

Sony Alpha 7 V à l’essai : le leader est de retour
Le nouvel appareil photo hybride de Sony se livre à une course coude à coude avec son concurrent de Canon. Au final, ils atteindront tous deux la ligne d’arrivée en même temps.
Avec son Alpha 7 V, Sony revient en force dans la catégorie importante des appareils polyvalents. Cet appareil photo est doté d’un nouveau capteur et d’un nouveau processeur. En Suisse, il coûte moins cher que son prédécesseur lors de son lancement sur le marché et exactement le même prix que l’appareil photo également flambant neuf Canon EOS R6 Mark III. J’ai testé ce nouvel appareil photo plein format de milieu de gamme de Sony.

Un capteur rapide pour une utilisation hybride
La nouveauté la plus importante est sans aucun doute le capteur CMOS semi-empilé et rétroéclairé (BSI) de 33 mégapixels. Il offre la même résolution que le capteur de l’Alpha 7 IV, mais peut en revanche être lu beaucoup plus rapidement. Cela présente deux avantages : l’autofocus réagit plus rapidement et il y a moins d’effets de rolling shutter. Une photo de test d’un ventilateur en marche avec un obturateur électronique montre à quel point la différence est grande par rapport à l’ancien capteur.

Le modèle comparable Canon EOS R6 Mark III possède presque la même résolution, mais un capteur non empilé, exposé en façade (FSI). Canon en tire cependant une performance étonnamment bonne. En comparaison pratique, mon collègue David et moi-même ne trouvons pas d’avantage pour Sony. Autrement dit, les deux capteurs sont plus lents que des capteurs totalement empilés (p. ex. Sony Alpha 1 II, Nikon Z8, Canon EOS R5 Mark II). Dans les deux cas, l’obturateur roulant est si bien sous contrôle, qu’il ne dérange que dans des scénarios extrêmes.
Le comportement au bruit et la plage dynamique ont aussi été améliorés selon Sony. Je ne peux tester ces deux éléments que de manière limitée, car Lightroom ne prend pas encore en charge les fichiers RAW. À l’aide d’une petite astuce, je peux tout de même les lire, mais le traitement d’image n’est pas optimisé sur le nouveau modèle. En comparaison directe avec le Canon EOS R6 Mark III, le Sony Alpha 7 V semble avoir un peu plus de réserves dans les hautes lumières. À mes yeux, le bruit d’image est plus ou moins pareil. Seuls des tests scientifiques de portails tels que Photons to Photos fourniront des résultats plus clairs.

Avec un capteur relativement rapide, l’Alpha 7 V fonctionne bien pour les vidéos. Contrairement au modèle concurrent de Canon, chez Sony, il n’y a pas la résolution 7K complète du capteur ni le mode open gate. En revanche, l’image est toujours redimensionnée en 4K au format 16:9. À 30 ou 60 fps, cela se passe avec suréchantillonnage et sans crop, ce qui assure une haute qualité d’image. Avec APS-C en mode crop, 4K à 120 fps sont possibles.
Des progrès pour ce qui est de la puce, de l’IBS et du LCD
En plus du capteur, Sony offre un nouveau processeur à son appareil. Jusqu’à présent, Sony utilisait une puce séparée à côté du processeur principal pour l’accélération de l’IA. Pour le nouveau Bionz XR2, tout est réuni sur un circuit imprimé. Cette augmentation de l’efficacité se ressent positivement sur l’autonomie. D’après le classement CIPA, cette dernière est désormais de 630 images avec le viseur (contre 520 auparavant) et de 750 avec l’écran LCD (contre 580 auparavant). Mais surtout, ce circuit plus court entre les transistors permet plus de fonctionnalités IA et les rend plus rapides.
Selon Sony, cela se voit dans la version la plus récente de l’autofocus. En effet, il reconnaîtrait plus rapidement les sujets et pourrait prévoir leurs mouvements de manière plus précise. Dans le test pratique je ne le remarque pas vraiment, du moins pour les personnes. Principalement, car l’autofocus de Sony est très bon déjà depuis de nombreuses générations. J’ai l’impression que l’Alpha 7 IV reconnaît un œil aussi vite que son successeur. Dans des situations de contre-jour, les deux modèles ont parfois des ratés et l’appareil photo ne détecte rien du tout. Ce n’est pas le cas du Canon EOS R6 Mark III. En revanche, il arrive souvent que ce dernier ne détecte pas l’œil, mais simplement un point quelconque dans le visage.
Le nouveau processeur et le capteur semi-empilé offrent une vitesse de prise de vue en rafale élevée. Elle atteint jusqu’à 30 images par seconde (fps) avec l’obturateur électronique, autant que le Sony Alpha 1 II, même si ce dernier assure le suivi de l’autofocus et de l’exposition 120 fois par seconde, contre 60 fois pour le Sony Alpha 7 V. Mécaniquement, 10 fps sont toujours possibles.
Il y aurait aussi des progrès dans la balance des blancs automatique. L’intelligence artificielle analyse le contenu de l’image et spécule ce qui correspond le mieux comme surface neutre pour le point blanc.

Le boîtier est le même que celui de l’Alpha 7R V. Il offre une meilleure prise en main que le modèle précédent. D’autres éléments ont bénéficié d’améliorations, à savoir le LCD (il est un peu plus grand et beaucoup plus net) et le stabilisateur d’image (7,5 au lieu de 5,5 valeurs de diaphragme). Pour le viseur, Sony ne propose pas le modèle le plus haut de gamme. Il s’agit d’un viseur avec une résolution moyenne de 3,69 millions de pixels et un grossissement de 0,78 fois.
Premier verdict : il deviendra un best-seller
Le Sony Alpha 7 V constitue un ensemble grandiose. Il remédie à pratiquement toutes les faiblesses de son prédécesseur, par exemple la lenteur du temps de lecture. Lors du premier essai, le nouveau capteur semble être un très bon compromis entre qualité d’image et vitesse. Ainsi, cet appareil photo convient aussi bien pour la photo que pour la vidéo. Ces appareils photo se vendront sans aucun doute comme des petits pains.

Sony amène le LCD, le stabilisateur d’image et la commande à l’état actuel de la technologie. Le viseur moyen représente l’unique faiblesse. Les prétendus progrès de l’autofocus peuvent être mesurés dans des scénarios spécifiques, mais au quotidien, l’ancien système suffisait déjà. Il en va de même pour la vitesse de prise de vue en rafale : bien que 30 images par seconde soit impressionnant, ce n’est jamais vraiment nécessaire.
Est-ce que Sony s’est à nouveau hissé au sommet du marché du plein format de milieu de gamme ? Oui, mais il n’est pas le seul. L’EOS R6 Mark III de Canon offre une performance similaire, malgré une technologie de capteur moins élaborée. Comme les deux appareils coûtent exactement le même prix, le choix dépend du fabricant dont les objectifs vous conviennent le mieux. N’oublions pas le Nikon Z6 III avec un peu moins de résolution mais à un prix plus bas. Dans les trois cas, vous obtiendrez un appareil photo sans faiblesse notable. Ou, comme le youtubeur Gerald Undone l’a exprimé dernièrement : « Cameras are basically solved now. » (Les appareils photo sont quasiment résolus maintenant.)
Mon empreinte digitale change régulièrement au point que mon MacBook ne la reconnaît plus. Pourquoi ? Lorsque je ne suis pas assis devant un écran ou en train de prendre des photos, je suis probablement accroché du bout des doigts au beau milieu d'une paroi rocheuse.
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