Test de produit

Un premier aperçu de l’Essential PH-1, le téléphone du créateur d’Android

L’Essential PH-1, dont j’ai entendu énormément de bien, vient d’atterrir sur mon bureau. Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas autant réjoui de tester un téléphone. Je partage mes premières impressions avec vous.

Noir. La boîte de l’Essential PH-1 fournit peu d’informations, mais elle a fière allure. Seule une image du téléphone figure sur le devant. Ni logo, ni texte, ni slogan. À l’arrière, cinq petites lignes décrivent son contenu.

L’intérieur n’est pas moins minimaliste: le téléphone, un dongle destiné aux écouteurs, un chargeur, un câble USB. Entre les deux compartiments se trouve une enveloppe cachée qui contient l’outil d’extraction de la carte SIM. C’est d’ailleurs le premier élément qui me surprend. Essential a pensé à tout. L’outil possède un trou rond en son centre qui rappelle celui des clefs coudées. Comme le logo d’Essential se compose d’un rond découpé dans un carré qui apparaît à sa droite, un petit rond a été imprimé à côté. Regardez la vidéo, vous comprendrez mieux.

Ce souci du détail se voit partout. Vraiment partout. Tout est noir et argenté; même le câble et le dongle ne sont pas simplement emballés dans du plastique, mais revêtus d’un matériau particulier.

Je vous entends déjà: «Bon, Dominik, les câbles, on s’en fiche. Décris-nous le téléphone!»

D’accord. Allons droit au but.

«Sleek». Un seul mot suffit.

Le mot anglais «sleek» peut se traduire littéralement par «lisse», mais ce terme est un peu restrictif. «Sleek» signifie aussi mince, beau, élégant, chic, charmant. C’est exactement ce qu’est l’Essential PH-1. L’entreprise d’Andy Rubin s’est vraiment donné de la peine, sans doter son téléphone d’une ribambelle de gadgets. Chaque millimètre carré semble avoir été longtemps réfléchi. Ce téléphone impressionne au premier coup d’œil.

Ses concurrents, tant du côté d’Android que d’Apple, pourraient en prendre de la graine. Je n’avais jamais vu un tel appareil, ou alors pas depuis très longtemps.

L’Essential PH-1 est assez lourd (180 g), mais il n’est pas massif pour autant. Au contraire, il me donne l’impression d’avoir un objet performant entre les mains. Ces bords sont en métal, son dos en plastique noir réfléchissant. Les barres d’antennes se trouvent sur les bords, et la LED de notification est parfaitement intégrée.

L’objectif frontal trône au-dessus de l’écran. Je me demande s’il va me déranger.

L’écran est la star de l’Essential PH-1. Il est grand, si grand que l’objectif frontal y est intégré. Je ne suis pas convaincu par cette idée. Pas du tout, même. J’aime les écrans, pas les objectifs à selfies. Je suis sans doute le seul à l’utiliser uniquement pour mon évaluation. Mon dernier selfie remonte à trois semaines environ; je ne m’en souviens même plus. Selon moi, cette intégration n’est pas nécessaire.

Mais comme je l’ai déjà mentionné, ce téléphone a été bien pensé. Son écran fait lui aussi belle impression. En haut, le centre de la barre de statut reste généralement vide. L’objectif frontal comble à présent cet espace, et le concept me semble organique, logique, complet.

Il manque toutefois un jack à écouteurs. Si le téléphone est certes livré avec un dongle afin que vous puissiez utiliser les écouteurs comme à l’ordinaire, comme Apple et contrairement à HTC, Essential n’explique pas pourquoi elle a supprimé ce connecteur de 3,5 mm. Je comprends parfaitement que nous puissions nous en passer, mais il faut nous fournir une meilleure alternative. Jusqu’à présent, le seul à avoir fait les choses correctement est HTC, une entreprise en pleine crise qui livre les meilleurs écouteurs In-Ear qui soient avec son HTC U 11.

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Je sais bien qu’il existe une multitude d’écouteurs sans fil qui se connectent à mon smartphone via Bluetooth, mais je trouve que si on supprime une technologie établie depuis des lustres, la moindre des choses est de fournir une meilleure alternative. Prouvez-nous que nous n’en avons plus besoin et que nous pouvons nous tourner sans un regret vers l’avenir. Mais non, on nous supprime simplement un élément que nous avons connu toute notre vie.

Mis à part l’objectif arrière, le capteur d’empreintes digitales et les connecteurs magnétiques, la plaquette arrière est nue.

La plaque arrière est faite de plastique et ne comporte aucune inscription. Ni logo ni marquage CE, rien, ce que j’apprécie énormément, mais qui pourrait devenir problématique, puisque tout produit commercialisé en Europe doit porter le marquage CE. Toutes les pièces internes sont pourtant certifiées et estampillées. Si vous brisez et ouvrez votre téléphone, vous le verrez.

Je n’aurais jamais pensé qu’un smartphone si épuré puisse me plaire autant.

La raison pour laquelle digitec peut vous proposer l’Essential

En général, nous ne nous épanchons ni sur la manière dont nous recevons un téléphone, ni sur notre politique de prix. Les responsables de produit ont décidé de faire une exception, car l’Essential PH-1 n’est pas distribué officiellement en Suisse, sans pour autant être une importation grise ordinaire.

Nous achetons le téléphone comme le font les Américains, c’est-à-dire que nous payons la TVA et les autres frais éventuels. Comme nous n’avons pas le droit de le commercialiser si nous ne pouvons fournir aucune garantie, nous assumons nous-mêmes les frais de réparation en cas de défaut à réception. En effet, selon la loi suisse, nous devrions proposer une garantie de deux ans. Les produits que nous achetons en tant que consommateurs aux États-Unis sont également sous garantie, mais vous ne pourrez pas la faire valoir en Suisse.

Je vois déjà venir vos commentaires: «Ça ne justifie pas son prix pour autant». Si, si. D’une part, les propriétaires d’Essential contribuent de manière solidaire aux frais de garantie, et d’autre part, les États-Unis ne fonctionnent pas tout à fait comme la Suisse lorsqu’il s’agit de calculer la TVA. De l’autre côté de l’Atlantique, elle se nomme « Sales Tax» et elle varie selon les États. En Suisse, nous l’avons fixée de manière démocratique à Berne il y a quelques années.

Aux États-Unis, les prix sont donc toujours indiqués sans TVA, alors qu’elle est toujours incluse en Suisse. Si vous payez 8% de TVA, et que le prix d’un article en magasin est de 10,80 CHF, 0,80 CHF de TVA sont inclus. Aux États-Unis, lorsque le prix affiché est de 10,80 USD, vous payez par contre 14,58 USD en Alabama, car la TVA y est actuellement de 13,5 %. À Hawaï, la TVA n’est que de 4,712 %, donc nos 10,80 USD TVA comprise reviendraient à 11,30 USD.

Lorsque vous voyez que l’Essential est vendu 699 USD aux États-Unis, il peut, dans les faits, coûter entre 731,93 USD et 793,36 USD selon l’État. Et cela sans marge pour le distributeur, sans garantie, et sans droits de douane.

Nous nous réservons une petite marge, parce qu’il faut bien que nous gagnions quelques sous. Nous nous spécialisons dans l’électronique. Nous espérons que nos appareils vous plaisent et que vous les recyclez à la fin de leur cycle de vie. À cela s’ajoute la garantie, et nous obtenons un prix qui, au premier abord, semble absurde par rapport à ceux d’autres pays.

Je suis sûr qu’on me ressortira encore longtemps ce dernier paragraphe…

Mais pour le moment, j’allume mon téléphone. Que le test du quotidien commence! Je vous fournirai bientôt un compte rendu complet. Au vu de sa réputation et de son caractère tout particulier, je dois l’évaluer sur une plus longue période que d’habitude.

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Journaliste. Auteur. Hackers. Je suis un conteur d'histoires à la recherche de limites, de secrets et de tabous. Je documente le monde noir sur blanc. Non pas parce que je peux, mais parce que je ne peux pas m'en empêcher.


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