
"Pilote automatique" : Quand le nom n'est pas le programme

"Super Cruise" ? "Assistant de circulation" ? Ou plutôt "pilote automatique" ? Tout cela sonne un peu pareil - mais ce n'est pas le cas. C'est pourquoi il est important de savoir comment les constructeurs automobiles appellent leurs assistants de conduite.
Les appareils mobiles ne sont pas les seuls à devenir plus intelligents, les véhicules le sont aussi. Du stationnement automatique à l'adaptation de la vitesse dans les embouteillages en passant par le maintien de la trajectoire, chaque voiture du 21e siècle est équipée d'un ordinateur. Celui-ci offre toutes sortes d'aides à la conduite. Tesla appelle par exemple son assistant de conduite "Autopilot", Audi "Traffic Jam Assist", Cadillac "Super Cruise", BMW "Driving Assistant Plus" et Nissan "ProPilot Assist". Pour moi, tout cela se ressemble un peu. De plus, à mon avis, le nom de l'aide n'a pas beaucoup d'importance.
Oh si, et comme il le fait!
Ne touchez pas au pilote automatique
Une personne sur dix ferait la sieste dans une voiture en mouvement si un assistant de conduite était activé et que celui-ci s'appelait "pilote automatique". C'est ce que révèle une étude de l'Insurance Institute for Highway Safety. L'importance réelle du nom de l'assistant de conduite est soulignée de la manière la plus frappante par les réponses à la question de savoir si la personne interrogée retirerait ses mains du volant. Si l'assistant est appelé "Autopilot", près de la moitié des personnes interrogées lâcheraient le volant. Si la fonction s'appelle "Traffic Jam Assist" - Assistant embouteillage - ce chiffre tombe à 20 pour cent.

Lors de l'enquête, les participants connaissaient le nom des assistants, mais ne savaient pas à quelle marque appartenait chaque système. Ils n'ont pas non plus reçu d'informations supplémentaires sur les systèmes, par exemple sur ce que peut faire l'"Autopilot" et ce que ne peut pas faire le "Traffic Jam Assist". Tous ces systèmes ne fonctionnent pas sans l'intervention du conducteur. Cela signifie qu'aucun des assistants ne peut être utilisé sans composants humains. Et pourtant, la nomenclature donne au conducteur de la voiture une fausse confiance dans les capacités du système.
C'est à partir du niveau 1 que les choses deviennent intéressantes
La SAE International (anciennement Society of Automotive Engineers) est une organisation à but non lucratif qui se consacre au progrès, à l'ingénierie et à la science des moyens et des types de transport. Elle a élaboré une échelle qui indique, du niveau 0 au niveau 5, le degré d'avancement du système d'aide à la conduite automatique d'un véhicule.
- Niveau 0 : le conducteur humain fait tout.
- Niveau 1: Un système automatisé peut aider le conducteur à effectuer une tâche partielle spécifique du processus de conduite.
- Niveau 2: Un système automatisé peut assister le conducteur dans l'exécution de plusieurs tâches partielles du processus de conduite. Le conducteur doit alors interagir activement avec le véhicule et surveiller les tâches exécutées automatiquement.
- Niveau 3 : un système automatisé exécute lui-même toutes les sous-tâches du processus de conduite. Le conducteur doit cependant être prêt à intervenir ou à prendre le volant en cas de défaillance du système.
- Niveau 4 : un système automatisé exécute lui-même toutes les tâches partielles du processus de conduite, sans aucune intervention du conducteur, mais seulement dans certaines conditions (par exemple à une vitesse inférieure à 30 km/h ou en centre-ville).
- Niveau 5 : un système automatisé exécute de manière autonome toutes les tâches partielles du processus de conduite, sans aucune intervention du conducteur.

Les voitures modernes sont équipées de systèmes de niveau 1 ou 2, selon le constructeur. Un exemple de niveau 1 est la capacité à maintenir automatiquement la voiture au milieu de la voie. Ou lorsque le système maintient la vitesse et la distance avec la voiture qui précède. Si l'assistant à la conduite est capable d'effectuer ces deux tâches simultanément, cela correspond déjà au niveau 2. Le chemin est encore long jusqu'au niveau 5 et à la voiture autonome - s'il n'y avait pas des appellations trompeuses pour de nombreux conducteurs.
Le nom est-il responsable ?
Pour beaucoup, la Tesla en particulier semble être la cause de problèmes. Des accidents épouvantables impliquant les voitures électriques futuristes sont régulièrement rapportés. Et à chaque fois, le "pilote automatique" était enclenché. Bien que le constructeur mentionne explicitement que toutes les fonctions sont "hands on", les mains des conducteurs impliqués dans l'accident n'étaient pas sur le volant. Que le conducteur soit en train de dormir ou occupé ailleurs. Heureusement, toutes les voitures représentées sur les photos et vidéos publiées sur Internet n'ont pas été impliquées dans des crashs.

L'étude de l'IIHS prouve que le nom peut semer la confusion et donner une fausse impression de sécurité. Appeler un assistant à la conduite "Autopilot" peut sembler avant-gardiste et stimuler les ventes, mais cela conduit à plus d'accidents. Un tel nom suggère que le véhicule peut se conduire lui-même. Une autre raison est que de nombreux conducteurs surestiment leurs capacités sur la route et ne lisent pas les instructions par principe. Cela peut avoir des conséquences fatales, en particulier pour les véhicules électriques qui sont bourrés de technologies de pointe. En revanche, si l'assistant est appelé "Traffic Jam Assist", chaque conducteur sait clairement ce que le système peut faire - et surtout ce qu'il ne peut pas faire.

En fin de compte, c'est toujours le comportement du propriétaire du véhicule dans la circulation qui compte, quel que soit le nom de l'assistant de conduite et les fonctionnalités qu'il propose. Les constructeurs automobiles mettent d'ailleurs explicitement en garde les conducteurs contre le fait de lever les mains du volant et de quitter la route des yeux lorsque les assistants sont activés. Les noms prêtent à confusion et les assistants à la conduite aident - mais en cas d'accident, la responsabilité incombe toujours au conducteur lui-même.
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Quand je ne suis pas en train de me bourrer de sucreries, vous me trouverez dans un gymnase: je suis joueur et entraîneur passionné d’unihockey. Quand il fait mauvais, je bidouille mon PC assemblé par mes soins, des robots et autres jouets électriques. La musique m’accompagne de partout. Les sorties VTT en montagne et les sessions de ski de fond intenses font aussi partie de mes loisirs.