
Moins de puces d'intelligence artificielle pour la Suisse : les États-Unis limitent les exportations pour 120 pays
Un décret de l'ancienne administration américaine relègue la Suisse au second rang pour l'achat de puces d'intelligence artificielle. Seuls 18 pays peuvent continuer à importer de telles puces sans restriction. Cela pourrait avoir des conséquences pour le site de recherche.
Quelques jours avant le changement de gouvernement aux Etats-Unis, l'administration Biden a annoncé un décret visant à réglementer les exportations de puces d'intelligence artificielle performantes vers d'autres pays. Seuls 18 pays, dont 10 des 27 membres de l'UE, ainsi que le Japon, la Corée du Sud et l'Australie, entre autres, pourront continuer à importer ces puces sans restriction. La Suisse ainsi que le pays membre de l'OTAN Pologne n'en font pas partie.
Les représentants des gouvernements de certains pays soumis aux nouvelles restrictions d'importation sont irrités. Le ministre suisse de l'économie, Guy Parmelin, s'est exprimé sur le décret dans une interview publiée dans la "NZZ".
Selon le gouvernement américain, ces restrictions ont pour but de rendre plus difficile l'accès à des technologies critiques pour des pays comme la Chine, la Russie et l'Iran. En même temps, elles visent à protéger la domination américaine dans ce domaine. Dans l'article suivant, mon collègue Samuel décrit la nervosité des marchés boursiers face aux innovations chinoises en matière d'IA.
Parmelin veut d'abord comprendre la décision
La quantité de puces d'intelligence artificielle importées dépendra désormais de la catégorie dans laquelle un pays est classé par le gouvernement américain. Les pays de la première catégorie ne sont soumis à aucune restriction. La Suisse a été affectée à la deuxième catégorie. Ainsi, l'importation de puces reste possible, mais la quantité est plafonnée. On parle de 50 000 pièces ainsi que de commandes supplémentaires plus petites par pays, comme le rapporte "CBS News".
Dans l'interview, Parmelin critique le manque de transparence de la classification dans ces catégories. Il affirme qu'il est jusqu'à présent impossible de comprendre pour quelle raison les Etats-Unis ne comptent pas la Suisse parmi leurs plus proches alliés. "Nous devons d'abord comprendre les raisons. S'agit-il de préoccupations de sécurité ? Est-ce que l'on veut freiner le développement en Suisse ?", demande-t-il. Il a répondu de manière évasive à de nombreuses questions d'interview, renvoyant aux discussions en cours. Il s'agit notamment de la question posée par la "NZZ" sur le fait que la Suisse a d'abord été listée comme pays de confiance avant d'en être retirée.
Selon M. Parmelin, le gouvernement fédéral est en contact avec les États-Unis afin de "clarifier la question de la classification" et, dans le meilleur des cas, d'éviter les restrictions à venir. C'est encore possible, car les nouvelles règles ne devraient entrer en vigueur que 120 jours après l'annonce du décret le 13 janvier.
L'ancienne secrétaire au Commerce américaine, Gina Raimondo, indique, selon le magazine "CBS News", que les possibilités de l'IA pourraient "remodeler l'économie et la guerre". Les États-Unis craignent que cela n'augmente les risques pour la sécurité nationale
La recherche est la plus touchée
Les puces d'intelligence artificielle sont des accélérateurs puissants, comme ceux proposés par Nvidia avec les GB200. Elles sont également très importantes pour la recherche en IA. Dans les centres de données, ces puces effectuent le travail colossal d'entraînement et de fonctionnement des modèles d'IA.
L'EPFZ, par exemple, serait concernée, car elle dépend fortement des puces d'IA de Nvidia. M. Parmelin souligne que les recherches menées à l'ETH conduisent également à des innovations importantes pour les Etats-Unis. La limitation des exportations serait donc un autogoal.
Le Secrétariat d'Etat à l'économie analyse les conséquences des éventuelles restrictions d'importation. Il souligne également que de nombreuses entreprises américaines exploitent des centres de recherche en Suisse, notamment Google.
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