Point de vue

Le meilleur de « Death Stranding 2 » réside dans son mode multijoueur

Philipp Rüegg
2/7/2025
Traduction: Martin Grande

Le jeu solo « Death Stranding 2 » inclut un mode multijoueur asynchrone. Vous n’y croisez aucun autre individu et pourtant, leur présence se fait ressentir à tout instant. Ce système rend l’expérience de jeu unique.

Dénommée « timefall », la pluie dans Death Stranding 2 détruit tout sur son passage. Elle me tombe dessus ainsi que sur ma cargaison, qui trône sur mon dos comme l’Empire State Building. Le spray de réparation est vide et le voyant rouge de mon véhicule électrique s’allume dangereusement. Je suis trop loin de la base et trop loin de ma destination. Je suis bloqué. Attendez, c’est quoi cette lueur bleue derrière la colline ? Un abri contre la timefall et une station de recharge ? Ouf. Merci « Utilisateur Deeznuts_WYBM », tu es mon héros.

Seul, en ligne

Death Stranding 2 est en fait une aventure classique en solo. J’endosse le rôle de Sam Porter Bridges, qui livre des colis dans les États-Unis post-apocalyptiques tout en rétablissant des connexions dans le monde. Comme dans le premier volet, le jeu dispose d’un mode multijoueur asynchrone qui importe des éléments d’autres joueurs dans ma partie, et inversement. Le concept de Death Stranding 2 est unique en son genre. Je suis presque content que nous n’ayons pas reçu de code de révision en avance. Mon monde aurait alors paru bien vide. Ça aurait été le contraire de ce qui se passe maintenant, où des millions de joueurs sont en ligne. Je ne les vois jamais, mais j’ai l’impression que nous jouons ensemble.

Je peux presque toujours compter sur un autre Sam Porter pour construire un pont au bon endroit.
Je peux presque toujours compter sur un autre Sam Porter pour construire un pont au bon endroit.

La densité des bornes de recharge est si élevée que même celle de la Norvège ne lui arrive pas à la cheville. Je ne me souviens pas de la dernière fois que j’en ai monté une moi-même, préférant consacrer mes ressources à la construction de routes. Des stations de production automobile sont installées à différents endroits. Elles nécessitent d’être alimentées par une certaine quantité de ressources. Et puis, comme par magie, un petit tronçon de route apparait.

Ces constructions requièrent des ressources considérables que je ne pourrais jamais transporter d’un seul coup, même en camion. D’autres Sam Porter ont apporté leur contribution. Il en va de même pour le monorail, les ponts ou la tyrolienne, qui me permettent de franchir des chaînes de montagnes entières en un clin d’œil. Je peux aussi toujours compter sur le fait que quelqu’un a déjà installé une tour de garde à proximité d’une base ennemie. Je m’en sers pour espionner les patrouilles avant de me faufiler. S’il n’y a personne, je peux même émettre un mandat, qui, dans la plupart des cas, est exécuté rapidement. Pas de bureaucratie ou d’artisans qui m’arnaquent. Si seulement c’était aussi facile dans la vraie vie...

Si je construis une route, elle apparaitra également dans les parties d’autres personnes et inversement.
Si je construis une route, elle apparaitra également dans les parties d’autres personnes et inversement.

Je peux également déléguer des livraisons à d’autres Sam Porter, ramener les paquets perdus que je trouve en chemin à leur destination pour encaisser des « likes », l’une des monnaies du jeu. Plus j’accumule de likes, plus mon statut est élevé et plus je vois de constructions d’autres personnes. Du moins, j’ai l’impression que c’est comme ça que ça fonctionne. Au même titre que tous les jeux du cerveau créatif Hideo Kojima, Death Stranding 2 n’a pas une trame très claire.

Coopération avec des amis jamais en ligne en même temps

Si la construction collaborative rend le jeu presque trop facile, je me rappelle encore la pénibilité du premier volet.

Dans ce nouveau jeu, un sentiment de communauté se crée, renforcé par les panneaux d’emotes numériques divers et variés qui pavent de manière un peu excessive les itinéraires un tant soit peu populaires. Je peux ainsi avertir des endroits dangereux, donner des conseils pour la traversée et même offrir ou recevoir des boosts d’endurance ou de vitesse. C’est mille fois mieux que dans les jeux Ubisoft, où les autres joueurs partagent des captures d’écran agaçantes, qui m’intéressent autant que des photos d’enfants qui ne sont pas les miens, c’est-à-dire pas du tout.

Je trouve la quantité de panneaux d’autres joueurs légèrement oppressante.
Je trouve la quantité de panneaux d’autres joueurs légèrement oppressante.

Je distribue même régulièrement des likes lorsqu’un pont se trouve à nouveau au bon endroit. J’apprécie beaucoup cet esprit de communauté. Il m’évoque les jeux de survie coopératifs de type Valheim, dans lesquels mes potes ne sont jamais en ligne en même temps. Sauf qu’à chaque fois que je me reconnecte, je constate que quelque chose a changé. En parlant d’amis : je peux passer des contrats de liaison avec eux pour voir leurs constructions en priorité. Je remarque tout de suite que Domagoj a été, une fois de plus, trop paresseux pour acheminer les alliages spéciaux permettant de terminer le monorail. Pfff, il faut tout faire soi-même ici... Bon, blague à part, on ressent véritablement l’aspect coopératif du jeu.

Sur la carte, je vois si un projet de construction manque encore de ressources et qui a déjà apporté sa contribution.
Sur la carte, je vois si un projet de construction manque encore de ressources et qui a déjà apporté sa contribution.

Je ne vois les projets de construction, les emotes et les diverses empreintes d’autres joueurs et joueuses qu’une fois que j’ai développé le « réseau chiral » dans la région. Ce réseau est l’équivalent d’Internet et l’interprétation satirique de Kojima du fait d’être en ligne en permanence. Je dois traverser au moins une fois le monde inhospitalier par mes propres moyens avant de pouvoir bénéficier de l’entraide communautaire. Cela dit, un peu de défi n’est pas interdit. Sinon, la seule difficulté du jeu serait de suivre l’histoire, qui n’est pas aussi tordue que dans l’opus précédent... du moins pour le moment.

Pour moi, Death Stranding 2 est déjà l’un des meilleurs jeux en coopération de l’année, et je n’ai même pas eu besoin de parler à d’autres joueurs et joueuses pour le savoir.

Cet article plaît à 19 personne(s)


User Avatar
User Avatar

En tant que fou de jeu et de gadgets, je suis dans mon élément chez digitec et Galaxus. Quand je ne suis pas comme Tim Taylor à bidouiller mon PC ou en train de parler de jeux dans mon Podcast http://www.onemorelevel.ch, j’aime bien me poser sur mon biclou et trouver quelques bons trails. Je comble mes besoins culturels avec une petite mousse et des conversations profondes lors des matchs souvent très frustrants du FC Winterthour. 


Gaming
Suivez les thèmes et restez informé dans les domaines qui vous intéressent.

Ces articles pourraient aussi vous intéresser

  • Point de vue

    « Stalker 2 » : la magie retrouvée

    par Philipp Rüegg

  • Point de vue

    Pourquoi réinventer la roue ? Vive le recyclage dans les jeux !

    par Domagoj Belancic

  • Point de vue

    Dans les jeux vidéo, le gameplay importe moins que l’univers

    par Valentin Oberholzer

8 commentaires

Avatar
later