Zed Nelson / Toby Binder
En coulisse

Les photos gagnantes des Sony World Photography Awards 2025

Samuel Buchmann
18/4/2025
Traduction : Aglaë Goubi

Les Sony World Photography Awards récompensent le travail de photographes dans dix catégories professionnelles. Zed Nelson reçoit cette année le premier prix pour sa série sur la domination que l’humain exerce sur la nature.

L’Anglais Zed Nelson remporte le titre de photographe de l’année lors des Sony World Photography Awards 2025, qui s’accompagne de 25 000 dollars des États-Unis. Zed Nelson a été sélectionné parmi dix gagnants dans les catégories professionnelles. Outre les lauréats, le jury a également rendu hommage à la célèbre photographe documentaire Susan Meiselas pour l’ensemble de son œuvre lors de la cérémonie de remise des prix à Londres.

Les photos ont été évaluées par un jury professionnel de l’organisation Creo. Le PDG Scott Gray a salué le niveau élevé des concurrents. La quantité n’a en aucun cas impacté la qualité. Contrairement à de nombreux autres concours de photographie, la participation aux Sony World Photography Awards est gratuite. Il s’agit de la 18e édition cette année.

Photographe de l’année / Catégorie « Animaux sauvages et nature » : Zed Nelson

Pour son projet The Anthropocene Illusion, Zed Nelson a passé six ans sur quatre continents à étudier la manière dont nous nous réfugions dans des environnements de plus en plus simulés afin de dissimuler notre impact destructeur sur la nature. La série est remarquablement réalisée sur le plan technique, mais va aussi bien au-delà des « belles images de la nature » et incite à la réflexion.

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Catégorie « Projets documentaires » : Toby Binder

Il n’y a guère de pays en Europe où un conflit passé est encore aussi présent dans la vie quotidienne qu’en Irlande du Nord. Il ne s’agit pas seulement des barrières physiques telles que les murs et les clôtures, mais aussi des divisions psychologiques au sein de la société, même après la signature de l’accord de paix de 1998 qui a mis fin aux violents conflits entre protestants et catholiques.

Toby Binder documente depuis de nombreuses années ce que cela signifie pour les jeunes de grandir au milieu de ces tensions intergénérationnelles. Il veut montrer par son travail à quel point le quotidien des groupes ennemis est en fait similaire.

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Catégorie « Créativité » : Rhiannon Adam

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Catégorie « Portrait » : Gui Christ

M’kumba est un projet en cours qui vise à attirer l’attention sur l’intolérance religieuse. Au Brésil, les religions afro-brésiliennes ont été criminalisées jusqu’en 1970. Aujourd’hui encore, elles sont exposées aux préjugés et à la violence. Rien qu’en 2024, plus de 2000 attaques ont été signalées.

Le photographe brésilien Gui Christ, prêtre afro-religieux de formation, a lui-même été victime d’une tentative d’homicide par un conducteur de voiture alors qu’il portait des vêtements religieux. Il a ensuite lancé son projet photo. Ces images intimes visent à célébrer les traditions spirituelles qui, selon le photographe, sont indispensables à l’identité culturelle du Brésil.

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Catégorie « Environnement » : Nicolás Garrido Huguet

Alquimia Textil est un projet commun de Nicolás Garrido Huguet et de la chercheuse et créatrice de mode María Lucía Muñoz. Ensemble, ils documentent les techniques de teinture naturelle des artisans de Pumaqwasin dans le Chinchero péruvien. Les méthodes industrielles sont sur le point de remplacer complètement les procédés de teinture traditionnels, tandis que le changement climatique menace les plantes indispensables à ces procédés.

Les photos montrent trois types de colorants. Nicolás Garrido Huguet travaillait avec des caméras analogiques et de vieux objectifs qui n’étaient plus tout à fait étanches à la lumière. Cette imperfection est passée du statut de nuisance à celui de métaphore : tout comme les colorants naturels, les défauts de l’image produisent des résultats au caractère individuel. « La nature a participé à la photographie », dit le photographe péruvien.

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Catégorie « Sport » : Chantal Pinzi

En Inde, le pays le plus peuplé du monde avec plus de 1,4 milliard d’habitants, il n’y a qu’une poignée de skateuses. Avec son projet Shred the Patriarchy, la photographe italienne Chantal Pinzi veut montrer comment les femmes utilisent le sport comme instrument de résistance contre l’oppression et les stéréotypes.

Certaines des protagonistes se sont battues contre des mariages arrangés avec l’aide de la communauté, d’autres ont obtenu leur indépendance financière grâce au skateboard. Ces images de femmes indiennes en robe sur des planches de skate surprennent, mais en même temps, cette scène inhabituelle s’accorde parfaitement avec la culture rebelle du skateboard.

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Catégorie « Perspectives » : Laura Pannack

Le chemin du retour de l’école est un souvenir qui nous est familier à tous. Le projet de Laura Pannack accompagne des jeunes dans le quartier de Cape Flats au Cap, dominé par les gangs. Sur le chemin de l’école, ils sont régulièrement exposés au danger mortel des tirs croisés.

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Catégorie « Architecture » : Ulana Switucha

Les toilettes publiques ne sont généralement pas des endroits très agréables. Le Tokyo Toilet Project dans la capitale japonaise change la donne : les toilettes silencieuses du quartier de Shibuya-ku sont de véritables chefs-d’œuvre architecturaux. Ulana Switucha, photographe canadienne, a documenté le projet d’urbanisme par des photographies. Les photos gagnantes font partie d’un projet plus vaste.

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Catégorie « Paysage » : Seido Kino

Que signifie le progrès ? La réponse à cette question varie considérablement d’un endroit à l’autre. Pour son travail The Strata of Time, le photographe japonais Seido Kino combine des images d’archives de l’après-guerre avec des clichés actuels. Les anciennes photos ont été prises par la population locale.

Les scènes montrent comment les gens ont quitté les zones rurales du Japon. Les écoles ont disparu, des régions entières ont été inondées par des lacs de barrage, les anciennes lignes de chemin de fer n’existent plus. Parallèlement, les villes souffrent de surpopulation.

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Catégorie « Nature morte » : Peter Franck

La catégorie « Nature morte » a été remportée par un artiste qui, selon ses propres dires, n’est pas du tout photographe : Peter Franck cherche des images dans des bibliothèques et en fait des collages. Still Waiting présente des moments de pause. Les images montrent des cadres où le temps semble s’étirer.

« Tout est en suspens, dans un équilibre fragile où une intervention semble imminente », écrit Peter Franck. « À une fraction de seconde d’une action décisive, les images s’attardent sur un moment fugace de silence, une respiration, avant que le monde ne bouge à nouveau. »

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Catégorie « Œuvre d’une vie » : Susan Meiselas

Photo d’en-tête : Zed Nelson / Toby Binder

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Mon empreinte digitale change régulièrement au point que mon MacBook ne la reconnaît plus. Pourquoi ? Lorsque je ne suis pas assis devant un écran ou en train de prendre des photos, je suis probablement accroché du bout des doigts au beau milieu d'une paroi rocheuse. 


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