Test de produit

Le Blackberry KEYone arrive-t-il trop tard?

3/4/2017

Les amateurs de claviers physiques seront ravis de découvrir le Blackberry KEYone. L’entreprise canadienne accorde toujours une grande importance à la sécurité, bien que cet aspect ne joue plus un rôle central. Elle se concentre à présent sur la nouvelle version d’Android et l’ensemble des performances de son nouvel appareil. Mais elle a peut-être quelques années de retard…

Oui, Blackberry existe toujours. Reconnu autrefois pour la sécurité de ses téléphones et ses claviers, le fabricant se bat à présent pour rester compétitif sur le marché. Sa dernière tentative, le Blackberry KEYone, se veut la plus pragmatique de toutes.

Un clavier physique

Le Blackberry KEYone est un smartphone sous Android classique, si ce n’est qu’il possède un clavier physique sur lequel vous pouvez taper comme au bon vieux temps. Cet élément ne m’avait pas manqué ; je ne tape pas plus vite avec de vraies touches. Les écrans tactiles ne sont de loin pas idéaux, mais ces petites touches non plus, surtout qu’il faut appuyer sur la touche Shift ou Alt pour avoir accès aux chiffres ou aux signes de ponctuation. Mes deux doigts se disputent la surface du clavier… Au moins, j’ai des options.

Le clavier permet aussi de faire défiler l’écran. Il fonctionne exactement comme on s’y attendrait sur une surface inégale: pas très bien. Dans l’ensemble, c’est quand même une alternative pratique. Le bouton d’accueil se trouve directement au-dessus du clavier, sur l’écran. Après être passé pour la énième fois du navigateur à l’écran d’accueil sans le vouloir, la situation devient franchement agaçante, mais vous pouvez bien sûr aussi faire défiler l’écran en appuyant directement dessus. Malheureusement, le clavier se trouve précisément là où l’on pose généralement les pouces. L’écran est plus haut que sur d’autres téléphones, mais il suffit de s’y habituer.

Sur le clavier, la touche d’espace fait aussi office de lecteur d’empreinte digitale, rapide et fiable. Ce n’est pas le bouton d’accueil, comme on pourrait le penser de prime abord.

Vous pouvez occuper la touche du bas comme vous le souhaitez.

Sous le régulateur de volume se cache en outre une touche que vous pouvez occuper comme vous le souhaitez: démarrage de la caméra, allumage de la lampe de poche, à vous de choisir.

Le logiciel et la sécurité

Ne vous laissez pas duper par le look rétro du clavier, ce téléphone est doté d’un logiciel de pointe. Blackberry n’a fait que légèrement modifier Android 7.1.1. Dans l’ensemble, l’interface de Google reste pratiquement la même. Les bloatwares inutiles sont pratiquement inexistants. Comme sur les téléphones précédents, le service de messagerie de Blackberry, BBM, est préinstallé. L’écran d’accueil montre des icônes d’applications de tailles disparates, ce qui donne au tout un aspect désorganisé, mais ce n’est qu’une question de préférences.

Vous verrez en outre une fenêtre coulissante à droite indiquée par une fine barre blanche, derrière laquelle se cachent le calendrier ainsi qu’un raccourci vers des applications Blackberry et les contacts.

L’application DTEK vous montre à quel point votre téléphone est sûr.

Fait notable, la sécurité n’est plus l’objectif principal du fabricant. Cela ne signifie pas pour autant qu’il a oublié cet élément. Le téléphone est doté d’un système de cryptage particulièrement sûr. L’application DTEK montre le niveau de sécurité du téléphone et propose des manières de l’optimiser. D’un point de vue de l’utilisateur, ça montre déjà une sécurité extrême, et ça nous facilite la vie, mais un Blackphone offre bien plus d’options. Autre aspect non négligeable: les appareils de Blackberry reçoivent toujours les mises à jour de Google en premier, avant le Pixel et le Nexus.

Rien de révolutionnaire

La légère coloration que vous voyez est due à un autocollant placé sur l’appareil que nous avons testé.

Les données techniques du Blackberry KEYone ne vous éblouiront pas: Snapdragon 625, 3 Go de RAM, 32 Go de mémoire extensible, écran de 4,5 pouces avec une résolution de 1620 x 1080 pixels. Le KEYone est dans la moyenne, ses performances aussi. S’il est loin d’être lent et accomplit ses tâches sans problème, il ne se mesure pas à ses grands concurrents. Mais sa batterie de 3505 mAh et ses caractéristiques moyennes combinées donnent un très bon résultat.

L’appareil photo de 12 ou 8 mégapixels est le même que celui du Pixel XL, considéré comme une référence en la matière. Les adeptes de selfies et de publications sur Instagram ne seront pas déçus.

Le design

Le KEYone est à peu près de la même taille que mon Google Pixel XL, mais son écran est nettement plus petit, puisque le clavier physique doit avoir suffisamment de place. Si vous êtes habitué à un téléphone de cette grandeur, vous l’aurez très bien en main. Son dos en caoutchouc l’empêche de glisser, contrairement aux autres téléphones lisses et brillants. Le mélange de caoutchouc et de métal lui donne une allure élégante et surtout robuste. Par contre, il pèse 180 g, ce qui n’est pas rien.

En résumé: ce téléphone n’éblouit pas, mais ne le sous-estimez pas

Même si de nombreux clients nous l’ont précommandé, le Blackberry KEYone ne fera sûrement aucune vague. La plupart des nouveaux smartphones n’en feront pas non plus, mais Blackberry a davantage de pression. Le KEYone est un téléphone solide, bien exécuté, aux fonctionnalités moyennes, mais doté d’une excellente batterie et d’une caméra performante. Le fabricant a clairement misé sur la productivité, et non sur la consommation des médias. Si la sécurité n’est plus le point de mire, elle est toujours une des forces de Blackberry. Au final, le clavier physique est l’élément décisif. Il ne m’avait pas manqué, mais le KEYone n’est pas non plus fait pour moi. Si vous préférez les vraies touches à l’écran tactile et si vous cherchez un téléphone pratique, optez sans hésitation pour le Blackberry KEYone.

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Philipp Rüegg

Senior Editor

Philipp.Rueegg@digitecgalaxus.ch

Enfant, je n’avais pas le droit d’avoir de console. Ce n’est qu’avec l’arrivée du PC familial 486 que le monde magique des jeux vidéo s’est ouvert à moi. Aujourd’hui, je compense largement ce manque : seuls le temps et l’argent m’empêchent d’essayer tous les jeux qui existent et de remplir mon étagère de consoles rétro rares.

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