparaître des reflets, parfois sous forme de léger banding ou de taches de lumière, mais même dans ce cas, l’effet reste limité. Grâce à sa luminosité de pointe très élevée, le G5 éclipse sans problème la plupart des sources lumineuses.
En bref, le G5 est un téléviseur OLED qui ne reflète pratiquement pas la lumière du jour et maîtrise parfaitement les environnements lumineux. Il y a quelques années, c’était tout à fait inconcevable. Aujourd’hui, seuls les QD OLED de Samsung sont dotés d’une couche antireflet encore plus efficace.
Venons-en aux tests pratiques. Cette fois-ci, je suis surtout intéressé par la comparaison directe entre le nouvel OLED G5 de LG et son prédécesseur, le G4. Ce dernier a fait sensation l’année dernière avec sa couche de microlentilles (MLA). En effet, cette couche de lentilles microscopiques concentre la lumière des pixels OLED de manière ciblée et l’envoie vers l’avant, permettant au G4 d’atteindre des valeurs de luminosité inhabituelles pour un panneau WOLED.
Le G5 emprunte désormais une autre voie. Pour rappel, au lieu de recourir à des microlentilles, LG mise sur une nouvelle dalle Tandem superposant deux couches WOLED. Cela devrait permettre d’améliorer la luminosité, d’obtenir des couleurs plus riches, de rendre la TV plus efficace et de prolonger sa durée de vie.
Je compare aussi le G5 à la technologie QD OLED de Samsung. Cette dernière n’est certes dotée que d’une couche OLED, mais elle la combine avec une couche de points quantiques qui transforme la lumière en couleurs particulièrement pures et lumineuses, ce qui lui donne un avantage clair, notamment dans les contenus HDR.
Pour analyser le rendu des couleurs vives et de contrastes exigeants, je ne connais pas meilleur film que Les Gardiens de la Galaxie, vol. 2. Et plus particulièrement cette scène du palais d’Ego, baignée dans une lumière rouge et ponctuée de tons verts saturés et de surfaces métalliques... Un adversaire de taille pour tout OLED.
L’OLED G5 de LG montre justement ce qu’il a dans le ventre. Par rapport au G4, l’image semble plus équilibrée, notamment dans les transitions entre les couleurs vives et les zones sombres. En comparaison directe, le G4 a tendance à être un peu trop agressif dans les couleurs, tandis que le G5 parvient visiblement mieux à équilibrer l’orange vif et le rendu naturel des couleurs. Les zones sombres gagnent également en dynamisme, tout en conservant un bon niveau de détails.
Le G5 laisse également une très forte impression par rapport aux téléviseurs QD OLED de Samsung. L’image semble plus chaude, plus agréable et me plaît même un peu plus. C’est peut-être un exemple classique de l’effet de récence, c’est-à-dire le fait que ce que l’on a vu en dernier reste ancré positivement dans la mémoire. En effet, d’un point de vue objectif, le S95D de Samsung reste le maître en matière de fidélité des couleurs : aucun des téléviseurs que j’ai testés jusqu’à présent ne s’est approché plus près des valeurs de référence.
Et pourtant, alors que les couleurs de Samsung semblent plus sobres et réalistes au point qu’on croirait regarder un docu sur la nature, la mise en scène de l’image de LG est plus émouvante, plus chaude et dynamique.
Pour compléter, j’ai aussi analysé une scène du film Avatar : The Way of Water, une claque visuelle dans laquelle les tons bleus et verts dominent.
En comparaison directe avec le G4, l’image du G5 semble plus puissante, avec plus de punch, notamment pour les vifs tons verts. Les scènes de jungle rayonnent un peu plus, le bleu des Na'vi est plus riche sans paraître artificiel. Je note également une différence par rapport au S95D de Samsung. Alors que ce dernier marque encore des points grâce à ses couleurs naturelles, LG mise sur l’intensité. Cela convient particulièrement bien à un film visuellement opulent comme Avatar.
Quant à savoir quel rendu est le meilleur, je préfère ne pas me prononcer. Si vous attachez plus d’importance à la précision des couleurs, le S95D reste la meilleure option pour vous.
La scène de Skyfall, dans laquelle Bond et Q se tiennent devant un tableau représentant un vieux navire de guerre rouillé dans un musée, est idéale pour évaluer l’aspect naturel de l’image. L’image est dominée par une lumière douce, des couleurs atténuées et une abondance de tons chair, tout ce qu’il nous faut pour analyser le traitement des visages, des textures et des environnements lumineux d’une TV.
Subjectivement, c’est l’image du G5 qui l’emporte pour moi. Les tons de chair sont chauds, sans tomber dans l’exagération, ils restent agréablement vivants. Cet équilibre entre le naturel et la légère chaleur correspond exactement à mes goûts : les visages ont l’air en bonne santé, pas fades, mais pas artificiellement embellis non plus.
D’un point de vue objectif, c’est toutefois Samsung qui fournit à nouveau l’image la plus neutre avec le S95D. La coloration est légèrement plus froide, mais extrêmement précise et discrète. Cette image satisfera encore celles et ceux qui recherchent un maximum de naturel sans amplification visuelle. LG, quant à elle, mise sur un réglage doux et émouvant pour le G5, ce qui donne à l’image un caractère léger et plaisant.
Ces deux approches fonctionnent. L’une se fait plus discrète, tandis que l’autre mise sur le charme. C’est, comme souvent, une question de goût.
Comment l’OLED G5 de LG s’en sort-il dans les scènes obscures ? Pour ce test, j’utilise la première scène de Blade Runner 2049. Contre-jour, silhouettes, sources de lumière infimes : cette scène a tout ce qu’il faut pour évaluer le black crush et la perte de détails dans les zones d’ombre.
Avec les premiers réglages, le G5 avale visiblement plus de détails que le G4 et le S95D. Les traits fins du visage du réplicant interprété par Dave Bautista sont perdus. Est-ce une mauvaise chose ? Pas forcément. Les scènes à contre-jour comme celle-ci sont délibérément conçues pour que l’obscurité engloutisse les détails. Il faut y voir la volonté artistique du réalisateur ou de la réalisatrice. J’ai déjà assisté à des démonstrations techniques dans lesquelles des fabricants présentaient fièrement la manière dont leurs écrans LCD pouvaient utiliser l’IA pour extraire la moindre texture des coins sombres. Résultat : une image plate, artificiellement éclaircie et qui perd toute émotion.
Le contrechamp est passionnant : l’image du G5 semble, ici, plus équilibrée que celles de ses deux concurrents. Les zones sombres restent riches et contrastées, tandis que les sources de lumière ressortent de manière claire, nette et détaillée. Un bel exercice d’équilibre entre dynamisme, profondeur et éclaircissement des contours. Pour moi, c’est l’une des plus grandes forces du G5.
Pour mon dernier test de l’image, j’observe la représentation des dégradés subtils dans les zones particulièrement lumineuses de l’image. Pour cela, je me tourne vers Jurassic World qui contient la scène parfaite : un soleil bas qui baigne le ciel dans une couleur orange vif. Elle réunit les conditions idéales pour évaluer la capacité d’un téléviseur à gérer des sources lumineuses puissantes et leurs dégradés de couleurs subtils.
Et le G5 s’en sort à merveille. On y voit toujours clairement le soleil, sphère bien définie. Il ne disparait pas dans un amas lumineux. Tout autour, des dégradés de couleurs doux apparaissent, conservant les traînées de condensation et les tons subtils du ciel.
En comparaison directe, le G5 semble effectivement se distinguer. C’est justement dans les pics HDR lumineux que la dalle Tandem de LG fait ses preuves et gère les luminosités élevées sans sacrifier les détails. Le G5 n’a pas à rougir de la comparaison avec le G4, il se débrouille même mieux.
Le processeur est le cerveau de tout téléviseur, ou, si l’on en croit LG, la moitié d’un laboratoire de recherche sous forme de puce. Le G5 est équipé du processeur sobrement nommé Alpha-11 Gen2 4K AI. Selon le fabricant, il s’agit d’une sorte d’appareil polyvalent doté de superpouvoirs censé upscaler les contenus en 4K, reconnaître les objets au pixel près, optimiser les couleurs et la luminosité et, grâce à « AI Picture Pro », « donner vie » à chaque image.
LG ne manque pas de concepts : « AI Perceived Object Enhancer », « OLED Dynamic Tone Mapping » et « Brightness Booster Ultimate ». Une abondance de concepts à la mode devant lesquels même le directeur marketing d’Apple resterait humble.
Alors de quoi le processeur est-il capable ? Regardons ça de plus près.
Commençons par un grand classique de mes tests, le judder. Il s’agit d’observer les fines saccades lors des mouvements réguliers de la caméra. La scène de la grange de 1917 s’y prête parfaitement : mouvement lent, nombreuses lignes verticales, bref, tout ce qu’il faut pour mettre un mauvais processeur en difficulté.
Le G5 de LG n’est pas du tout impressionné. Avec la deuxième génération du processeur Alpha-11, la dalle affiche une image merveilleusement calme, sans saccades ni tremblements. Pour rappel, dans les paramètres, sous « Clarté », j’ai réglé l’option TruMotion sur « Image naturelle ». Pour moi, c’est le compromis parfait entre la fluidité et l’effet soap opera.
Par rapport au G4, je ne vois guère de différence. LG maîtrisait déjà le sujet l’année dernière et s’y tient. Le S95D de Samsung s’en sort également très bien. Si tant est qu’il y ait des différences minimes, elles ne sont visibles qu’en y regardant de très près.
Poursuivons avec une scène particulièrement exigeante de 1917. La caméra tourne lentement autour de deux soldats dans la forêt, au premier plan leurs casques, à l’arrière-plan des branchages flous et des cimes d’arbres dansantes. Voilà les conditions idéales pour juger du traitement des mouvements et des contours d’un processeur.
Une fois de plus, je ne vois guère de différences entre le G4 et le G5 de LG. Les deux TV maîtrisent la scène avec un aplomb impressionnant. À y regarder de plus près, l’image du G5 semble légèrement plus nette au niveau des contours, notamment autour des casques. Le mouvement reste stable et n’engendre ni images fantômes ni artefacts visibles.
Le S95D de Samsung affiche une image similaire. Ici aussi, le rendu est très bon, bien que LG réussisse à dessiner les contours autour des objets en mouvement avec un peu plus de précision. La différence est minime, mais, selon le type de contenu, cela peut avoir un impact positif.
Venons-en au temps de réponse des pixels. La scène d’ouverture de l’épisode 5 de For All Mankind se prête bien à ce test. La caméra balaye lentement la surface de la lune, tandis qu’un texte s’affiche en bas à gauche. C’est dans ces moments-là que l’on voit si les pixels changent assez rapidement ou s’ils laissent des traînées visibles.
Rien à signaler sur l’image du G5, le texte reste net, même lors de mouvements lents sur des arrière-plans fortement contrastés. Comme toujours sur les OLED, les pixels réagissent très rapidement, évitant ainsi tout effet de ghosting. Le S95D de Samsung s’en sort tout aussi bien.
Pour comparer, je reviens à l’image d’un téléviseur mini LED plus vieux : le C82 de TCL de 2022. Les traînées sont inratables, les TV LCD ont généralement plus de mal dans ce domaine. C’est d’ailleurs pour cela que les OLED sont généralement considérés comme les meilleurs moniteurs pour jouer sur console.
Passons à l’un des tests d’image les plus subtils : l’upscaling. Il s’agit là pour le téléviseur de transformer un contenu basse définition en une image 4K propre. Pour cela, je prends comme toujours l’épisode 1 de la saison 7 de The Walking Dead. La série a été tournée sur pellicule 16 mm, volontairement granuleuse et poussiéreuse, afin de souligner l’ambiance post-apocalyptique.
Le G5 de LG s’en sort comme d’habitude très bien. Le processeur Alpha-11 de LG est connu depuis des années pour réduire efficacement le bruit d’image sans pour autant engloutir les détails. Sur le G5 aussi, l’image est nette, riche et en même temps agréablement naturelle. Observez attentivement la zone sombre entre les deux hommes, elle reste lisible, dénuée de tout artéfact grossier ou bruit d’image.
Le téléviseur de Samsung laisse en revanche traîner de légères impuretés telles que le bruit fin et les résidus de compression, alors même que j’ai essayé d’augmenter la réduction du bruit dans les paramètres. L’image du S95D reste bonne, mais elle n’est pas tout à fait au niveau de LG.
Concernant l’input lag, c’est-à-dire la latence en entrée : avec l’appareil de mesure de Leo Bodnar (site en anglais), je mesure un input lag moyen de 9,7 millisecondes pour une image UHD à 60 images par seconde. C’est un très bon résultat, similaire au G4 de LG qui a obtenu 9,8 millisecondes. Cette valeur est, en outre, inférieure aux 20 millisecondes attendues d’un bon mode jeu.
D’autant plus que le téléviseur prend en charge toutes les fonctionnalités pertinentes pour les joueurs et les joueuses :
En outre, LG, comme Samsung, Philips, Panasonic, TCL et Sony, a conclu un partenariat avec de nombreux grands studios de jeu. Le résultat : HGiG (site en anglais), HDR Gaming Interest Group. Selon le fabricant, cela devrait garantir que le HDR soit affiché comme les développeurs de jeux l’avaient prévu, comme dans l’exemple suivant de Spider-Man 2 sur PlayStation 5.
Le mode jeu du G5 est exceptionnel. À 120 images par seconde, je traverse les mondes virtuels à toute allure, je lance des coups précis dans des combats frénétiques et je découvre des sensations de jeu étrangement réalistes. L’input lag est si faible que chaque action est immédiatement traduite à l’écran. Pas d’attente, pas de retard, j’ai l’impression que la manette est une extension de mon bras.
Je n’ai rien à redire non plus quant à la qualité de l’image. Les couleurs sont intenses et vives, sans tomber dans l’exagération. Le noir profond de la dalle OLED confère une profondeur crédible aux scènes sombres, tandis que les explosions, les reflets lumineux et les mouvements rapides restent parfaitement nets. Même lors de plans panoramiques rapides ou de changements de direction rapides de la caméra, l’image reste stable et claire.
En bref : le mode jeu est tout simplement génial.
LG a fait de l’IA le thème phare de sa gamme TV OLED 2025. En effet, tous les nouveaux modèles sont doté de Microsoft Copilot (en anglais), un LLM (Large Language Model – grand modèle de langage) performant qui, en combinaison avec le nouveau bouton microphone sur la télécommande, doit permettre d’activer « LG AI ».
L’idée est prometteuse, au lieu de commandes vocales rigides, on devrait pouvoir s’adresser naturellement au téléviseur et lui expliquer ce que l’on cherche, par exemple : « le film d’action avec les mecs en chemise blanche et le gratte-ciel qui explose ». Le téléviseur est alors censé vous comprendre et vous indiquer où vous pouvez trouver le film en question en streaming, pour l’acheter ou le louer. C’est trop beau pour être vrai ?
Vous avez raison.
Que dire ? C’était une véritable catastrophe. La TV n’a compris ni « Quel acteur voit-on à l’écran ? », ni « Où se trouvent les paramètres du réseau ? », ni « L’image est trop claire à mon goût, comment y remédier ? ». En guise de réponse, j’ai reçu des vidéos YouTube hors sujet, des messages d’erreur et des boîtes de dialogue impuissantes. Il m’est même arrivé que la commande vocale se déclenche toute seule. Pourquoi ? Je n’en ai pas la moindre idée. Mon réfrigérateur a peut-être toussoté.
J’ai fini par capituler après quelques essais et ai désactivé la fonctionnalité supposément intelligente. Je suis de toute façon plus rapide avec la télécommande et visiblement plus apte à naviguer et me repérer dans ses menus que la TV elle-même.
Avec l’OLED G5, LG nous montre ce que peut donner une technologie améliorée et repensée de fond en comble. La dalle Tandem apporte une luminosité accrue mesurable, des couleurs visiblement meilleures et du dynamisme à l’image, sans pour autant perdre la finesse de l’OLED. En HDR, en jeu ou pour enchaîner les épisodes d’une série : le G5 joue dans le haut du panier dans toutes les disciplines.
Deux éléments viennent légèrement ternir le tableau. Premièrement, il n’y a pas de DTS Passthrough. Et pour moi c’est plus que dommage, c’est juste incompréhensible. Je retire donc une demi-étoile à la TV. Deuxièmement, la nouvelle commande vocale laisse à désirer. Mais en réalité, elle n’était déjà pas brillante avant et je n’ai jamais utilisé la commande vocale sur mes TV, je ne perds donc rien.
Finalement, le positif l’emporte largement sur le négatif. Et comme on ne peut pas afficher une demi-étoile (je ne sais pas pourquoi d’ailleurs), j’arrondis. Cinq étoiles sur cinq. C’est mérité.
Pro
Contre
Vivre des aventures et faire du sport dans la nature et me pousser jusqu’à ce que les battements du cœur deviennent mon rythme – voilà ma zone de confort. Je profite aussi des moments de calme avec un bon livre sur des intrigues dangereuses et des assassins de roi. Parfois, je m’exalte de musiques de film durant plusieurs minutes. Cela est certainement dû à ma passion pour le cinéma. Ce que j’ai toujours voulu dire: «Je s’appelle Groot.»