Test de produit

« Forza Horizon 5 » : on ne change pas une équipe qui gagne

Il est venu le temps de ne plus respecter ni les règles de la circulation ni les lois de la physique : Forza Horizon propose à nouveau un monde ouvert spectaculaire avec d’innombrables évènements totalement fous. Rien de nouveau, mais la formule fonctionne toujours aussi bien.

Le fait de pouvoir concourir à une épreuve avec un avion, participer à une Battle Royale avec une voiture de course ou sauter d'une falaise avec un char de carnaval multicolore et richement décoré ne peut signifier qu’une chose : un nouveau Forza Horizon est sorti. Dans ce cinquième opus de la série de courses en monde ouvert, le fun et la diversité sont comme toujours au premier plan. Vous ne risquez pas de vous ennuyer : plus de 500 véhicules disponibles, 11 biomes différents, le monde du jeu le plus vaste de tous les Horizon et de nombreux autres évènements sont au programme.

À trop vouloir en faire...

Au niveau des paysages, on passe de l’Angleterre plutôt classique du quatrième opus à la flore plus diversifiée du Mexique : on alterne entre plages de sable, dunes pleines de cactus et jungles densément boisées. Tout y est. Au milieu de ces décors a lieu le Festival Horizon, un mélange entre les X-Games, les évènements sportifs Red Bull et MTV. Des organisateurs surmotivés et des DJ radio survitaminés veulent à tout prix que vous compreniez à quel point l’évènement est cool et important. À chacune de leurs répliques, je m’énerve un peu et ne manque pas de m’acharner sur la pauvre manette : il n’existe malheureusement aucun moyen d’échapper à leurs simagrées. Seuls les présentateurs radio sont désactivables. Je dois néanmoins admettre que tout ce pseudo-spectacle avec feux d’artifice, spectacles sur scène et l’ambiance survoltée contribue véritablement à la création d’une ambiance de festival réaliste. Les narrateurs ne constituent de leur côté qu’un bruit de fond, à la manière d’un commentateur de football soporifique, raison pour laquelle ils se montrent moins agaçants.

Non, cet endroit n’est pas pour les gens souffrant du syndrome FOMO.
Non, cet endroit n’est pas pour les gens souffrant du syndrome FOMO.

L’impression d’assister à un festival est renforcée par les incroyables possibilités qu’offre Forza Horizon 5. Plus vous progressez dans la carte et plus le nombre d’évènements ou activités disponibles augmente : courses contre la montre, courses d’endurance, drifts, défis de vitesse, cascades, championnats, etc. Les évènements scénarisés, tournant souvent autour d’un véhicule en particulier, apportent encore plus de diversité. Vous piloterez tantôt une vieille VW Coccinelle ou Vocho, comme nommée au Mexique, tantôt un immense camion tout terrain à travers la jungle.

Il y a tant à faire que ce jeu me rappelle parfois vraiment un Civilization. Une dernière course : allez, enfreignons encore un peu la vitesse limite ; ok, je dois encore vite trouver une grange afin de débloquer un nouveau véhicule ; plus que quelques points d’XP à récolter et je pourrais augmenter le niveau de mon véhicule. Ça ne finit jamais. Cependant, à l’inverse d’Assassin’s Creed, cette surabondance ne me fait pas peur. Je ne ressens pas le besoin de tout faire, ça parait d’ailleurs presque impossible. Je me consacre uniquement à dont j’ai envie.

La tentation d’essayer autant de véhicules que possible parmi les 500 proposés existe en revanche bel et bien. Le cœur des amateurs de bagnoles ne restera pas insensible face à une voiture familiale Volvo 850 R, une noble Bentley des années 30 ou un concept car Aston Martin Valhalla. Le choix se limite en grande partie à des modèles puissants de fabricants célèbres. Malheureusement, la demande des fans d’avoir plus de caisses du quotidien à disposition n’a pas été prise en compte. On vous balance littéralement les voitures à la figure : votre garage grossit après presque chaque course, défi ou tour de roue de la fortune. D’un autre côté, il faut une bonne dose de patience avant d’accéder aux véhicules légendaires : ils sont suffisamment chers ou rares pour vous pousser à continuer le jeu.

Le choix de voitures répond à presque tous les souhaits
Le choix de voitures répond à presque tous les souhaits

L’immense offre d’activités se reflète aussi dans les menus. Ils ne sont certes plus aussi illisibles que dans le dernier opus, mais j’ai toujours la désagréable impression de jouer à un jeu mobile free-to-play. Vous pouvez acheter des voitures au salon automobile et ensuite les brader à la maison de ventes aux enchères. Les Car Packs proposent des ensembles payants de voitures. Le Car Pass vous informe de l’arrivée de nouveaux véhicules. Vous pouvez gagner de nouveaux véhicules ou des peintures originales pour ces derniers en jouant à la roue de la fortune. Les évènements saisonniers vous proposent de gagner des véhicules exclusifs en échange de la réussite de défis spécifiques. Dans le centre créatif, vous pouvez créer vos propres évènements et le mode multijoueurs vous attend pour affronter d’autres fous du volant. Un simple scrolling provoque chez moi un trouble du déficit de l’attention. Oui, la diversité de l’offre est immense dans Forza Horizon 5. Cette spécificité montre aussi ici ses limites : il est quasiment impossible de tout afficher clairement dans les menus.

Liberté et diversité en caractère 72

Forza Horizon 5 ne séduit néanmoins pas seulement grâce à son offre immense de véhicules et d’évènements. Les libertés dans le jeu m’ont encore plus impressionné. Je peux me défouler selon mon envie du moment dans l’immense monde du jeu. Un peu de drifts sur les chemins sinueux à bord de la Nissan 370Z avant de sauter de dune en dune avec un buggy, pour terminer avec le plat de résistance : une course contre la montre au volant d’une Lamborghini Centenario. Pour la plupart des courses, vous avez le libre choix du véhicule et si vous voulez concourir contre l’I.A., d’autres joueurs ou jouer en coopération.

La personnalisation ne se limite pas au réglage de la difficulté de l’I.A., qui se base sur les profils de conduite de vos amis et d’autres joueurs : vous avez également la possibilité de paramétrer la conduite de votre véhicule, par exemple en désactivant certaines assistances à la conduite comme le freinage assisté, le guidage ou la ligne de course idéale. En supprimant tous ces éléments, vous aurez un peu l’impression de transformer votre jeu de course arcade en simulation. Néanmoins, même au niveau le plus difficile, Forza Horizon 5 n’est guère réaliste : il manque au jeu des parcours, des types de course, une physique et des dégâts réalistes pour prétendre à ce statut. Forza Horizon 5 est depuis toujours un jeu de course arcade où le plaisir prime sur le reste. Les amateurs de réalisme peuvent se rabattre sur la série des Forza Motorsport.

Ajoutons que grâce au nouveau système retravaillé d’améliorations, tous les véhicules peuvent être modifiés avant chaque course. Ce dernier vous laisse plus de liberté, à tel point que vous pouvez même modifier en profondeur votre petite voiture citadine afin d’en faire un modèle tout terrain. Cela ne rend pas le véhicule meilleur qu’un chat des vignes équipé d’énormes pneus, mais vous équipe déjà mieux qu’avec des pneus slick et une garde au sol de cinq centimètres.

Le multijoueur

En dehors des courses classiques, aussi jouables contre des adversaires humains, le jeu propose également une multitude de modes multijoueurs : « The Eliminator », une battle royale avec des voitures, déjà présente dans le quatrième opus, « Playground Games » avec le mode zombie, « Flag Rush », ou encore le mode arcade, qui apparaît à intervalle irrégulier et permet de poursuivre des objectifs communs. Je n’ai malheureusement pas pu trouver de partie durant la période de test et n’ai donc pas essayé ce mode.

Le FIFA des jeux de course ?

Bien qu’élogieux à l'égard de ce jeu, je dois bien admettre que les nouveautés se comptent sur les doigts d’une main. Premièrement, le lieu a changé et de nouveaux véhicules ont fait leur apparition. Au niveau des graphismes, Forza Horizon 5 ne m’a pas impressionné. Les voitures paraissent toujours aussi réalistes et les paysages sont bluffants, mais c’était déjà le cas dans le dernier opus.

On se croirait dans « Forza Horizon 4 ».
On se croirait dans « Forza Horizon 4 ».

Sur le plan du jeu, rien de nouveau à se mettre sous la dent à part quelques évènements : vous participez aux courses, vous rendez à des évènements parfois très insolites et cherchez des granges avec de vieilles voitures à restaurer. Inévitablement, ce jeu me rappelle une célèbre série de jeux de sport. Néanmoins, Forza Horizon 5 ne peut pas encore être qualifié de Fifa des jeux de course : il manque encore la sortie annuelle et les cartes à collectionner grâce au pay-to-win pour accéder à ce titre non honorifique.

Bilan : du fun, du fun et encore du fun

Labourer des champs de fleurs à 300 km/h, passer devant des pyramides antiques, contempler un soleil couchant permanent à l’horizon. Dans le même temps, le compteur d’XP s’agite frénétiquement dans le haut de l’écran à chaque saut un minimum impressionnant, quasi-collisions ou aplatissement des clôtures et des cactus. Voilà ce qu’est Forza Horizon 5 : de la vitesse, de la diversité et un côté un peu survolté.

Le monde du jeu, le choix des véhicules et l’offre d’activités sont gargantuesques. Pas de grandes nouveautés au programme par rapport au précédent opus, mais comme le dit le dicton, « If it ain’t broke, don’t fix it » : s’il n’y a rien de cassé, il n’y a rien à réparer. Le bruyant festival qui se veut à tout prix cool m’agace quelque peu. Si je n’avais pas eu la possibilité de déguiser mon pilote avec un costume de poulet et d’amener le jeu à l’appeler « El Pollo Diablo », je n’aurais probablement jamais tenu aussi longtemps sur cet opus. Si vous n’y avez pas encore joué et que vous avez un faible pour les paysages anglais, vous pouvez alors commencer par Forza Horizon 4.

Forza Horizon 5 est disponible sur PC, Xbox One et Xbox Series S et a été mis à notre disposition par Microsoft.

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En tant que fou de jeu et de gadgets, je suis dans mon élément chez digitec et Galaxus. Quand je ne suis pas comme Tim Taylor à bidouiller mon PC ou en train de parler de jeux dans mon Podcast http://www.onemorelevel.ch, j’aime bien me poser sur mon biclou et trouver quelques bons trails. Je comble mes besoins culturels avec une petite mousse et des conversations profondes lors des matchs souvent très frustrants du FC Winterthour. 


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