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Fujifilm GFX 100S : 100 mégapixels au quotidien

David Lee
2/8/2021

Les machines performantes donnent un sentiment de puissance, qu’il s’agisse d’une bécane d’enfer, d’un ordinateur de compétition ou d’un appareil photo de 100 mégapixels. Mais ce dernier offre-t-il vraiment de meilleurs résultats ? Oui, mais seulement dans certaines circonstances.

L’effet de zoom

Qu’apportent 100 mégapixels ? Tout d’abord, la possibilité de beaucoup zoomer. Et vous pouvez également recadrer l’image en conséquence. Voici ici un exemple de la puissance de l’effet de zoom à 100 mégapixels.

Par contre, voilà ce que donnerait le cadrage avec la même résolution pour une image initiale de 50 mégapixels. La différence ne saute pas aux yeux.

Il ne fait aucun doute pour moi que l’effet de zoom est le bienvenu. Aujourd’hui, 99 % des images se visualisent à l’écran, et non sur papier. Le zoom suit simplement cette évolution. Le temps où il fallait toujours trouver le meilleur cadrage possible au moment de prendre la photo est dépassé, ne serait-ce que parce qu’il n’est pas toujours aisé de savoir ce que signifie « bon cadrage ».

Retouches fastidieuses

La quantité de données à traiter avec un appareil photo 100 mégapixels pose certains problèmes. Un fichier brut 16 bits non compressé dépasse les 200 Mb. En utilisant la compression sans perte, il pèse environ 130 Mb et il faut recourir à la compression pour passer sous les 100 Mb. Si vous utilisez le format JPEG, un gigaoctet permet de ne prendre que cinq photos, même avec le RAW compressé.

Ajoutons également que je ne constate pas de différence de qualité entre les trois types de RAW : non compressé, compressé sans perte et compressé avec perte. En outre, je ne remarque pas non plus de différence dans la vitesse de traitement. Et je suis loin d’être le seul. Vous ne devez choisir le format non compressé que si votre logiciel de retouche d’image ne prend pas les autres formats en charge.

100 mégapixels nécessitent des réglages parfaits

Pour exploiter pleinement le potentiel des 100 mégapixels au niveau de la netteté et des détails, tout doit être paramétré : la mise au point doit être parfaite et les objectifs, nets, le moindre flou devenant dans le cas contraire visible. Les 100 mégapixels doivent être correctement réglés,

en commençant par les objectifs, qui doivent être extrêmement nets pour vous donner un avantage au niveau de la résolution. J’ai pu essayer quatre objectifs GF de Fuji.

Au centre de l’image, les quatre sont si bons qu’ils permettent d’obtenir des contours totalement nets, même avec la vue à 100 %, et également avec l’objectif plat et relativement bon marché de 50 mm.

Avec le diaphragme ouvert, ce n’est cependant plus le cas. Dans le coin de l’image, les contours deviennent flous tant avec l’objectif de 50 mm qu’avec celui de 45 mm, alors même que ce dernier coûte plus cher et présente des performances bien supérieures.

Dans le coin de l’image, l’objectif de 50 mm reste flou, même à f/8. L’objectif de 45 mm s’en sort beaucoup mieux. Ainsi, en combinaison avec un GFX de 100 mégapixels, le prix plus élevé et le poids de l’objectif de 45 mm en valent la peine.

L’objectif de 80 mm assure une meilleure netteté dans les coins. Il reste étonnamment net, même avec une très grande ouverture de f/1,7.

Au centre de l’image, la photo s’avère totalement floue. Ce phénomène n’est pas dû à l’objectif, mais à la profondeur de champ extrêmement faible. La distance de prise de vue diffère un peu, car le livre photographié n’est pas complètement plat et probablement pas à 100 % perpendiculaire à l’appareil photo. Ce simple détail suffit pour passer complètement à côté du point de mire

La profondeur de champ

Bien entendu, un arrière-plan flou peut constituer une configuration visuelle intéressante à exploiter au maximum en moyen format. Le problème réside dans les parties de l’image qui semblent nettes au premier coup d’œil, mais qui deviennent légèrement floues au second.

Pas de problème avec le flou de bougé

J’ai dans le passé souvent rencontré des problèmes de mini-flous de bougé avec les appareils photo haute résolution. Par exemple, des minuscules flous non visibles à une résolution de 10 mégapixels, mais qui apparaissent à 40 mégapixels et plus. Je n’ai jamais eu ce problème avec le Fujifilm GFX 100S.

L’une des raisons est que l’appareil photo lui-même ne crée aucune vibration. En outre, en tant qu’appareil photo sans miroir, il ne possède pas d’obturateur à miroir, et l’obturateur électronique peut être utilisé à la place de l’obturateur mécanique.

Deuxièmement, l’appareil photo comprend un stabilisateur d’image intégré qui lui permet de faire du bon travail. Ce dernier élément relativise quelque peu le problème de la profondeur de champ, car en plein jour, je peux photographier à main levée à f/16 et 100 ISO sans aucun problème, du moins tant qu’il ne s’agit pas d’un téléobjectif.

Taille des pixels, dynamique et bruit de l’image

Cependant, les différences entre les appareils photo actuels dotés de grands capteurs ne sont en général pas très importantes. Au quotidien, je remarque seulement que le GFX 100(S) possède une bonne plage dynamique, mais dans les limites de ce à quoi je suis habitué. Dans des conditions d’éclairage sous-optimales, je n’obtiens pas de superbes photos en un claquement de doigts, simplement parce que j’ai un appareil photo moyen format entre les mains.

Le bruit de l’image s’avère également à peu près le même que celui des appareils photo plein format haut de gamme. Même à 1600 ISO, le bruit saute aux yeux lors du zoom avant. Même si vous pouvez utiliser la très haute résolution pour réduire davantage l’échelle des images, une plus grande partie du bruit disparaît. Tout dépend donc si vous souhaitez utiliser ou non un seul cadrage et avec quelle résolution cible.

Le champ d’application de cet appareil se limite probablement à la photographie en studio et aux mieux à la photographie de paysage avec un trépied. Réglez 100 ISO et voilà. Je n’attacherais pas trop d’importance au bruit de l’image. Même à 100 ISO, il commence bien sûr à y avoir du bruit si vous étirez trop l’arc lors du montage. Mais je ne connais aucun appareil photo où ce n’est pas le cas.

À titre d'exemple, voici une photo avec une sensibilité de 100 ISO. Même en n’agrandissant le ciel, aucun bruit à l’horizon.

La même image fortement retravaillée : les profondeurs et les hautes lumières sont corrigées à respectivement 84 et 75 %, plus « Supprimer le flou » à 50 %. Il y a du bruit dans le ciel, mais assez peu par rapport aux changements effectués.

Bilan

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Mon intéret pour l'informatique et l'écriture m'a mené relativement tôt (2000) au journalisme technique. Comment utiliser la technologie sans se faire soi-même utiliser m'intéresse. Dans mon temps libre, j'aime faire de la musique où je compense mon talent moyen avec une passion immense. 


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