
Nothing Nothing Phone (3)
256 Go, Blanc, 6.67", Double SIM, 50 Mpx, 5G
Avec son Phone (3), Nothing se rapproche des smartphones haut de gamme. Le fabricant ne renonce pas pour autant à son design original ni aux éléments Glyph au dos de l’appareil.
Le Glyph est mort, place à la Glyph Matrix : Nothing équipe l’arrière de son Phone (3) d’un petit affichage rond pixélisé. Je n’ai pas été convaincu, mais je suis très satisfait des appareils photo et du matériel. Quant au design, il se distingue de toute manière de l’ensemble des autres téléphones.
Avec le Phone (3), Nothing fait ses adieux au Glyph. Les LED à l’arrière servaient à afficher les notifications et pouvaient même afficher des suites de signaux différents pour certains contacts. Les bandes LED laissent place à la Glyph Matrix sur le Phone (3). Il s’agit de 489 petites LED qui forment un écran rond pixélisé.
Elle affiche notamment les notifications. Dans les paramètres de la Glyph Matrix, je sélectionne les applis qui pourront afficher des notifications. Je peux choisir différents graphiques pour les événements, les contacts et les différentes notifications, par exemple pour les messages instantanés ou les appels vidéo via la même appli. Je peux même charger mes propres images, elles ne sont toutefois pas toutes adaptées aux 489 pixels.
D’autres choses encore s’affichent sur la Glyph Matrix. Si je prends une photo avec un retardateur, elle affiche le compte à rebours. Quand j’ajuste le volume, on le voit aussi sur la Glyph Matrix. Avec la Glyph Torch, Nothing promet plus de lumière pour les enregistrements vidéo. Cependant, celle-ci ne s’allume pas automatiquement et dans les options d’éclairage pour la vidéo, je ne peux choisir que le flash comme éclairage durable et pas la Glyph Torch.
Le Glyph Button n’est pas repérable comme élément de commande au dos de l’appareil. On ne le sent pas non plus. Mais il a tout de même de l’importance. C’est grâce à lui que je navigue entre les Glyph Toys, comme on les appelle, et que j’active leur fonction, le cas échéant. Je détermine dans les paramètres l’ordre d’apparition des Glyph Toys dans la Glyph Matrix.
Vous avez le choix entre l’heure, le niveau de la batterie, la position du soleil ou un niveau à bulle. Je consulte régulièrement au moins une partie de ces informations. Je peux déjà les voir sur l’écran, je n’avais donc pas besoin de les avoir aussi au dos de l’appareil. Il y a aussi un chronomètre, mais il ne peut être qu’imprécis. Pour le démarrer ou l’arrêter, je dois maintenir le Glyph Button appuyé. Autrement dit : il y a toujours un petit décalage. Curieusement, ce qui fonctionne le mieux est d’appuyer sur le bouton avec le pouce droit. Ça marche moins bien avec les autres doigts.
Je pensais que le miroir à selfie serait un Glyph Toy très pratique. Il est censé afficher l’image de l’appareil photo principal sur la Glyph Matrix. L’image pixelisée suffit pour pouvoir évaluer si je suis bien dans le cadre en prenant un selfie avec l’appareil photo principal. Néanmoins, jusqu’ici, je n’ai pas réussi à prendre une photo avec le Glyph Toy activé, que ce soit avec le Glyph Button, bouton du volume ou l’appli photo. Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas encore comme prévu.
Le nom des Glyph Toys est bien trouvé, puisqu’ils comportent aussi des jeux. On trouve ainsi un jeu de la bouteille et une « Magic 8 Ball ». Comme son modèle analogique, l’oracle donne des réponses affirmatives, neutres ou négatives. Si on veut, on peut aussi faire une partie de « papier-caillou-ciseaux » avec son Phone (3). Rien d’indispensable, mais ça peut être marrant.
Nothing met à la disposition des développeurs et développeuses les ressources nécessaires pour qu’ils puissent mettre au point leurs propres Glyph Toys. Ils pourraient donc être encore plus nombreux à l’avenir.
En configuration d’usine, le Phone (3) fonctionne sur Nothing OS 3.5. L’interface utilisateur s’appuie sur Android 15 et inclut quelques applis et outils d’IA en plus de modifications visuelles. Le fabricant a annoncé la mise à jour vers Android 16 et Nothing OS 4.0 pour le troisième trimestre. Le Phone (3) devrait bénéficier au total de cinq mises à jour du système d’exploitation, jusqu’à Android 20, et de sept années de mises à jour de sécurité.
L’assistant d’IA Gemini est inclus sur le Phone (3). ChatGPT peut aussi être intégré, mais contrairement à d’autres fabricants, Nothing ne propose pas d’outils d’IA pour le traitement d’images. À la place, le fabricant mise sur son « Essential Space ». Pour cette appli, Nothing a équipé ses trois derniers smartphones d’une touche Essential supplémentaire. Lorsque j’appuie sur la touche, le téléphone enregistre une capture d’écran dans l’Essential Space. Si je maintiens la touche enfoncée, je peux enregistrer une note vocale qui est également sauvegardée dans l’appli.
Je peux trier ces notes manuellement ou laisser l’IA s’en charger. L’IA me propose aussi des résumés ou traite les contenus des captures d’écran. Ce n’est pas très utile pour moi, mais je connais des personnes dont le système de notes est constitué de captures d’écran. Essential Space devrait plaire à ces personnes.
Sur le Phone (3), Essential Space s’enrichit d’une nouvelle fonction. Si je pose le téléphone sur l’écran et que j’appuie sur la touche Essential, l’enregistrement commence. Des « ondes sonores » dans la Glyph Matrix signalent que l’enregistrement est en cours. Je peux signaler les moments importants en appuyant sur la touche d’enregistrement. L’IA les mettra en relief dans son résumé. Je retrouve ceux-ci et l’ensemble de l’enregistrement après la fin de la captation dans Essential Space. Il y a tout de même une restriction : la fonction de résumé de l’outil d’IA est limitée à 300 minutes par mois.
Si je balaie de bas en haut sur la page d’accueil du Nothing Phone (3), je n’ouvre pas seulement la vue d’ensemble des applis, mais j’arrive aussi sur « Essential Search ». Elle se targue de « trouver comme jamais ». Je peux chercher sur le web, mais aussi dans mes contacts, applis, entrées de calendrier, messages, photos et fichiers. Elle promet aussi des réponses en temps réel. Nothing veut encore étendre la fonction de recherche.
Actuellement, Essential Search ne fonctionne vraiment bien que pour les applis, réglages et widgets. Parfois, je peux encore choisir dans quelle appli de Google le terme saisi doit être recherché. Malgré le GPS activé, je reçois par exemple des suggestions de restaurants pour Hanovre, alors que je suis à Hambourg.
Quatre moteurs de recherche sont proposés au choix pour la recherche sur le web et sont aussi utilisés par défaut quand plus rien d’autre ne fonctionne. Là, je vois exactement ce que Google ou Bing afficheraient autrement, y compris leurs outils d’IA. J’ai trop peu de données personnelles sur l’appareil de test pour évaluer la qualité de la recherche. Essential Search devrait tout de même déjà trouver des résultats parmi mes nombreuses photos, mais j’ai été déçu. Rien ne marche, à part ouvrir la galerie. Globalement, il existe encore un potentiel inexploité.
Par rapport au modèle précédent, Nothing ajoute à son Phone (3) encore un téléobjectif. Comme les trois autres appareils (le principal, l’ultra grand-angle et le frontal), sa définition est de 50 mégapixels. Il y a néanmoins des différences quant à la taille de la surface du capteur et de l’ouverture. La longueur focale du téléobjectif est de 70 millimètres, soit – convertie en plein format – trois fois plus que l’appareil photo principal qui utilise 24 millimètres.
Son prédécesseur disposait déjà d’un appareil photo principal de 50 mégapixels, mais le Nothing Phone (3) le surpasse en termes de précision des détails. Cela ne se voit pas encore sur l’écran du téléphone, mais c’est clairement visible sur l’affichage à 100 % et cela compte pour les agrandissements.
Au niveau des couleurs, je remarque seulement des différences minimes. Le rendu des couleurs reste naturel.
Si vous préférez le noir et blanc ou un look rétro, le Phone (3) dispose de filtres adaptés.
Pour les photos de nuit, je vous conseille le mode nuit. Les améliorations sont minimes, mais tout de même appréciables. Comparé au Phone (2), il offre sur le Phone (3) une plus grande qualité des détails et un meilleur rendu des couleurs qui ne se contente pas d’éclaircir, mais reproduit la nuit.
Je peux prendre une photo de tout le Cutty Sark avec l’appareil photo principal, mais le téléobjectif conserve les détails sans compromis. Le téléobjectif offre le même niveau de détails et de rendu des couleurs que l’appareil principal.
Le téléobjectif est aussi utile pour immortaliser d’autres angles de vue.
L’ultra grand-angle se montre lui aussi convaincant. On remarque simplement un léger flou dans les angles, typique des longueurs focales aussi grandes.
L’appareil photo frontal me convainc aussi avec sa grande précision des détails, il ne se laisse pas non plus perturber par le contre-jour du coucher de soleil.
Nothing a choisi le Snapdragon 8s Gen 4 pour son Phone (3). Il s’agit d’une optimisation du chipset phare de Qualcomm de 2024 à classer derrière le Snapdragon 8 Elite. Le meilleur modèle de 2025 est toutefois plus cher. Avec son Phone (3), Nothing entend certes se positionner dans la catégorie supérieure, mais sans que son prix n’atteigne les quatre chiffres.
En comparaison avec le Nothing Phone (2), les tests de performance du Phone (3) mettent en évidence une progression évidente. Le Snapdragon 8s Gen 4 devance aussi clairement le modèle de milieu de gamme actuel de Nothing, le Phone (3a) Pro. Il fait jeu égal avec le Snapdragon 8 Gen 4 des smartphones Galaxy qui équipe le S24 Ultra. Sans surprise, il est devancé par le Snapdragon 8 Elite du Galaxy S25 Ultra.
Concernant la batterie, un coup d’œil sur les données suscite déjà une première déception. Nothing a équipé son Phone (3) d’une batterie de 5500 mAh. La législation européenne limite pourtant la capacité à 5150 mAh. Seul effet secondaire positif : la batterie devrait pouvoir maintenir plus longtemps son niveau de capacité. Et face aux 4700 mAh du Phone (2), le fabricant peut toujours annoncer une amélioration.
Nothing promet une autonomie pouvant atteindre deux jours. Par rapport au Phone (2), le temps de lecture de vidéos YouTube devrait s’allonger de 19 heures. Pourtant, à luminosité maximale, je mesure une durée maximale inférieure au modèle précédent : 9 heures et 7 minutes contre 10 heures et 50 minutes sur le Phone (2). Preuve s’il en est de l’importance du scénario et des réglages pour la consommation de la batterie.
En charge, le Nothing Phone (3) reçoit jusqu’à 65 watts, une heure suffit pour une recharge complète. Sans fil, la recharge est limitée à 15 watts et dure donc plus longtemps.
En termes de prix, le Nothing Phone (3) se classe plutôt parmi les smartphones de la gamme moyenne supérieure ou des smartphones haut de gamme, dont les prix ont baissé. Il rivalise même avec les meilleurs avec son système photo, dont chaque appareil offre une bonne, voire très bonne, qualité d’image.
Ses performances correspondent « seulement » aux smartphones haut de gamme de 2024, mais ces derniers se défendent encore très bien. Ce n’est donc pas un argument recevable contre le Phone (3). C’est plutôt son design original qui risque de susciter la controverse. On aime… ou pas.
Je suis encore partagé quant à la Glyph Matrix. En optant pour cette touche d’originalité, Nothing sort des sentiers battus. Cette audace me manque chez les autres fabricants. Rien que pour ça, j’accueille positivement cet affichage pixélisé. Mais je dois dire que mon téléphone portable est rarement posé sur l’écran. Je vois donc la plupart des informations sans devoir retourner l’appareil. Les Glyph Toys ne sont pour l’instant que des gadgets que je n’utiliserai guère sur le long terme. Mais je suis curieux de voir si le dispositif évoluera vers des choses plus intéressantes.
Pro
Contre
Nothing Nothing Phone (3)
256 Go, Blanc, 6.67", Double SIM, 50 Mpx, 5G
Lorsque j'étais à l'école primaire, je m'asseyais dans le salon d'un ami avec de nombreux camarades de classe pour jouer à la Super NES. Aujourd'hui, je mets directement la main sur les dernières technologies et les teste pour vous. Ces dernières années, j'ai travaillé chez Curved, Computer Bild et Netzwelt, et maintenant chez Digitec et Galaxus.