Critique

« Roadcraft » : construire des routes dans un monde désert

Simon Balissat
19/5/2025
Traduction: Martin Grande

Avec « Roadcraft », j’aide à reconstruire des zones sinistrées. Le rythme lent et le mélange d’exploration, de construction de routes et d’entretien de la forêt sont vraiment relaxants. Seul le monde vide semble un peu étrange.

Roadcraft me rappelle fortement une tendance qui a fait le tour des réseaux sociaux il y a quelques années. Dans Liminal Spaces, les espaces familiers comme des bureaux, un centre commercial et des parcs de jeu sont étrangement vides et laissent à nos rétines un arrière-goût surréaliste.

Roadcraft donne l’impression d’être un seuil vers un monde de rêve, dans lequel je suis seul au monde sur une carte de quatre kilomètres carrés. La prémisse est toujours la même. Une catastrophe naturelle a dévasté la région et je dois restaurer l’infrastructure grâce aux engins de chantier à ma disposition.

Couler de l’asphalte.
Couler de l’asphalte.

De pionnier à contremaître

On commence par se faire une idée d’ensemble avec un petit véhicule tout-terrain. Dans la radio, ma commanditaire m’explique comment aborder la reconstruction. Concrètement, le but est de construire des routes et des ponts, remettre des usines en service, réparer des gazoducs ou poser des câbles électriques, exclusivement depuis la cabine des divers véhicules. Je peux débloquer des semi-remorques, des grues, des bulldozers ou des rouleaux compresseurs et construire de manière toujours plus efficace.

Avec ce système de récompenses, Roadcraft parvient à allier réalisme et gameplay motivant. Dans la vidéo ci-dessus, je construis une route avec Jerry. Je pose d’abord une fondation avec un camion-benne et je répartis le sable avec un bulldozer. Ensuite, j’étale le revêtement à l’aide d’une asphalteuse et l’aplanis avec le rouleau compresseur. Les manipulations relativement simples impliquent généralement d’emprunter la même route avec les différents engins.

Les fondations en sable font office de point de départ.
Les fondations en sable font office de point de départ.

Le grand vide

Je construis des routes entre les usines et les centres de villages dévastés par des tempêtes ou des tremblements de terre, par exemple. Les lieux sont complètement abandonnés. Il n’y a pas un chat dans la rue ni dans l’usine qui la longe. Une fois deux lieux reliés, je peux envoyer automatiquement des véhicules sur un itinéraire que j’ai tracé afin de récolter de l’argent ou d’autres ressources. Ces convois ne se comportent pas humainement et suivent un itinéraire prédéfini. Si la route est barrée, par exemple par mon camion-benne, la tête du convoi klaxonne agressivement. Si je ne libère pas le passage, le convoi s’arrête.

Un camion roule sur la route fraîchement goudronnée.
Un camion roule sur la route fraîchement goudronnée.

Travailler dans cet espace liminal est un plaisir, car il est particulièrement relaxant de mener à bien les différentes missions. Lancer un podcast ou un livre audio (la bande-son ne vaut pas la peine d’être écoutée) et enchaîner les missions a un effet extrêmement gratifiant. Tout est relativement simple, on ne peut pas vraiment se tromper. Parfois, le camion-grue se renverse ou je reste bloqué avec le camion-benne. Si c’est le cas, je peux téléporter le véhicule au garage et recommencer. Une fois vos tâches terminées, vous débloquez d’autres maps. Cela vaut le coup de revenir dans certaines régions pour accomplir de nouvelles quêtes secondaires. Au total, huit cartes sont disponibles et deux autres suivront dans un DLC (contenu téléchargeable).

Vivre plus en mode co-op

En multijoueur, vous pouvez commencer la reconstruction à quatre maximum. Si l’on agit de manière suffisamment coordonnée, cela accélère énormément la construction des routes. Il est également possible de faire exécuter certains travaux automatiquement. Un camion pose alors automatiquement les fondations d’une route, par exemple, pour que je n’aie plus qu’à y poser le revêtement.

Graphiquement, Roadcraft est magnifique. La boue se déforme de manière réaliste, les flaques d’eau font des vagues lorsque nous les traversons. Les forêts denses, les déserts arides ou les villages en ruine réalistes sont très réussis. Il est d’autant plus surprenant de ne pas y rencontrer d’êtres humains. Les animaux ne sont pas non plus de la partie. Nous sommes les seuls survivants dans un monde post-apocalyptique. Un peu comme un Robinson Crusoé de la construction routière, avec la particularité de miser sur l’asphalte pour assurer la survie de l’espèce humaine.

« Roadcraft » est disponible sur PC, Xbox Series X/S et PlayStation 5 à partir du 20 mai. La version PC m’a été mise à disposition par Saber Interactive.

Bilan

Beaucoup de contenu dans un monde vide

Alliant exploration tout-terrain, construction de routes et coupe de bois, « Roadcraft » propose une expérience très relaxante et potentiellement addictive. Je me suis surpris à vouloir poser les fondations d’une route « juste vite fait » avant de me déconnecter... et d’être encore là deux heures plus tard, ma nouvelle route complètement goudronnée à l’écran. Le fait que le monde soit aussi vide que les bouteilles de Giovanni Trapattoni (sous-titres automatiques disponibles) est un peu déroutant au premier abord. Le jeu plairait sûrement à quelques personnes.

Pro

  • beaucoup de contenu pas cher
  • gameplay motivant
  • co-op jusqu’à quatre personnes
  • niveaux graphiquement bien conçus
  • choix considérable de véhicules

Contre

  • univers de jeu désert
  • gameplay parfois très lent
astragon PS5 Roadcraft (PS5)
Jeu vidéo
Nouveau
CHF39.90

astragon PS5 Roadcraft

PS5

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Lorsque j’ai quitté le cocon familial il y a plus de 15 ans, je n’ai pas eu d’autre choix que de me mettre à cuisiner pour moi. Cela dit, il ne m’aura pas fallu longtemps avant que cette nécessité devienne une vertu. Depuis, dégainer la cuillère en bois fait partie intégrante de mon quotidien. Je suis un vrai gastronome et dévore tout, du sandwich sur le pouce au plat digne d’un restaurant étoilé. Seul bémol: je mange beaucoup trop vite. 


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