Samuel Buchmann
Test de produit

L’Asus ROG Swift PG34WCDM à l’essai : un écran ultralarge de luxe avec WOLED

Samuel Buchmann
11/3/2024
Traduction : Anne-Salomé Evéquoz

En tant que premier écran avec dalle WOLED de deuxième génération, l’Asus PG34WCDM promet plus de luminosité et moins de flou de mouvement. Parvient-il à se démarquer de la concurrence QD OLED afin de justifier son prix élevé ?

Un moniteur gaming au format 21:9 avec écran OLED. Je vous entends d’ici : « C’est ennuyeuuuux ! Ça existe depuis longtemps ! »

Effectivement, mais l’Asus ROG Swift PG34WCDM est différent. Jusqu’à présent, tous les moniteurs de ce type ont un point commun : ils possèdent une dalle QD OLED de Samsung. Le PG34WCDM est le premier à disposer d’une dalle WOLED de LG. Il s’agit en fait du premier écran avec cette dalle de deuxième génération. Vous trouverez plus de détails à ce sujet :

La dalle LG se différencie de sa concurrence QD OLED notamment en raison de sa courbure agressive, son revêtement mat et sa fréquence d’image plus élevée. Voici l’aperçu des caractéristiques officielles de l’Asus PG34WCDM :

Design et ports : c’est du lourd

Les fabricants de moniteurs gaming semblent s’accorder sur un point : les moniteurs doivent avoir un air futuriste et briller d’une façon ou d’une autre. L’Asus PG34WCDM ne fait pas exception : il semble tout droit sorti d’un film de science-fiction. Le support à trois pieds projette le logo sur le bureau tel un OVNI. À l’arrière du moniteur, le logo brille en RVB.

Qualité d’image : WOLED est enfin assez lumineux

*Avertissement : le paragraphe qui suit va dans les détails. Les mesures avec l’outil professionnel de Portrait Display permettent un classement objectif de la qualité d’image. Si les détails et les diagrammes ne vous intéressent pas, vous pouvez lire la version courte avant d’aller au chapitre « Gaming ».

Voici les principaux constats en résumé.

Luminosité et contraste : risque de burn-in ?

L’Asus PG34WCDM possède une nouvelle dalle WOLED de LG qui lui offre une luminosité plus intense que les anciennes générations. Je mesure une luminosité plein écran de maximum 265 cd/m², ce qui correspond environ à la concurrence QD OLED actuelle, mais qui se situe bien au-dessous des valeurs des écrans LED.

Avec moins de blanc, Asus autorise jusqu’à 432 cd/m² dans les réglages par défaut, ce qui rend le moniteur plus lumineux pour les jeux et les vidéos. Pour travailler, toutefois, cette luminosité variable peut déranger. L’option « Uniform Brightness » permet d’y remédier en limitant la luminosité maximale à 260 cd/m², ce qui fonctionne très bien.

Comme pour tous les moniteurs OLED, la valeur de contraste tend vers l’infini, car chacun des pixels peut être éteint. Le PG34WCDM est en outre illuminé de manière uniforme. Le delta E maximal entre le centre et les coins s’élève à 1,6.

Couleurs et niveaux de gris : excellents avec les réglages corrects

Les mesures des couleurs et des niveaux de gris doivent répondre aux trois questions suivantes.

  1. Gamma et balance des blancs : à quel point le moniteur affiche-t-il les niveaux de gris neutres de manière précise ?
  2. Couverture de l’espace colorimétrique : combien de couleurs le moniteur peut-il afficher ?
  3. Précision des couleurs : à quel point le moniteur affiche-t-il les couleurs de manière précise ?

Les valeurs gamma des niveaux de gris sombres et moyens se situent proches de la valeur théorique de 2,2. Seuls les tons les plus clairs sont affichés de manière trop lumineuse, ce qui a comme conséquence la perte de quelques détails. La balance des blancs de mon modèle de test est parfaite, il n’y a aucune dominante de couleur visible. Le delta E moyen de 0,6 est exceptionnel.

L’Asus PG34WCDM couvre très bien les espaces colorimétriques SDR :

  • sRVB : 127 % (bon = 100 %). L’espace colorimétrique standard pour les contenus numériques. La plupart des images SDR et des vidéos sont ajustées à sRVB.
  • AdobeRVB : 95 % (bon = >90 %). Un espace colorimétrique important pour le traitement d’images destinées à l’impression.

La précision des couleurs en mode standard de l’écran n’est pas très bonne pour les contenus sRVB. En particulier, une saturation trop élevée pose un problème. Les images et les vidéos sur internet ont l’air plus vives que ce qu’elles devraient être. Il s’agit d’un problème courant des moniteurs WideGamut.

Heureusement que l’Asus PG34WCDM dispose d’un mode d’image sRVB qui remédie à cela. Ce mode limite l’espace colorimétrique et élimine ainsi la saturation trop élevée, ce qui fait baisser les écarts de précision des couleurs à un minimum. Pour les contenus SDR, ce réglage est chaudement recommandé.

HDR : précis pour les contenus actuels

Les courbes EOTF et de luminance suivent plus ou moins les valeurs théoriques. Les valeurs tonales sombres sont affichées quelque peu trop claires. Je préfère ça que le contraire, car ainsi aucun détail n’est perdu. En mode HDR, la balance des blancs tire vers le bleu dans les tons gris clairs. Le delta E maximal de 2,7 reste tout de même vraiment correct.

Pour la couverture des espaces colorimétriques HDR, je mesure les données suivantes :

  • DCI-P3 : 99 % (bon = >90 %), c’est-à-dire l’espace colorimétrique standard pour les contenus HDR, par exemple dans HDR10 ou Dolby Vision.
  • BT.2020 : 74 % (bon = >90 %), un espace colorimétrique encore plus grand considéré comme l’avenir. Les contenus actuels en ont rarement besoin.

Cette couverture insuffisante de BT.2020 est typique des dalles WOLED. Seule la technologie QD OLED parvient à afficher les tons rouges, jaunes et verts lumineux et en même temps riches qui sont nécessaires pour cet espace colorimétrique. Cela se voit à la mauvaise précision de couleurs HDR de l’Asus PG34WCDM, lorsque je prends en compte l’erreur de luminance. En effet, le delta E maximal s’élève donc à un niveau très haut de 17,4.

En pratique, ce n’est pas bien grave, car aujourd’hui presque tous les contenus sont encore calibrés pour DCI-P3. Cet espace colorimétrique est couvert presque intégralement et la précision des couleurs sans erreur de luminance est aussi bonne avec un delta E maximal de 3,2.

Gaming : le moniteur polyvalent parfait

Grâce aux 240 hertz et à la technologie OLED, le moniteur est parfaitement adapté pour les jeux rapides tels que les jeux de tir. Les temps de réponse sont excellents. Au taux de rafraîchissement maximal, les objets en mouvement restent très nets.

Asus a en outre une carte dans sa manche si jamais votre PC ne parvient pas à atteindre 240 fps dans un jeu : si vous réglez la fréquence d’image sur 120 hertz, le moniteur peut insérer une trame noire entre chaque image. Ainsi, le flou de mouvement reste aussi faible qu’avec 240 hertz. En revanche, la luminosité maximale est réduite de moitié. Asus appelle cette option « Extreme Low Motion Blur » (ELMB).

Toutes ses bonnes valeurs signifient en fin de compte : c’est cool de jouer sur l’Asus PG34WCDM. Que ce soit à des jeux de rôle ou de tir et que ce soit en SDR ou HDR. Ce moniteur fait partie de ce qui a de mieux dans ce format. Cela dit, c’est uniquement le revêtement mat, le taux de rafraîchissement légèrement plus élevé et la meilleure précision HDR qui le distingue des modèles avec dalle QD OLED.

Bureautique : pas recommandé

Hormis pour les jeux, l’Asus PG34WCDM ne fait pas particulièrement bonne figure. En effet, pour ce qui est de la bureautique, la dalle WOLED présente des inconvénients majeurs.

Asus tente de réduire le problème au niveau du firmware avec une option qui s’appelle « Clear Pixel Edge ». Cela ne fonctionne pas vraiment, car, bien que pour les grands textes les distorsions des couleurs soient réduites, le petit texte est encore plus flou. Subjectivement, je trouve que les dalles QD OLED de première génération sont plus nettes avec un motif sous-pixel triangulaire également insuffisant.

L’écran possède un Auto Static Brightness Limiter (ASBL) qui réduit la luminosité au bout de quelques minutes si le contenu de l’image se modifie peu. C’est seulement lorsque je bouge une fenêtre que la luminosité augmente de nouveau. Ça peut être énervant, par exemple quand je suis en train de taper un texte. Heureusement, contrairement à d’autres écrans, je peux désactiver l’ASBL (Asus l’appelle « Screen Saver »).

Commande et consommation électrique : c’est logique et typique

Je trouve le concept de commande et le choix des options exemplaires. Je peux commander l’écran à l’aide d’un joystick ou d’un logiciel. Les menus sont construits de manière logique et toutes les options sont disponibles indépendamment les unes des autres. Par exemple, je peux sélectionner l’espace colorimétrique sRVB, tout en pouvant modifier la température de couleur ou la luminosité. Beaucoup de moniteurs ne le permettent pas.

L’Asus PG34WCDM se met rapidement en mode veille quand j’éteins l’ordinateur et se remet en mode éveil dès que le signal revient. Il fonctionne aussi sans problème avec les Mac. De manière générale, je n’ai eu aucun bug durant mon test.

Au quotidien je mesure une consommation d’énergie moyenne d’environ 50 watts pour une luminosité à 80 %. À pleine luminosité en mode HDR, la consommation monte à 70 watts et des scènes claires peuvent parfois avoir besoin de 100 watts. Ces valeurs correspondent à d’autres moniteurs OLED de la même taille. Les écrans LCD avec rétroéclairage LED consomment bien moins d’électricité.

Bilan

Génial pour jouer, mais trop cher

L’Asus PG34WCDM est un moniteur premium qui déploie ses forces dans les jeux. Le flou de mouvement est réduit au minimum grâce à la combinaison entre OLED et 240 hertz. Bien que la résolution en 1440p soit moyenne, vous atteignez de bons taux de rafraîchissement même sans carte graphique haut de gamme.

La nouvelle dalle WOLED assure la technologie QD OLED. Personnellement, je trouve le moniteur suffisamment lumineux même en journée, notamment grâce à son revêtement mat. La balance des blancs, la couverture de l’espace colorimétrique et la précision des couleurs sont excellentes pour un moniteur gaming. L’image est riche, mais reste naturelle, même en mode HDR qui est bien réglé. En effet, aucun détail n’est caché dans l’ombre et une luminosité très intense jusqu’à 1000 cd/m² peut être affichée.

Toutefois, je ne conseillerais pas cet écran pour les applications bureautiques, car la netteté du texte est mauvaise en raison de la densité des pixels moyenne et du motif sous-pixel spécial. En outre, je pense que le risque de burn-in est trop élevé pour les contenus statiques.

Son prix représente toutefois le plus gros problème du PG34WCDM. Il coûte actuellement 500 francs suisses de plus que l’écran Alienware AW3423DWF et d’autres modèles avec dalle QD OLED, mais n’est pas significativement meilleur. Si vous avez un tel budget, alors vous possédez sans doute un ordinateur haut de gamme. Il vous faut donc plutôt un des nouveaux écrans 4K OLED. Le premier rapport de test à ce sujet suit bientôt.

Pro

  • excellente qualité d’image dans les jeux
  • presque aucun flou de mouvement
  • bonne précision HDR
  • bon revêtement pour les pièces lumineuses

Contre

  • bien plus cher que les modèles QD OLED
  • mauvaise netteté du texte
  • risque de burn-in lors de contenus statiques
Photo d’en-tête : Samuel Buchmann

Cet article plaît à 52 personne(s)


User Avatar
User Avatar

Mon empreinte digitale change régulièrement au point que mon MacBook ne la reconnaît plus. Pourquoi ? Lorsque je ne suis pas assis devant un écran ou en train de prendre des photos, je suis probablement accroché du bout des doigts au beau milieu d'une paroi rocheuse. 


Gaming
Suivez les thèmes et restez informé dans les domaines qui vous intéressent.

Périphérie
Suivez les thèmes et restez informé dans les domaines qui vous intéressent.

Test de produit

Nos expertes et experts testent les produits et leurs applications, de manière indépendante et neutre.

Tout afficher

Ces articles pourraient aussi vous intéresser

  • Test de produit

    L’Asus ROG Swift PG32UCDP à l’essai : le meilleur OLED pour les pièces lumineuses

    par Samuel Buchmann

  • Test de produit

    Asus ROG Swift PG32UCDM à l'essai : un roi coûteux

    par Samuel Buchmann

  • Test de produit

    Essai de l'Alienware AW3225QF : le début d'une nouvelle ère

    par Samuel Buchmann