En coulisse
Huawei Emui 11 : l'adieu d'Android en détail
par Dominik Bärlocher
Huawei Mate 40 Pro : sortie du dernier Kirin avec aussi un casque, des lunettes, etc.
22/10/2020
Si le Huawei Mate 40 devait être le dernier Kirin, ou le dernier téléphone Android de Huawei, alors ce serait un coup de maître de la part du géant chinois. Le Mate 40 Pro impressionne par ses caractéristiques techniques et son look exceptionnel. Il y a d’autres bricoles aussi, mais le téléphone leur vole la vedette.
Est-ce le dernier soubresaut d’un géant à l’agonie ou le début d’une nouvelle ère auréolée de gloire ? Huawei ne semble pas le savoir non plus alors que le groupe chinois lance la série Mate 40, le Freebuds Studio et des lunettes de soleil. En revanche, ce que Huawei sait, et le monde entier aussi, c’est que le matériel a belle allure.
En revanche, rien n’a changé dans l’affaire Google et Kirin. Google n’est toujours pas autorisé à traiter avec Huawei, Android restera sur tous les appareils et les services mobiles de Google peuvent être ajoutés, mais je ne sais pas encore comment. Richard Yu, PDG de la division mobile de Huawei, affirme que son entreprise apporte une solution au problème du « vieillissement d’Android ».
Le Mate 40 Pro : un design radical avec une technologie de pointe
J’ai tout de suite pensé que mon article n’allait être qu’une suite d’éloges sans fin. En effet, le Huawei Mate 40 Pro est des plus prometteurs en plus d’être une réussite esthétique. Le groupe chinois a revu l’arrière de l’appareil et a installé un « space ring » au lieu d’un bloc photo. Le fameux « space ring » n’est rien d’autre qu’un donut en verre avec un élément au milieu fait du même matériau que le reste de la face arrière.
Huawei veut que le Mate 40 Pro soit perçu comme le modèle incontournable de la série Mate 40. Le Mate 40 non Pro est une version allégée. En effet, le Kirin 9000, comme s’appelle le nouveau chipset, est entièrement compatible avec la 5G et fabriqué selon le procédé 5 nm. Cela signifie avant tout des vitesses de transfert plus rapides et une architecture plus efficace sur le plan énergétique. Toutefois, il convient de noter que la 5G consomme plus d’électricité que la 4G LTE. J’espère que les deux effets se compensent et que la performance de la batterie correspond à peu près à celle du P40 Pro, c’est-à-dire plus ou moins deux jours. Mais avec 4400 mAh, je ne me fais pas trop de souci. N’oublions pas non plus que le Mate 40 Pro peut être chargé à 66 watts ou 50 watts en mode sans fil.
Le Kirin 9000 est un système octa-core équipé d’un cœur Cortex-A77 de 3,13 GHz, de trois Cortex-A77 de 2,54 GHz et de quatre Cortex-A55 de 2,04 GHz. À cela s’ajoutent 8 ou 12 Go de RAM, selon la taille de la mémoire choisie. Elle est couplée à un GPU 24 cœurs du type Mali-G78. Par ailleurs, l’usure du système ne devrait se faire sentir qu’au bout de 36 mois.
L’écran aussi est plutôt cool. L’écran est incurvé à 88 degrés, un record d’après Huawei. Le contrôle du volume sous forme de bouton physique a toutefois fait son retour. Sur le Mate 30, le contrôle du volume apparaît lorsque vous tapotez deux fois le côté de l’écran. Cette fonction a été conservée afin que les gauchers aussi puissent facilement ajuster le volume, explique Richard Yu. Selon le PDG, les haut-parleurs stéréo ont 150 % de basses en plus que le Mate 30.
La diagonale de l’écran mesure 6,76 pouces, la résolution est de 2772×1344 pixels et le taux de rafraîchissement, de 90 hertz. Il serait facile pour Huawei d’installer des écrans de 120 Hz, mais ceux-ci consomment trop d’électricité, précise Richard Yu.
Le space ring abrite trois appareils photo et un capteur de profondeur :
- Objectif grand-angle 50 MP, f/1.9, taille du capteur 1/1.28", stabilisation d’image optique
- Téléobjectif périscope de 12 MP, zoom optique 5x, f/3.4, stabilisation d’image optique
- Objectif grand-angle 20 MP, f/1.8
- Capteur de profondeur 3D Time-of-Flight
Remarque : le Mate 40 Pro est certifié IP68, le Mate 40 non Pro est seulement certifié IP53.
Le Mate 40 Pro+, avec une face arrière en céramique, dispose également d’un appareil photo supplémentaire, soit un total de cinq objectifs, dont quatre prennent des photos. Une chose à propos du zoom : d’après notre expérience, il s’agit d’un zoom qui combine l’optique et le numérique à 100x et permet donc d’obtenir un zoom de 100x, mais l’image est alors tout simplement inutilisable.
En revanche, les prises de vue grand-angle combinées à l’IA sont exceptionnelles. Lorsque vous utilisez le grand-angle, cela déforme les bords de l’image. Ceux-ci sont compensés par l’intelligence artificielle et, selon Huawei, l’image est plus riche. Bien sûr, la stabilisation fonctionne aussi sur la vidéo et l’appareil détecte mieux la lumière. Bref, toutes les fonctionnalités ont été améliorées. Moi qui étais parti pour enchaîner les compliments dans cet article, je commence à avoir des doutes. À en croire Richard Yu, le Mate 40 est le nec plus ultra des téléphones. C’est précisément la raison pour laquelle je teste volontiers les produits phares. Tous les fabricants promettent le Graal des téléphones. Rien que ça. En réalité, ce n’est souvent pas le cas. Les performances sont certes reproductibles en laboratoire, mais pas dans la réalité.
Petal Maps : modèle collaboratif sur une base TomTom ?
Passons au volet logiciel. En plus d’Emui 11, Richard Yu annonce Petal Maps. L’application est censée bientôt remplacer Google Maps. Les utilisateurs peuvent saisir leurs propres données dans l’application cartographique et les autres utilisateurs bénéficient ensuite de ces informations.
Se pose bien sûr la question de la base des données cartographiques. Tout porte à croire que les cartes sont fournies par TomTom, car Huawei a récemment conclu un gros contrat avec le fabricant de GPS.
Petal Search sera donc meilleur et ambitionne de supplanter Google. C’est évident.
Freebuds Studio : le casque supra-aural au nom trompeur
Huawei s’est tiré une balle dans le pied avec l’invention du Freebuds, le casque sans fil supra-aural. Le mot « buds » peut se traduire par « écouteurs ». Freebuds devrait vouloir dire « écouteurs sans fil ». Le Freebuds Studio est bien sans fil, mais il n’est pas question d’écouteurs. Avec le Freebuds Studio, Huawei fait son entrée dans le segment des supra-auriculaires.
Une petite confidence de testeur : j’ai déjà eu l’occasion d’essayer brièvement le Studio. À ce qu’on m’a dit, ce modèle de casque était loin d’être terminé, mais le son était déjà pas mal. Oui, la qualité sonore est à tout le moins « plutôt bonne ». Voire très bonne. Le casque est également confortable. Je vous fais une autre confidence : lorsque je reçois du matériel encore inachevé à tester, il est en fait déjà terminé. Le fabricant veut simplement se laisser une porte de sortie au cas où je ne serais pas aussi enthousiaste que son équipe marketing.
Le Freebuds Studio est équipé de la réduction active du bruit et de deux antennes Bluetooth. Il est donc « presque impossible » de perdre la réception Bluetooth, même dans une foule immense.
Les quatre diaphragmes sont conçus pour fournir un son pur et spatial, plus les six microphones destinés à éliminer le son du monde extérieur et à fournir un son téléphonique impeccable. Le Studio se commande par un bouton qui allume et éteint le casque. Pour le reste, quelques gestes suffisent.
La batterie du casque est censée tenir 24 heures en lecture.
N’oublions pas les lunettes de soleil
Huawei s’associe à Gentle Monster pour vous proposer la deuxième génération de Huawei x Gentle Monster Eyewear II, l’accessoire idéal si vous avez besoin de lunettes de soleil avec écouteurs intégrés. Dog, le chasseur de primes, en portait, et déjà sur lui, ça avait l’air débile. Et pourtant ses lunettes étaient meilleures, car Oakley fabrique les meilleurs verres de lunettes de soleil.
Il y a encore quelques gadgets que j’aimerais voir de plus près : entre autres, une coque avec un anneau lumineux intégré et un bloc de batteries qui se charge à 66 watts.
Je ferai probablement l’impasse sur la Porsche Watch GT2, car la journaliste vidéo Stephanie Tresch a déjà mis la main sur la version non Porsche.
Des données sur le long terme seront publiées.
Puis, à la fin, vient un discours plutôt étrange de la part de Richard Yu. Il adresse des remerciements, se vante de toutes les choses pour lesquelles sa société a été bannie des États-Unis et qualifie les sanctions contre Huawei d’« injustes ». J’aurais préféré des informations concrètes sur le passage à HarmonyOS, mais bon. J’ai un test à réaliser et des selfies à faire avec l’anneau lumineux. Espérons que le filtre de beauté de l’appareil tienne le coup.
Journaliste. Auteur. Hackers. Je suis un conteur d'histoires à la recherche de limites, de secrets et de tabous. Je documente le monde noir sur blanc. Non pas parce que je peux, mais parce que je ne peux pas m'en empêcher.
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